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Accueil du site > Actualités > Technologies > Hadopi, mon Amour

Hadopi, mon Amour

La Loi Hadopi ne pose pas seulement la question de savoir si chacun d’entre nous pourra continuer comme il l’entend, et en toute bonne conscience, à télécharger allègrement musiques et vidéos de son choix. Gratuitement, et avec plaisir. Elle est emblématique de l’état actuel du système capitaliste, en particulier de son évolution depuis les bases de son analyse (Marx.)

Une telle loi tente de réguler au profit de la continuation du système de la production et de la consommation un ensemble de problèmes et d’évolutions. Nous pourrions au moins en remarquer quatre :
1.La dématérialisation progressive des objets consommables.
2.La naissance et l’extension de la classe moyenne, au sens le plus large du terme.
3.La mondialisation des problématiques.
4.L’essor considérable des pratiques artistiques et culturelles, assimilées à des produits de consommation ’’nobles’’ mais finalement configurables selon les lois habituelles du marché.

C’est la coordination de ces quatre évolutions qui explique que les Etats soient confrontés à un problème d’un nouveau genre. Problème simple : la Gratuité devient une possibilité technique capitaliste (1) auquel un grand nombre peut accéder (2), que l’on ne sait guère comment éviter dans le cadre d’une juridiction nationale (3) et qui concerne une production importante, dite artistique, où des portions de capitaux sont en jeu (en particulier le cinéma, la musique populaire) (4).

La Gratuité, c’est-à-dire l’impensable du système capitaliste. Son démon le plus inimaginable et redoutable. L’inversion des valeurs du système.

On sait qu’il y a toujours eu deux interprétations du marxisme originaire. La première prend les armes et les devants et elle veut frapper. La deuxième, patiente et calculatrice, croit en l’auto-effondrement du capitalisme par une sorte, progressive, de nécessité logique et historique.

La Gratuité semble à première vue appartenir à la deuxième interprétation, au moins comme événement du système curieusement inattendu et inévitable. Le Capitalisme a produit, de structures technologiques en dématérialisations, la possibilité de sa bête noire, et cherche maintenant à éteindre l’incendie intérieur, l’implosion.

La loi Hadopi (pour autant que quelques députés soient au travail pour la voter. Essayez donc de singer un tel absentéisme dans votre domaine, et témoignez-nous de votre licenciement) repose sur deux principes : 1. La répression ; 2. La surveillance.

Répression si vous continuez, décidément, à vous comporter en corsaire du Net. On vous les coupera... les possibilités. Et vous ne pourrez plus même envoyer un mail à votre grand’mère.

Surveillance : vous serez un bon citoyen en acceptant le logiciel de l’Etat, le troyen officiel qui vérifiera que vous ne vous livrez pas à des actes illégaux – et à quoi d’autre dans le futur ? Au bon déroulement de votre vie privée ? Le troyen, rassurez-vous, est et restera un Ange. Toujours la même logique : le bon citoyen ne porte pas de cagoule, ni ne voit d’inconvénient à ce que la police fouille ses puces et sa carte mémoire.

Rassurons-nous : le troyen officiel aura fort à faire. Car il ne faudra pas longtemps pour que les experts de la piraterie le désactive ou le leurre... Avant que les experts officiels n’inventent le Cheval de Troie de génération II, etc., le tout nous livrant à une lutte qui ne sera ni plus ni moins que celle qui a lieu entre les virus et les antivirus, à ceci près que l’étendard de la Légalité, pour une fois, sera viral...

Là n’est cependant pas l’essentiel. Nous savons très bien que nous nous amuserons du virus Hadopi 17 ou 19 comme les lycéens du piratage d’une console de jeux, quelques experts nous montrant tôt ou tard comment faire pour faire croire au trojan que nous sommes de bons citoyens... L’essentiel, ce serait plutôt de savoir ce que nous donne à penser, en définitive, l’existence de la Gratuité au centre même d’un système capitaliste.

