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Accueil du site > Actualités > Technologies > La circularité (un concept de l’approche systémique) … pour (...)

La circularité (un concept de l’approche systémique) … pour mieux comprendre le monde (avec de nombreux exemples) !

JPEG Pourquoi un article sur la circularité ? Et puis … la circularité de quoi ? J’ai souvent introduit cette notion dans mes articles à la fois en économie et en physiologie de l’effort et de l’exercice, évidemment de manière assez succincte, pour appuyer mes développements souvent inspirés d’une approche systémique, où on abandonne la linéarité et les relations causales classiques, trop simplistes pour prétendre décrire et expliquer certains phénomènes complexes. J'ai souhaité m'étendre un peu plus sur le sujet, sur cette notion fondamentale qui permet de mieux comprendre certaines réalités du monde, le monde naturel ou le monde construit par les hommes, en mixant quelques petits aspects théoriques et de nombreux exemples.

Rappelons que l’Homme a toujours essayé d'expliquer l'origine des événements, des faits, des actes, des imprévus. La recherche des causes émane de nos structures intellectuelles, toujours en quête d’une compréhension des réalités qui nous entourent. Elle a également structuré le monde scientifique, mais depuis les années 40/50 les choses ont commencé à évoluer et les principes de causalité que la science considérait comme immuables depuis des siècles, ont été remis en cause par des nouvelles théories. Les principes de causalité traditionnels nous ramènent souvent à des expressions, comme « les mêmes causes produisent les mêmes effets ; l'effet disparaît avec la cause », et une vision du monde où une cause entraîne un effet qui ne peut être lui-même sa propre cause.

Cet article examine les points suivants :

  • Différence entre causalité linéaire et causalité circulaire
  • Qu’est-ce que l’approche systémique ?
  • La circularité dans les systèmes vivants
  • La remise en cause de nos modes de pensées traditionnels
  • Pourquoi il ne faut jamais couper les boucles lorsqu’on étudie un système
  • Exemples de phénomènes circulaires

DEFINITIONS ET APPROCHES

Je vais commencer par une petite mise au point lexicologique, car cet article traitant des systèmes, impose l’utilisation d'un vocabulaire qu'il est nécessaire de distinguer par ce qui relève de l’objet étudié, du comportement, des caractéristiques, des propriétés, des principes, de la structure, du fonctionnement. …

  • L’analyse systémique ou l'approche systémique, est une approche interdisciplinaire qui permet d’étudier des systèmes complexes, c’est-à-dire des systèmes composés de nombreux éléments en interaction dynamique (pour faire simple !).
  • La dynamique, l’instabilité, l'équilibre, le déséquilibre, la divergence, la dérive, la rupture, etc., décrivent des comportements d’un système.
  • La circularité, l’interaction, l’homéostasie, l’émergence, la rétroaction, etc., décrivent des propriétés ou des principes, liés au fonctionnement d’un système.
  • Les réseaux de communication, les réservoirs de stockage, les composants, les séparations ou frontières, interfaces, sous-systèmes, etc., sont des éléments structurels d’un système
  • La régulation, la protection, le contrôle, la transformation, la production, le stockage, etc., sont des fonctions ou des processus d’un système qui s’appuient sur les éléments structurels, les stocks, les flux.

La causalité linéaire

Commençons par le plus simple. La causalité linéaire est le type de causalité que l’on rencontre dans les sciences classiques, la majorité des théories économiques, la psychologie analytique, ou autres domaines de la vie quotidienne, et qui d’une certaine manière structurent nos pensées et nos raisonnements, à savoir qu'un phénomène peut se concevoir à travers une cause qui produit un effet, qu’une cause est toujours antérieure à l’effet, rien n'étant plus logique pour nos concepts temporels, et si ce n'est pas encore assez précis, que l’effet est consécutif au(x) facteur(x) qui le cause(nt), considérant que le phénomène en question s’inscrit dans un environnement ou un contexte où les autres variables paraissent insignifiantes, si tant est qu'on les ait identifiées. Le principe de causalité linéaire nous amène à penser les systèmes comme étant prévisibles, déterministes, pouvant être décrits par des équations ou des formulations simples, car les causes et les effets sont bien repérables, bien identifiables, contrairement aux systèmes complexes où il devient difficile de les identifier clairement du fait des nombreuses relations entre composants ou sous-systèmes, interactions, dynamiques, et boucles de rétroaction.

On retrouve ce schéma assez classique dans le domaine médical, avec le médecin qui élabore un diagnostic à partir d'un état et des symptômes, remontant aux facteurs susceptibles de les avoir causés. « EFFETS : j’ai attrapé la grippe et j'ai de la fièvre, CAUSES : je suis rentré en contact avec le virus présent sur une poignée de porte et j’ai oublié de me laver les mains !, TRAITEMENT : on fait baisser la fièvre et on prescrit un petit antalgique pour calmer quelques douleurs désagréables, PROBLEME : c’est la montée en température qui ralentit la multiplication des agents pathogènes, et favorise les processus de lutte … on a cassé des boucles régulatrices … ! ». La fièvre est l’alliée du corps, alors ce médecin aurait-il tout faux ? Rien que la réponse mériterait un article !

La causalité circulaire et la circularité

La circularité est un concept qui s'applique particulièrement aux systèmes complexes (mais pas uniquement) aussi bien ceux qu’offre la nature (organismes vivants, écosystèmes), que ceux conçus par les hommes (systèmes économiques, sociaux, bancaires, entreprises). Elle s’inscrit souvent dans un champ interdisciplinaire qui concerne l’étude d’objets, pris au sens large, que l’on dit complexes, qui du point de vue méthodologique fait appel à ce que l’on nomme couramment « approche systémique » ou « analyse systémique ».

Dans les systèmes complexes, la présence de nombreux éléments qui interagissent, de nombreuses boucles de rétroactions, rend difficile la distinction entre l’effet et la cause d'un phénomène ou de l’évolution d'un processus, car l’effet rétroagit sur la cause engendrant ainsi la confusion des facteurs, et il devient difficile voire impossible de dire qui se trouve à l'origine de quoi. On n’a plus affaire à des causalités linéaires ou des causalités directes mais à des causalités circulaires qui font penser à la fermeture d’une boucle ; il n’y a plus de début ou de fin et les causes et les effets se confondent, enfin presque.

Pour définir simplement la circularité, on peut simplement dire que l’on est dans la circularité lorsqu’un phénomène ou un élément « A » influence ou agit sur un phénomène ou un élément « B » et que à son tour « B » influence ou agit sur « A », plus simple encore, on peut dire que l’un fait l’autre et l’autre fait l'un. Ex : « Les crédits font les dépôts et les dépôts font les crédits  ».

Ce concept est intéressant, utile, efficace, car il permet d'évoluer d’une vision traditionnelle du monde organisé vers une vision plus globale, intégrant les dynamiques, les fluctuations, les amplifications, le perpétuel changement, les cycles, les ruptures, les divergences, parfois le chaos. Il doit s’accompagner bien entendu des autres plans de la démarche systémique que je n’aborderai pas ici.

Quelques types de circularité (détails dans des exemples) :

  • Circularité de protection
  • Circularité d’adaptation
  • Circularité de progression eau de régression
  • Circularité de fonctionnement
  • Circularité d’homéostasie dans les organismes vivants

QU’EST-CE QUE L’APPROCHE SYSTEMIQUE ?

J’évoque succinctement l’approche systémique car on ne peut aborder la circularité isolément sans une mise en perspective. L'approche systémique est une approche théorique utilisée pour l'analyse ou l’étude des systèmes comprenant de nombreux éléments en interaction dynamique, parfois structurés en plusieurs niveaux d’organisation et en réseaux, dans un objectif de mieux le comprendre pour éventuellement mieux agir, appréhender ses dynamiques, identifier ses états de d’équilibre ou de déséquilibre, de stabilité ou d'instabilité, les boucles de rétroaction, ses échanges, ses flux, ses évolutions possibles, ses interactions internes et avec son milieu, etc., et en avoir une meilleure représentation.

Elle a vu le jour progressivement à partir de la deuxième moitié du 20ème siècle, s'appuyant sur trois théories fondamentales que sont la théorie de l’information, la cybernétique, et la théorie des systèmes, et son développement s'est projeté en opposition avec d'autres approches que l'on nomme « approches analytiques ». L’opposition s'exprime par rapport à la pure tradition cartésienne. et au réductionnisme, qui tendent à décomposer et découper un système en parties ou éléments indépendants, négligeant les interactions, ou pire, les ignorant, ainsi que les propriétés émergentes qui font que le tout est à la fois plus et moins que la somme des parties, montrant ainsi leurs limites dans la compréhension d'une globalité (exemple : comprendre l’être humain comme un TOUT, en interaction avec son environnement). En fait il n’y a pas vraiment d’opposition entre l’approche systémique et l’approche analytique, elles sont tout simplement complémentaires, il s’agit juste de bien fixer l’approche la plus pertinente en fonction de l’objet étudié. Je m’arrêterai là en ce qui concerne l’approche systémique car ce n’est pas l’objet de l’article, mais il fallait bien distinguer les deux choses, d'une part « l'approche » et d'autre part un « concept « faisant partie de l'approche.