Évidemment, il y a la première lecture. Celle-ci maintiendra la nécessité de la Gratuité, à tout prix, ce libéralisme d’un tout nouveau genre, comme affolé de lui-même. L’Idée enfin généreuse. De l’autre, il y a ceux qui rappellent que rien, si ce n’est l’oxygène biologique, et le droit de vivre, ne peut raisonnablement être approprié sans contre partie.

Créer gratuitement, c’est pourtant exactement, les uns et les autres, ce que nous sommes en train de faire... On ne voit pas qu’Agoravox et que tous nos blogs soient autre chose... D’où en conclure que le droit d’auteur (qui est plutôt un droit de producteur, la plupart du temps) concerne essentiellement des entreprises dont l’aspect financier prime sur l’aspect artistique. Ou des artistes et producteurs qui ont assez d’argent pour vivre mieux que nous jusqu’au terme de leur destinée.

Dans mon domaine, très pointu, je ne connais guère de ’’philosophes’’ qui ne donnent pas par pure générosité un texte ou une recherche. La philosophie peut paraître absconse. Mais soyez-sûr qu’il n’est jamais question, lorsque nous écrivons un texte, de droits d’auteurs (ou si peu...). La satisfaction est certainement ailleurs.

Il serait cependant excessif, au nom d’une critique forcenée du libéralisme, et de la joie qu’il y a à constater que sa citadelle est prise d’assaut de l’intérieur même, de nier toute réalité à la notion de droits d’auteur.

Il y a trois Idées politiques : la liberté, la propriété, l’égalité. Notre temps est certainement dictature de la propriété sur fond d’une quasi-illusion d’égalité formelle des droits. Mais la propriété ne peut être entièrement laminée par les autres valeurs, l’égalité et la liberté, leur affirmation fut-elle plus essentielle dans un temps comme le nôtre que la perpétuation de la propriété, dont le motif est toujours, en définitive, inégalitaire.

Le droit d’auteur n’a pas toujours existé. Il admet, de plus, une limite post-mortem dans le temps. Vous pouvez librement éditer, si cela vous chante, les oeuvres de Rimbaud, ou de Kant. Néanmoins, il est de ces artistes, de ces écrivains, de ces philosophes même, qui vivent ou aimeraient vivre péniblement du fruit de leur passion.

Hadopi est certainement une loi stupide. Qui concerne les capitaux artistiques dont le niveau d’exploitation est tel qu’il importe peu que j’en télécharge maintenant une copie ; et qui, d’abord, voudrait que ce marché continue son expansion, quand bien même il s’agit souvent (mais pas nécessairement) des oeuvres les moins profondes ou dont la réputation est pour le moins surfaite. Loi qui ne concerne pas, en revanche, les œuvres et les artistes profonds, beaucoup moins exposés.

Hadopi est maligne pour autant qu’elle veut sauver la suture de la marchandise et de l’art, en entamant une fois de plus le rayon de la sphère privée, dont la restriction est définition même de la dictature. Rien d’autre.

Mais cela ne veut pas dire, à mon sens, qu’il faut simplement s’en remettre aux flux gratuits s’échangeant de part et d’autre. Il y aurait quelque naïveté à croire que la Gratuité est l’Ange de la Démoniaque Propriété, et que tout se jouera dans l’élection manichéenne de l’un des deux termes.

Ce qu’il y a, c’est, osons-le dire, un nouveau rapport que l’Etat a à inventer à l’égard des créateurs, des artistes, des écrivains... Un rapport absolument nouveau qui implique au moins trois principes :
1.Une liberté d’expression.
2.Un mécénat intelligent et endurant.
3.Un ensemble de responsabilités qui incombe aux créateurs en retour.


Il se pourrait, alors, que vous n’ayez plus à cliquer ICI, en toute illégalité, pour entendre cela...

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36 réactions à cet article    


  • Forest Ent Forest Ent 29 avril 2009 11:06

    Il est vrai en première approche que la Hadopi soulève les questions, déjà largement traitées ici, de la démarchandisation des immatériels, et de la volonté des états de contrôler, d’ailleurs par le non-droit plus que par le droit, ce qui pourrait être un espace de liberté.