LA CIRCULARITE DANS LE MONDE VIVANT

Certaines caractéristiques distinctives des êtres vivants résident donc dans la nature circulaire de leurs organisations, de leurs évolutions, de leurs adaptations, et du maintien de leurs structures. A la différence d’autres systèmes (non vivants), les organismes sont dotés d’une forme d’organisation, dont l’activité contribue à leur propre maintien. Autrement dit, le système global ou l’organisme tout entier, à travers de très nombreux processus résultant de son activité, produit une multitude d'effets contribuant au maintien de la vie cellulaire, des tissus, des organes, et par circularité, ces effets maintiennent en vie et en cohérence les systèmes qui les cause, et donc l’organisme tout entier. Cette propriété fondamentale observable à de nombreux niveaux, peut s'imbriquer avec d'autres caractéristiques telles que l’auto-détermination, l’auto-organisation, l’autoréparation, la finalité du maintien de la structure.

Prenons deux exemples :

  • Les contractions du cœur sont l’un des effets de l’organisation de l’être humain (structurelle et fonctionnelle), et sont possibles grâce au maintien de la structure cardio-vasculaire, qui elle-même dépend d’autres fonctions de l’organisme qui doivent assurer sa nourriture par l’apport des nutriments et de l’oxygène, et à leur tour ces contractions en permettant la circulation du sang à travers le corps (toujours l'apport des nutriments et oxygène), contribuent au maintien de l’organisation globale de l'être.
  • L’organisme tout entier permet le maintien en vie de chaque cellule, et chaque cellule en exécutant son programme, contribue au maintien en vie de l’organisme tout entier.

REMISE EN CAUSE DES MODES DE PENSEE

L’approche systémique, et donc la circularité qui est un point théorique particulier de cette approche n'est pas étudiée dans le cursus scolaire classique, tout simplement parce que les développements sont relativement récents, que l'inertie de la société est importante en matière de reconnaissance des nouveaux savoirs et des nouvelles connaissances, et qu'ils bousculent complètement nos systèmes de raisonnement cartésiens basés largement sur l'approche analytique, les relations causales, le déterminisme, si cher à Pierre-Simon de Laplace. Depuis longtemps, les Hommes ont appris à raisonner sur des principes de causalité directe et linéaire, héritage de ce monde cartésien, de la pensée de Descartes qui fonde le paradigme dominant de la disjonction ou de la séparation, c’est-à-dire l’étude du monde réel en le décomposant en petits éléments. On nous a souvent inculqué l’idée qu’un phénomène pouvait s’expliquer par une cause qui produit un effet, que les mêmes causes produisent les mêmes effets. A un effet doit correspondre une cause ou des causes, et pour comprendre l'effet il suffirait d’en comprendre la (les) cause(s), pour répondre à notre logique cartésienne. Plus la cause est forte, intense, puissante, et plus l'effet sera important, puissant dans une logique de proportionnalité. Qu’une cause produise un effet n’a rien d’étonnant, par contre, entendre souvent l'expression « les mêmes causes produisent les mêmes effets » heurte la logique. On raisonne par causalité, parce le système scolaire nous a appris la linéarité des phénomènes, la proportionnalité des effets par rapports aux causes, en oubliant que le monde, et particulièrement le monde vivant, était fait de ruptures, de bifurcations, de brisures de symétrie, d’auto-organisation, de structures dissipatives, d'instabilités, d'équilibres, de déséquilibres, d’entropie, de boucles de rétroaction convergentes ou divergentes. L'école oublie d’apprendre à nos élèves que le monde peut être circulaire, et on pourrait même dire essentiellement circulaire, et c'est à mon sens un véritable drame que de soustraire les élèves à ces connaissances et à ces paradigmes nouveaux (enfin pas si nouveaux que cela !).

La pensée politique est essentiellement analytique, et on peut bien sûr le regretter, étant donné l’évolution du monde, et l’interdépendance de plus en plus criante des systèmes construits par les hommes. Quand il y a un problème en France, on crée un impôt ou une taxe, pensant que l’impôt ou la taxe résoudra le dit problème (résolution par une CAUSE : la taxe ; espérance de la production d'un EFFET : problème contenu, maîtrisé, résolu), sans faire l'effort de remonter aux sources premières, sans étudier les conséquences d’un nouveau dispositif, l’émergence de nouveaux phénomènes, tels les effets pervers, les effets d'aubaine, les stratégies de contournements, les anticipations, les influences sur d’autres processus de proximité,

NE JAMAIS COUPER LES BOUCLES

La circularité des phénomènes se comprend bien souvent par les boucles de rétroaction, négatives ou positives, qui dans le premier cas stabilisent ou équilibrent les phénomènes, et dans le second cas créent une amplification, un emballement, une destruction, un étouffement. Lorsqu'on analyse un système complexe, on a souvent tendance à couper les boucles, ou encore à les ignorer parce que gênantes, ce que bien évidemment il ne faut jamais faire au risque de perdre une quantité importante d’informations, telles que les propriétés émergentes et les états possibles, entre autres exemples, le prix d’une démarche réductionniste entravant toute compréhension du fonctionnement du système dans ses aspects dynamiques. C’est malheureusement souvent le cas en médecine classique (je l’ai déjà évoqué avec un exemple) où on s’intéresse davantage à l’organe qu’à l organisme en interaction avec son environnement où interviennent toutes les boucles qui font qu’il se maintient en équilibre ou au contraire quitte un équilibre pour aller vers la maladie. Avec la notion de « causalité circulaire », une situation, un problème, un effet, un état, n’est plus envisagé comme la conséquence d’un événement, une succession d’événements, un comportement, mais comme la résultante d'un ensemble d'interactions fortes entre processus.

QUITTER LA LINEARITE ET PENSER LA CIRCULARITE

Voici quelques propositions qui peuvent venir heurter nos schémas de pensée habituels largement articulés sur la déduction, l’induction, la réduction, la généralisation, la simplification, l’élimination, mais indispensables à intégrer lorsqu’on désire évaluer les relations causales au sein d’un système :

  • Penser qu’un état présent est le résultat d’une chaîne causale ou d'une succession d’événements ou de faits a toute chance de nous conduire à l'erreur
  • Rechercher à tout prix une cause pour expliquer un état, un symptôme, un effet, un événement, peut être une démarche inopérante, inutile, contre-productive. Il est assurément préférable de rechercher les interactions entre processus impliqués.
  • Une causalité peut être circulaire ! C’était l’objet de l’article …
  • Il n'y a pas d’additivité des causes ou des effets
  • Il n'y a pas de proportionnalité entre causes et effets
  • Une circularité peut être initiée par une impulsion initiale
  • Une cause peut avoir de multiples effets, et un effet peut avoir de multiples causes
  • Les mêmes causes ne produisent pas forcément les mêmes effets
  • Un effet peut rétroagir sur une causê, entraînement la confusion des facteurs qui participe à un phénomène
  • Le TOUT est à la fois plus et moins que la somme des parties
  • Le TOUT offre des propriétés émergentes que n’ont pas les éléments pris séparément
  • Un système peut être très sensible aux conditions initiales, et les petites causes peuvent produire de grands effets (effet papillon).
  • Intégrer les principes d'interaction, de totalité, d’homéostasie, d’équifinalité
  • Il faut savoir mettre de côté le déterminisme, car le chaos déterministe, ça existe.
  • Etc.,

EXEMPLES DE PHENOMENES CIRCULAIRES :

1) L'entraînement et exercices physiques

Système : organisme en relation avec son environnement 

Lors d’un entraînement sportif, de nombreux phénomènes d’adaptations basés sur la circularité vont se produire, à partir d’une cause initiale qui est la volonté (volonté de pédaler, volonté de courir), et qui pourrait être comparée à une impulsion qui va « mettre en route » un certain nombre de fonctions qui vont interagir les unes avec les autres et s’inscrire dans une forme de circularité.

Exemple 1 : une circularité de protection. Le système nerveux central module la contraction musculaire en fonction de la volonté et la contraction musculaire à la faveur des différents mécanorécepteurs présents dans les tendons, les muscles et les articulations, va rétroagir sur le système de contrôle nerveux pour éviter des contractions trop puissantes, en activant également des boucles ago-antagonistes. Cette circularité nous protège et sans elle, la catastrophe physiologique serait garantie et certifiée, avec pour constat des muscles brisés en mille morceaux. On pourrait considérer que la blessure est la résultante d’une faille du système de régulation (mauvaise interprétation de l’information remontante ou mécanorécepteurs défaillants) !