    Mais il ne faut oublier un mécanisme plus profond des sociétés démocratiques : la manipulation de la « formation du consensus », traité par Orwell, Mac Luhan, Chomsky, et al ... Aujourd’hui, « l’information » est de la propagande instillée dans l’excipient de « l’entertainment », et c’est ce mécanisme de contrôle social que eMule et BitTorrent menacent. Dans l’histoire, les « créateurs » ont bon dos. C’est bien de politique qu’il s’agit. Au coeur du système.


    • Trashon Trashon 29 avril 2009 13:10

      Arthur,

      Par les temps qui courent (HADOPI), il devient fort dangereux de dévoiler en public les films que vous téléchargez, en effet, même l’industrie du pr0n s’est alliée à notre gouvernement et mettra tout en œuvre pour qu’on vous la coupe (votre connexion bien sur pas votre verve)


    • bulu 29 avril 2009 16:07

      « Vous pensez franchement que les films pornos d’eMule et BitTorrent menacent la propagande instillée dans l’excipient de « l’entertainment » dont vous parlez ? »

      Chère tête de gland, tout le monde ne télécharge pas du porno, on y trouve tous les documentaires interessants qui decriptent la propagande instillée dans l’excipient de « l’entertainment , « le bien commun, l’assaut final » par exemple ou « la manufacture du consentement » ou « debt is money » ...qui ne passeront jamais à la TV.


    • bulu 29 avril 2009 16:34

      Ecoute le mage,

      Tous tes arguments dans ce fil de discussion sont falacieux :
      - A forest, tu objectes du porno
      - A l’auteur, tu lui reproches de vendre des livres (le même systeme de pensée qui consiste à reprocher à des ecolos d’utiliser une voiture ou le chauffage...)
      - A Chapouteau, tu nies la pensée unique de la presse en citant une mauvaise analyse de Sarko citée dans le canard enchainé

      Par contre, pour t’indigner en dix phrases bien tournées pour répondre à la tournure en dérision de ton avateur et de tes sorties exasperantes, t’es champion.


    • Forest Ent Forest Ent 29 avril 2009 23:08

      @ M Mage

      Vous savez comme moi que l’âme humaine a deux grands moteurs, Eros et Thanatos, et vous trouverez sexe et violence au moins implicites dans une grande proportion de produits d’entertainment. Ca contribue à la grande qualité de TF1, entre autres. Il n’est pas plus choquant de voir du porno sur eMule que sur Canal+. Mais on ne s’y fait pas fourguer en prime des « guignols de l’info » où les méchants sont souvent si gentils.


    • Forest Ent Forest Ent 30 avril 2009 11:49

      @ M Mage

      Il me semble qu’un point du propos vous manque. Le spectateur de TF1 ne recherche pas « l’info », la propagande. Il recherche la distraction. Si celle-ci lui est fournie en VoD, que ce soit d’ailleurs par eMule, youtube, ou son FAI, il n’y a plus moyen de lui fourguer en prime la propagande.

      La publicité non plus, d’ailleurs, ce qui fait que ce business model s’écroule. Les mass media de Mac Luhan sont en voie de disparition.

      Ce n’est pas pour autant qu’il n’y aura pas de propagande sur le net, mais elle sera plus insidieuse, plus buzz orienté, comme ici.


    • Deneb Deneb 29 avril 2009 11:14

      Un article qui me laisse perplexe. Gratuité, gratuité, à toutes les sauces ...

      Je pense qu’il faut différencier le gratuit du libre. Google est gratuit, Wikipedia est libre.

      Dans ce contexte, le mot « gratuit » a un petit coté malsain, comme par exemple dans « la violence gratuite ».

      Le libre se paie, pas avec de l’argent, mais avec de la connaissance,
      l’enthousiasme, la passion. La grandeur de l’Open Source est d’avoir
      démontré qu’en polarisant les enthousiasmes on arrive bien plus loin
      qu’en polarisant les appâts de gain.

      Malheureusement, nos puissant sont très loin d’avoir saisi cette
      nuance. En attendant ils font la chasse aux dangereux mélomanes et
      autres cinéphiles récidivistes.