Exemple 2 : circularité d’adaptation. Pour un sportif moyennement entraîné (par exemple un cycliste) des séances plus longues d’entraînement en vélo vont permettre de consommer une grande partie du glycogène stocké dans les muscles actifs, provoquant les jours suivants une surcompensation et une adaptation structurelle, favorable au stockage d'une plus grande quantité d’énergie. Cela permet d'allonger les durées des sorties suivantes, grâce à une meilleure autonomie énergétique, entraînant de nouvelles adaptations notamment une meilleure lipolyse et consommation de lipides, impactant à la baisse la dégradation des glucides. Il y a donc une circularité entre la durée des séances d’entraînement, l’augmentation de la capacité de stockage du glycogène musculaire, la diminution de la glycolyse, et l’augmentation de la participation de la lipolyse dans la production énergétique. Chacun contribue à l’amélioration de l’autre.

2) L’activité économique et la monnaie.

Système : agents économiques, banques, BCE, intermédiaires, etc.

L’activité économique fait varier le cours d’une monnaie en fonction de l’offre et de la demande en devises nécessaire aux échanges, mais en retour le niveau de la monnaie va jouer sur la compétitivité prix qui influera sur la demande extérieure, et donc sur l’activité économique.

3) Les prêts et les dépôts bancaires.

Système : agents économiques, banques, état (fiscalité)

Lorsqu’une banque accorde un prêt à un particulier ou une entreprise, elle crédite un compte courant de la somme correspondant au montant du prêt, qui sera utilisée pour l’achat d’un bien, et cet argent se retrouvera alors dispersé sur d’autres comptes courants, ouverts dans d’autres banques. Ces nouveaux dépôts (qu’il faut voir dans une logique de masse) serviront de base à de nouveaux calculs de capacités pour ces banques à prêter. On est bien dans un cadre où ce sont les crédits qui font les dépôts et les dépôts qui font les crédits dans une dynamique circulaire. Mais alors, on se retrouve dans une boucle de rétroaction positive qui crée un emballement et non un équilibre, qu’il faut maîtriser impérativement par ce qu’on appelle les règles prudentielles (réserves et facteur multiplicateur du crédit). Cette dynamique de l’emballement du crédit est souvent mal maîtrisée et conduit à la crise des dettes que l’on connaît trop bien !

4) Les gaz à effet de serre et la température.

Systèmes : atmosphère, lithosphère, hydrosphère, biosphère, agents économiques, états, etc.

Juste un petit aperçu de la dynamique. Le gaz carbonique et le méthane sont deux gaz à effet de serre qui contribuent à la hausse des températures moyennes de par l’augmentation de leur concentration induite par les activités humaines. On peut se poser la question inverse : est-ce que l’augmentation de la température moyenne terrestre influe sur la concentration de ces gaz, histoire de boucler ? Dans le premier cas, on a affaire à un phénomène purement physique, car le CO2 et le méthane retiennent en partie les rayons infrarouges réfléchis par la terre, et dans le second, on est en présence d’un phénomène de nature indirecte (bien entendu la température ne modifie pas directement leur concentration !). C’est par exemple dans des zones froides que de grandes quantités de méthane emprisonné dans le permafrost vont être libérées à la faveur d'un dégel lié au réchauffement global, alors que le méthane a un pouvoir radiatif nettement supérieur au gaz carbonique (autour de 25 fois). On peut aussi émettre l’hypothèse que les océans qui jouent actuellement le rôle d’un puits carbone en absorbant une partie importante du gaz carbonique émis par les activités humaines, arriveront rapidement à saturation et opéreront à l’avenir, par l’effet du réchauffement des eaux, un relargage de ce CO2. On est en présence de plusieurs phénomènes potentiels de circularité, avec des boucles de rétroaction positives générant des amplifications, traduites par le fait que les gaz à effet de serre font augmenter la température et la température fait augmenter indirectement leur concentration. L’ironie de l'histoire pourrait être la multiplication des systèmes de climatisation pour refroidir les Hommes, alimentés par des centrales thermiques émettrices de CO2 ! Encore une boucle.

5) La structure et la fonction dans un organisme vivant

Système : organisme en relation avec son environnement

Si on distingue pour un être vivant les aspects structurels et fonctionnels qui font qu'un organisme est ce qu'il est et qu'il agit de telle manière dans un espace temps, posons-nous également la question de leurs évolutions. Comment les structures et les fonctions évoluent ? Est-ce que c’est la structure qui « fait » ou conditionne la fonction ou bien est-ce la fonction qui « fait » la structure ? En fait, la question telle que je la pose n’a de sens que si on l’interprète en termes d’évolution, d’adaptation, ou de progression. Si rien n’était modifiable structurellement dans un organisme (hypothèse stupide !), on pourrait dire que c’est la structure qui « fait », ou qui conditionne la fonction, comme dans le cas d’une voiture, où la fonction (le fait de rouler) ne modifie en rien la structure. Encore que … le fait de faire rouler une voiture provoque une usure de la structure. Mais si on raisonne en terme d’évolution, eh bien, on revient à la circularité : l’un fait l’autre et l’autre fait l’un ; « A influence B et B influence A ».

Quand le cycliste s'entraîne en endurance (fonction), il modifie la structure de ses muscles, par exemple en développant de nouveaux capillaires et de nouvelles mitochondries, et c’est parce qu’il y aura de nouveaux capillaires et de nouvelles mitochondries (structure) que les muscles seront mieux irrigués et oxygénés, produisant davantage d’énergie, permettant au cycliste de développer plus de puissance grâce à des fonctions qui ont pu se développer grâce à l'offre d’un nouveau potentiel (et ça boucle !).

6) Les forêts et la pluie

Systèmes et éléments : Soleil, nuages, forêt, atmosphère, sols, rivières, étendues d'eau, etc.

Les forêts sont génératrices de pluies par des effets liés à l’évaporation locale et par des changements de pression atmosphérique engendrant des mouvements de masse d’air propices à l’apparition de nouveaux nuages et de nouvelles pluies. Donc, la pluie permet à la forêt de vivre et la forêt qui vit favorise l'arrivée de nouvelles pluies. Ça boucle !

7) Les électeurs et les sondages.

Système : instituts de sondage, électeurs, partis politique, politiciens, medias

L’articulation circulaire entre résultats des sondages, intentions de vote, commentaires journalistiques, adaptations politiques, est évidente et point besoin de développer. C’est parce qu’il y a une circularité que des dynamiques s’installent, qu'un candidat va « s’écrouler » ou au contraire émerger. Une certitude, le résultat d’une élection ne serait pas le même avec ou sans sondages.

8) La graine et la fleur

Système(s) : plantes, insectes, atmosphère, sols,

Un petit jeu d'esprit en revenant sur la nature. Qui est à l’origine de quoi ? Si la graine est à l’origine de la fleur, la fleur est aussi à l’origine de la graine, et par une continuité causale, je peux donc dire que la graine est à l’origine de la graine, ou bien que la fleur est à l’origine de la fleur. Bon là, je m’amuse un peu ! Dans le dernier cas, je viens de perdre une information importante : l’existence de la graine, ou dans le cas précédent, ce qui est pire encore, l’existence de la fleur. Si je dois retenir une causalité ultra simplifiée, je retiens que la fleur est à l’origine de la fleur, car elle est bien plus jolie que la graine. Avec cette vue réductionniste poussée à l’excès, j’occulte la plante et c’est bien dommage, le pollen, l’ovule, la fécondation, l’abeille, les stratégies du vivant, la couleur, l’odeur, la forme, etc. L’abeille a besoin de la fleur pour apporter le nectar à la ruche, et la fleur a besoin de l’abeille pour sa reproduction. L’abeille serait-elle à l’origine de la fleur, ou bien l’inverse ? Ce qui est sûr, c’est qu’on est loin des causalités directes et linéaires.

CONCLUSION

On le voit, la complexité ne peut être approchée, étudiée, comprise, uniquement par les outils intellectuels classiques. L’approche systémique fait doucement son chemin et on en parle de plus en plus, dans des domaines dont on n’imaginait pas son application il y a quelques années, par exemple les thérapies familiales, les conflits dans l’entreprise, le management (ceci dit attention de ne pas mettre l’approche systémique à toutes les sauces si je puis dire). On doit faire évoluer progressivement nos modes de raisonnement, bien sûr sans remettre en cause un existant construit sur des siècles, une longue tradition cartésienne, mais savoir y adjoindre d’autres approches lorsque la complexité l’exige, par exemple pour l’étude de nouvelles approches thérapeutiques, des systèmes sociaux, de l'évolution de la délinquance, de la nouvelle économie mondialisée, du système scolaire, des écosystèmes. Beaucoup de travail en perspective !