      • Fabien Tarby Fabien Tarby 29 avril 2009 20:06

        Cher Deneb,

        Je suis en grande partie d’accord avec le bon sens de votre commentaire. Avec la distinction même entre Gratuit et Libre...
        Cependant, mon article n’avait pas comme finalité de vendre à toutes les sauces la gratuité. C’est évident. La perplexité peut tenir en ceci que votre distinction entre la gratuité et la liberté ne permet pas encore de résoudre la question de la propriété des droits intellectuels, nullement. La fin de l’article dit donc que le rôle de l’Etat est à réinventer. Hadopi cherche à réguler des flux financiers. Non pas à rendre concrètement possible la vie des artistes et des écrivains discrets, mais parfois profonds. Un de mes amis peine à vivre de son art, et je vous prie de croire qu’il a un talent hors du commun, reconnu, de fait, dans son milieu exigeant mais limité en nombre.
        D’où, finalement, le sens retrouvé (pourquoi pas ?) de droits d’auteurs équitablement partagés entre tous les artistes, ceci en indépendance avec le succès de l’oeuvre effectivement diffusée.
        Nous nous rendrons compte tôt ou tard que la communauté (on n’ose dire le communisme en ces temps) a de l’avenir...
        Il faudrait aussi, en tout cela, une réflexion sur l’Art d’Aujourd’hui, où l’on confond avec constance valeur et popularité... (sans que les deux termes soient nécessairement, pour autant, en discordance).

        Ce ne sont là que quelques pistes. Histoire de relancer la discussion. Tout en écoutant, pour ma part, quelque musique plaisante il est vrai piratée ce jour même...
        Fabien.


      • Deneb Deneb 29 avril 2009 21:56

        Fabien « ...la question de la propriété des droits intellectuels... »

        La propriété c’est le vol. Cette phrase de Proudhon a pour moi une grande pértinence dans le monde de l’immatériel. Ce que vous appelez le droit, c’est plutôt le tordu. En effet, les populations su tiers-monde qui servent comme cobayes à l’industrie pharmaceutique qui leur distribue « gratuitement » les echantillons de leur dernière mollecule inédite, touchent ils des droits sur le brevet ?

        On a remplacé la culture par le divertissement, les talents par les vedettes. Si votre ami a vraiment du talent, il ne devrait pas le gacher en cherchant à le rentabiliser.


      • Fabien Tarby Fabien Tarby 29 avril 2009 22:10

        Cher Deneb,

        Je ne comprends pas du tout la cohérence de votre propos - à la longue. Vous revoilà du côté de Proudhon après avoir voulu nous fournir une subtile distinction entre gratuit et libre. Eclairez-donc cette obscure lanterne. Votre réponse est trop elliptique... La balle dans votre camp... Vous avez sûrement de la pensée de derrière les fagots à développer sur ce point.
        Quant à mon ami, son problème est de manger, de dormir, et de se déplacer... Pas de s’enrichir... Nuance.
        Bien à vous,
        F.


      • Tchoa Tchoa 2 mai 2009 15:11

        Deneb, Fabien, tous, bonjour,

        Au delà de la distinction gratuit / libre, il est certain que le pouvoir et les marchands cherchent à nous faire prendre leurs diversissements pour de la culture, leurs informations pour de la connaissance ; mais la culture et la création, artistique ou algorythmique (logiciel) ne crainnent en rien le pouvoir ou le marché dans le contexte occidental car si le moteur de la création est la liberté, la fraternité est souvent hypocrite et l’égalité n’y a rien à voir : c’est la loi du plus fort, enfin, du plus beau, émouvant ou subtile. Sans compter, que pour un créateur, son exposition et même sa mise en compétition sont essentielles ; mais tout comme l’enseignant ne perd rien lorsqu’il transmet son savoir à l’élève, les perdants de ces compétitions n’ont aucun ressentis envers les vainqueurs.