Alain Désert

 

ANNEXE - Compléments et autres définitions

C’est quoi la non-linéarité ?

La non-linéarité est une particularité d’un système dont le comportement n'est pas linéaire, c’est-à-dire qui ne satisfait pas à la propriété simple où les sorties sont proportionnelles aux entrées. Certains systèmes non linéaires peuvent même présenter un caractère chaotique.

On parle aussi d’effets non linéaires, caractérisés par des valeurs, des formes, etc…, qui ne sont pas directement proportionnelles à l'action appliquée en entrée du système.

Système non linéaire

Système dont l'évolution de ses éléments dépend en général de celles de plusieurs autres, et ce de façon non proportionnelle ou surtout non additive.

Approche systémique (autre formulation)

L’approche systémique est une discipline qui permet de déchiffrer la réalité complexe qui nous entoure, pour tenter de mieux la comprendre, et agir sur elle avec plus de pertinence. Elle envisage les éléments d’un système complexe en tant que partie intégrante d’un ensemble dont les différents composants sont dans une relation de dépendance. Elle offre l’avantage d’étudier les propriétés émergentes du système.

Dans cette approche on voit intervenir les notions suivantes : relations, interactions, boucles de rétroaction, niveaux d’organisation, équilibre, un déséquilibre, divergence, délai, contrôle de flux, comparateurs, effecteurs, structures, fonctions, limites, interfaces, énergie, information, matière, etc...

Approche analytique

L’approche analytique tend à décomposer un système en éléments simples pour mieux les étudier. Cette approche faire perdre les interactions entre éléments et les boucles de rétroaction. On perd donc la possibilité de détecter ce qu’on appelle les propriétés émergentes émanant de la complexité du système, de son organisation. On fait donc disparaître la notion de globalité.

Déterminisme

Le déterminisme est une théorie selon laquelle la succession des événements et des phénomènes est due au principe de causalité. Un système évoluant selon un principe déterministe peut facilement être mis en équation. Les états futurs du système sont déterminés par ses états antérieurs.

Exemple : système planétaire dont les mouvements sont régis par les lois de Kepler

Boucle de rétroaction

Dans une boucle de rétroaction, des informations sur le résultat d’une transformation ou d’une action sont renvoyées à l’entrée du système sous forme de données. Si ces nouvelles données contribuent à faciliter et à accélérer la transformation dans le même sens que les résultats précédents, on est en présence d’une boucle positive. Ses effets sont alors cumulatifs.

Par contre si ces nouvelles données agissent en sens opposé aux résultats antérieurs, il s’agit d’une boucle de rétroaction négative. Ses effets stabilisent le système.

Dans le premier cas il y a divergence (croissance, explosion, implosion, mort du système), et dans le second cas il y a maintien de l’équilibre.

Non-linéarité - Effet de saturation

Au-delà d'une certaine valeur de la variable d’entrée, la variable de sortie du système ne change plus ou atteint une limite. Exemple : économies matures perdant ses potentialités de croissance, et qui ne réagissent plus à des injections massives de liquidités

Non-linéarité - Effet de seuil critique

En dessous d'une certaine valeur, rien ne se passe. Au-dessus, un effet commence à se manifester. Exemple : contraction musculaire avec le potentiel d’action.


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12 réactions à cet article    


  • Spartacus Lequidam Spartacus 15 mai 2018 12:07

    L’étude de la causalité est la recherche de sens à des causes....

    Le problème est de croire que c’est simple....

    Dans l’exemple du problème en France, on crée un impôt ou une taxe, pensant que l’impôt ou la taxe résoudra le dit problème....
    C’est une manière simple et logique de voir le problème...

    Dans la réalité il peut y avoir des causalités sous-jacentes inavouées
    En fait, l’impôt est une réponse « Politique » qui permet une reconnaissance sociale et a peu de frais une ré-election pour faire croire qu’on c’est occupé du problème. 