        D’autre part, je pense que personne ne peux ni juger ni mettre en cause la commercialisation d’une oeuvre par son créateur, surtout si celui-ci n’a pas d’autres moyens de subsitance car de ce choix ou de ces circonstances subviennent systèmatiquement des tentions (que je tairais, par pudeur ...) qui s’opposent à la création même. Ce n’est pas pour rien qu’il y a des agents !

        Enfin, du point de vue philosophique, je serais surtout curieux de questions sur « les méthodes de valorisation de l’information », pour faire simple ...


      • Céline Ertalif Céline Ertalif 29 avril 2009 11:17

        Cet article est intéressant et brillant. Le rappel de la prédiction de l’auto-effondrement du capitalisme de l’oracle K Marx est assez amusant. C’est vrai que l’Hadopi est une forme d’aveu d’implosion.

        Je pense pourtant que le problème essentiel est dans la mise en cause du système monétaire parce que l’échange monétaire est soit plus lent que l’échange d’information numérique, soit il n’est strictement qu’un échange d’information numérique.

        Cela dit, il peut y avoir aussi une voie libérale pour contester la monnaie garantie (et justement la garantie a un petit problème de confiance aujourd’hui) par les banques centrales. Je recommande à l’auteur, et à Léon s’il passe par là, la page suivante : http://www.openmoney.org/top/omanifesto.html


        • Céline Ertalif Céline Ertalif 29 avril 2009 18:10

          Désolée, je n’ai rien en russe ! Juste la phrase clé :

          Money is just information, a way we measure what we trade, nothing of value in itself. And we can make it ourselves, to work as a complement to conventional money. Just a matter of design.


          L’argent est uniquement de l’information, un moyen pour calibrer ce que nous échangeons, mais il n’a pas de valeur en soi. Et nous pouvons le faire nous-mêmes, pour nous en servir en complément des fonds classiques. C’est juste une question de modèle. [mais je ne suis pas super angliciste non plus...]

        • Céline Ertalif Céline Ertalif 29 avril 2009 18:12

          ah oui, et donc aussi : money’s my baby...


        • pendragon 29 avril 2009 11:22

          Dans la nature, on trouve des animaux qui meurent frappés par la peur devant un leurre.


          • bulu 29 avril 2009 15:56

            Je regrette le temps où on pouvait replier les posts du gland au bonnet rouge...


          • Fabien Tarby Fabien Tarby 29 avril 2009 16:07

            Cher Arthur Mage,

            Le texte est de fond ; vous me répondez sur la forme. Je ne vois pas dès lors où est la contradiction. Je me déplace, comme tout un chacun, dans un système... Votre commentaire est tout aussi bien, au niveau d’analyse qui est le vôtre, une auto-promotion...
            Par ailleurs, si vous revenez à l’article, vous verrez que je ne défends pas la gratuité à tout prix, contrairement, si j’ai bien compris, à ce que vous affirmez à propos de l’article. Je parle, en définitive, d’un rôle retrouvé de l’Etat quant à sa responsabilité artistique et culturelle. Voilà ce qui nous manque... Non pas un Etat simplement désireux de réguler des flux financiers-culturels.
            Tout cela très amicalement.
            Fabien.


          • Fabien Tarby Fabien Tarby 29 avril 2009 19:34

            Cher Arthur,

            A Arthur Mage,

            Je ne comprends pas très bien votre analyse ad hominem. Un lien mène naturellement à mon blog ? Et puis ? J’espère simplement partager quelques posts comme on partage ici quelques articles. J’indique mes ouvrages ? Et puis ? Croyez-vous que je fasse richesse de ces ouvrages ?
            Vous pouvez retourner sur le lien de mon blog qui vous contrarie et m’envoyez un mail via le site de l’Harmattan. Je vous enverrai en retour une version numérique de Démocratie Virtuelle. Mais chut ! ne dites rien à mon éditeur... Je n’ai pas le droit, pas plus que celui d’écouter le dernier album de Depeche Mode via la Mule, en ce moment même...
            Je ne suis cependant pas Martin Gore...
            Amicalement
            Fabien.


          • Fabien Tarby Fabien Tarby 29 avril 2009 20:57

            Pas de souci, Arthur. La question reste cependant entière de savoir comment l’Etat doit appréhender le rapport Capital/Art.
            F.


          • Atlantis Atlantis 29 avril 2009 21:52

            bulu : avec des scripts greasemonkey ça doit être jouable. le problème c’est que ça n’aurait jamais du disparaître de agoravox. Que d’erreurs et d’ignorances nous trainons depuis le siècle « des lumières » ! Un jour viendra peut-être où les historiens récolteront leurs dûs pour le mal qu’ils font.


          • Fabien Tarby Fabien Tarby 29 avril 2009 23:48

            J’aime beaucoup votre réponse, Arthur, cette fois-ci. Vous y cristallisez deux questions effectivement essentielles, à mon avis :
            1. L’art et le sacré. Non à ce romantisme qui sied la plupart du temps aux plus mauvais ou orgueilleux artistes. Effectivement, c’est un travail... comme un autre. Un écrivain, par exemple, est un artisan. Les plus grands artistes ne se considéraient pas autrement, savaient relativiser leur travail, justement, dans l’ordre du monde. Il y a d’ailleurs aujourd’hui une sorte d’enluminure de l’image de l’artiste (du chanteur de salle de bain, du comédien qui a eu un peu plus de chance qu’un autre...) qui demeure dans la manufacture des spectacles plus ou moins médiocres qu’on nous propose.
            2. Du coup la question n’est pas seulement celle du rapport Etat/Capital/Art. C’est celle de l’Etat en tous les domaines, mais donc, aussi, dans le domaine des travailleurs artistiques... Alors, effectivement, un mécénat étatique paraît peu excitant, à première vue. Mais c’est que ses formes sont à inventer. Et l’Etat doit garantir l’indépendance même de la création à l’égard de ses propres politiques. Voilà le point essentiel. En définitive, un peintre ou un écrivain doivent pouvoir dans cette société disposer d’un statut comparable à celui d’un mathématicien universitaire, par exemple. Ce qui suppose aussi, en contre partie, que l’artiste fasse preuve d’un travail réel... Pour ne pas retomber dans l’adolescentisme subventionné, entre deux joints, d’un ’’je suis artiste, tu sais...Un jour je le prouverai.’’
            F.


          • franck2009 29 avril 2009 13:08

            Un bémol tout de même.

            Internet n’est pas gratuit : On achète du matériel. On consomme de l’électricité. On se connecte au web et ce n’est pas gratuit non plus.

            Avec cet argent on finance l’industrie informatique, on finance EDF, on paye des taxes à l’Etat, et comme on a permis l’avènement d’internet en finançant les infrastructures réseaux, on financera les nouveaux réseaux à trés haut débit. Excusez du peu.

            On insistera pas non plus sur l’impact que nous avons sur les nouveaux commerces liés au web !

            L’intrenaute ce nouveau délinquant vous salue bien.


            • plancherDesVaches 29 avril 2009 15:41

              Je vais compléter votre trés bonne remarque.

              Les films qui peuvent éventuellement être « piratés » sur le net sont d’une qualité excécrables et, d’aprés ce qui m’a fait complètement capituler du point de vue téléchargement, maintenant inexistants en français.
              Et, de plus, vous chargez un film, imaginons... ou une chanson merdeuse de top 50, là, encore, pour la chansonnette débile, ça va.
              QUID de la musique classique qui DEVRAIT ETRE LIBRE DE DROIT ET QUE CES EN... DE MAJORS NOUS FONT ENCORE PAYER... ?????????????????
              Le MP3 est NUL en qualité. PIRE QUE NUL. HORRIBLE. Pour qui a une oreille, je vous le concède.
              On continue.
              Faut la graver, cette « oeuvre ».
              Mais sur un SUPPORT QUI RESTERA TAXE et qui, ne l’oublions pas, n’a de fiabiité garantie que SUR 5 ANS. (support imprimé : 100 ans)

              ON NOUS PREND DONC POUR DES IMBECILES AVEC CETTE LOI QUI N’A DE JUSTIFICATION LE CONTROLE DU NET DU POINT DE VUE POLITIQUE.

              Ouais : c’est devenu possible dans l’ancien pays des droits de l’homme grace à notre cher président actuel.
              Bravo.


            • herve33 29 avril 2009 13:39

              Ce qui est effarant c’est l’écart entre le dispositif mis en oeuvre , le flicage du Net , et d’un autre coté , préserver une industrie qui n’a pas su s’adapter en rejetant toute autre alternative notamment la licence globale . 

              Hadopi , c’est comme si , vous verbalisez toutes les véhicules qui ne sont pas équipées de GPS ou de mouchards pour dire en permanence où vous êtes .

              A défaut d’avoir ce mouchard , on peut vous interdire de circuler ou prendre votre voiture .

               .


              • plancherDesVaches 29 avril 2009 15:46

                Ca, c’est la loi suivante. Une chose à la fois, faut habituer ce c** de peuple.


              • chria chria 29 avril 2009 14:00

                D’après un député de l’ump (marlin) ce nouveau vote du texte est une insulte, il a lâché le morceau : beaucoup de député ump ne sont pas venu lors du premier vote parce qu’ils étaient contre. Pas très courageux mais cela montre bien les pressions qu’exerce l’ump sur ses députés et comment la démocratie est bafouée.


                • Marcel Chapoutier Marcel Chapoutier 29 avril 2009 15:38

                  Ce matin j’écoutais « j’ai mes sources » de Colombe Schneck (qui n’a pas inventé le string) à 9h 1/2 sur Fr-Inter avec comme invité Dominique FARRUGIA (pas si ex-nul que ça). Qui bien sûr en a rajouté une couche sur les bienfaits de la loi Hadopi en disant que « même la Chapelle Sixtine avait couté de l’argent » (sic)...

                  Mais ce qui était surtout clair dans sa déclaration (c’est un producteur) c’est que cette foutue loi est surtout faite pour protéger les bénéfices des producteurs et éditeurs, non pas pour les artistes créateurs contrairement à ce que l’on nous serine dans les médias jusqu’à la nausée...


                  • Gasty Gasty 29 avril 2009 17:29

                    la pérennité des œuvres les meilleures, que l’on voudra conserver sous une forme moins volatile que le fichier numérique

                    Tout à fait d’accord, car je dois dire qu’il y a des merdes que je ne regrette pas de ne pas avoir acheté. D’ailleurs, du contraire je m’en serais voulu . Et plutôt que de jeter à la poubelle, on efface, c’est moins polluant pour la planète.


                  • Colure Colure 29 avril 2009 17:34

                    Très bonne réflexion de fond je trouve, merci.

                    D’autres alternatives existent à la répression et la surveillance à tout va, certains créateurs l’expérimentent sur le Net et son sorties plus que gagnants en proposant leurs œuvres (musicales) libres de droits et surtout, en offrant la possibilité à la personne à qui cela plait de « payer » en retour un juste prix. Nine Inch Nails l’a expérimenté avec brio dernièrement. Ce qui , de plus, donne une bonne image de l’artiste et est plus efficace que toute publicité.

                    Pourquoi ne pas appliquer ce que font certains éditeurs de logiciels depuis des années, le système « sharware », bridé ou pas, le logiciel est mis à disposition pour être testé et si cela convient, la personne paie un droit d’usage ... cela reste une question de mentalité mais en faisant confiance, on reçoit parfois beaucoup plus qu’en étant méfiant, même si, certain, en profiteront toujours pour ne pas régler la note, je pense que ce concept, qui ne coute rien à personne peut se révéler « payant » pour tout le monde.

                    Que cela soit dans le domaine du cinéma et de la musique , pour ma part, quand j’aime un film ou une oeuvre, j’aime l’avoir et donc, la payer ... en revanche, il faudrait pour cela que les mentalités marchandes changent et que cela ne soit plus « payer avant pour voir ou entendre » ... Mais bon, là, je rêve et je suis naïf, ce serait tout un système d’intermédiaires qui s’effondreraient, ils s’accrochent aux branches et ne veulent pas lacher leur steak.


                    • pendragon 29 avril 2009 18:50

                      Pour légitimer son vol, le nouveau consommateur invente la gratuité qu’il impose à autrui.


                      • thomthom 29 avril 2009 21:21

                        Ce qui est maintenant gratuit et que les internautes ne peuvent accepter de payer contre leur gré, c’est la diffusion et la distribution des oeuvres. En effet, les internautes, via les réseaux pair à pari, peuvent s’acquitter de cette tâche eux même, pour un cout nul, de manière quasi illimité et bien plus efficacement que n’importe quelle société commerciale ou système centralisé.

                        Mais la création elle, n’est pas devenue gratuite pour autant. Si on veut qu’lle continue à exister, il faudra bien trouver un moyen de compenser les pertes dues au fait qu’on ne peut plus vendre de copies.


                        • deovox 3 mai 2009 03:26

                          Faux ! La création est le propre de l’homme, a toujours existé, et continuera d’exister. la création est par essence immaterielle et donc gratuite. c’est la production qui a un cout. Plutot que « création et internet », le vrai nom d’hadopi devrait être « production et internet ». Tout le monde a compris que ce dispositif sert à proteger les interets des producteurs (qui par essence ne créent rien). Accessoirement, hadopi tente de redonner à la bande qui nous gouverne un semblant de contrôle sur le seul media qui lui échappe. Il est évident que la protection des createurs n’est ici qu’un pretexte. La gratuité aura la peau de l’industrie du divertissement, mais certainement pas celle de la création.


                        • herve33 29 avril 2009 21:29

                          La dernière , même les mails seront surveillés par les spywares d’hadopi , là , c’est carrément la gestapo au pouvoir .

                          http://www.pcinpact.com/actu/news/50590-filtrage-email-messagerie-hadopi-communication.htm


                          • Canine Canine 30 avril 2009 00:23

                            Elle est emblématique de l’état actuel du système capitaliste, en particulier de son évolution depuis les bases de son analyse (Marx.)

                            Le charme de Hadopi, c’est qu’on peut la condamner aussi bien par la pensée Marxiste, que par la pensée libérale. En effet, c’est quand même bien la main invisible d’Adam Smith qui claque le museau des majors, dont le système d’exploitation est inaptes à suivre le progrès aussi vite qu’elle. On remarquera cependant que, quand cette main invisible pénalise monsieur tout le monde, le gouvernement est moins prompte à la ganter que quand elle pousse des ouvriers à la rue.


                            • Reinette Reinette 30 avril 2009 00:40

                              On appelle “techniques de manipulation des masses”, l’ensemble des moyens d’influence permettant la manipulation de l’opinion publique à des fins politiques, économiques ou stratégiques. On peut quelque qu’en soit sa forme, l’assimiler à une arme psychologique absolue, qui peut être dirigée vers son propre groupe (par exemple en y attisant les schismes) ; ou bien encore vers un autre groupe afin d’en prendre le contrôle ou du moins y semer le désordre. Il existe deux moyens de faire la guerre : le premier est le recours à la force, l’autre beaucoup plus subtil est le recours aux techniques de manipulation. Une des formes courantes de cet art manipulatoire est d’altérer le comportement d’une cible choisie en modifiant sa perception du réel. Le but à atteindre étant toujours de garder une solide emprise sur la cible par une situation de dépendance psychologique et matérielle.

                              résistance

                              La manipulation des masses est apparue dès que l’homme dans son histoire fut capable de se constituer en groupes hiérarchisés d’intérêts différents (politiques différentes) dont les dirigeants, cherchant à accroîtrent ou maintenir leurs pouvoirs, manipulaient les masses crédules afin de servir leurs intérêts et leurs ambitions. Ainsi il est aisé de supposer que bien avant notre ère, certaines civilisations utilisant les moyens à leur disposition pratiquaient déjà ce type de manipulations.

                              http://wisher.unblog.fr/2008/12/16/comite-invisible-linsurrection-qui-vient-pdf/


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