    La non étude de la causalité est aussi un facteur de causalité qui amplifie les causes.
    La causalité cachée ou indésirable est un frein de la recherche des vraies causes.
    La recherche de la causalité peut être néfaste pour certains, qui prédisent qu’en trouvant la causalité, cela nuira a leurs intérêts.
    La recherche de cause est sciemment complexifié.
    Les gens sont tenus dans l’ignorance d’ou va l’argent de leurs cotisations, créant le désintérêt et la méconnaissance du sujet, et donc une des causes d’une mauvaise gestion des assurances sociales, mais l’intérêt de ces dernières est de maintenir une absence d’étude de causalité....
    Et d’augmenter la CSG par exemple






    • gaijin gaijin 15 mai 2018 19:39

      @Spartacus
      la circularité ce n’est pas la pensée qui tourne en rond ............


    • Sozenz 15 mai 2018 12:08

      très bel article.

      ce principe est connu depuis des millénaires .
      Ichinen sanzen.
      mais il est bien de le remettre à jour sous une forme plus « scientifique »
      il est essentiel effectivement que notre façon de penser s élargisse au maximum ; et je suis heureuse que vous ayez pratiquement a chaque fois dans vos chapitres laissez les champs ouverts sur les multiples possibilités qui peuvent être de l ordre de l infini.

      je trouve que c est l une des plus grandes et plus belles approches de la vie que nous puissions avoir .


      • alain-desert alain-desert 15 mai 2018 20:17

        @Sozenz
        Merci ! Vous faites référence à la notion d’infini et c’est très intéressant car effectivement c’est peut-être un élément qui peut différencier l’analytique de la systémique, notamment dans la psychologie humaine où on a trop tendance à user du réductionnisme et à caser les individus selon un ensemble je dirais infiniment réduit de critères.


      • Jean Roque Jean Roque 15 mai 2018 12:37

         
        En français (langue avant le sms-anglicisé colonial) votre causalité circulaire s’appelle un chiasme (logique croisée) qui fait en général intervenir un troisième larron dialectique.
         
         
        « Yes la old meuf is dead » Colon embauchée par le Bichon de Rothschild (épousseté par Trump le barbare)


        • Ciriaco Ciriaco 15 mai 2018 13:44

          Cela me rappelle des souvenirs ^^ Pour aller plus loin, il y a aussi la notion d’autopoïèse de Varela, qui consiste à dire qu’un système, dans certaines conditions, peut génèrer, par le simple fait d’une dynamique à la fois stable et ouverte (changeante en permanence et pourtant constante), son propre être. Par exemple, le petit tourbillon de l’eau dans un évier qui se vide est un être poïétique.

          Mais nous pourrions prendre un cas pratique... Celui de la pauvreté par exemple, ce serait un TP intéressant ^^


          • alain-desert alain-desert 15 mai 2018 20:21

            @Ciriaco
            Oui très intéressant cette notion que vous évoquez, l’autopoïèse, cela rejoint la notion d’autodétermination. C’est le mystère de la vie, notre cerveau s’est structuré et organisé sans aucun concepteur ou artisan extérieur !


          • Ciriaco Ciriaco 16 mai 2018 00:53

            @alain-desert
            Ravi d’échanger avec un interlocuteur qui se passionne pour ces choses ^^


            Je suis peut-être un peu plus timide quant à cette énonciation pour la simple raison que la systémique pose aussi quelques limites quant à l’entendement. Les principes de la systémique sont assez simples, très puissants, et permettent d’approcher effectivement des questions profondes telles que l’ontologie.

            Cependant ils donnent aussi, et d’une façon assez troublante, une place centrale à la délimitation, l’échelle d’analyse, c’est-à-dire à l’observateur ou le concepteur.

            Un phénomène, une émergence, sera observable ou concevable selon l’échelle où on la regarde. On peut dire que les phénomènes sont d’une certaine manière relativistes, dans le sens où leur réalité peut dépendre du fait que l’on inclut l’observateur dans le système ou non. Qu’est-ce qu’un mouvement de foule ? Ce qu’il y a sur l’image d’ensemble et qui a des propriétés spécifiques, ou ce que je vis quand je suis dedans, et qui en possède de différentes sans aucunement partager les plus globales ?

            C’est assez charmant ; à la fois relativiste, à la fois total, mais toujours dans une certaine retenue fondamentale vis-à-vis de la vérité. Passionnant.

          • Gollum Gollum 15 mai 2018 14:16

            Excellent texte. 


            Un regret toutefois. Il me semble qu’il existe des outils permettant de faire pont entre notre rationalité, bien imparfaite, et qui a une fâcheuse tendance à mutiler le réel afin de mieux le maitriser, aussi bien intellectuellement parlant, qu’au niveau de la praxis, je pense ici aux logiques non linéaires, tripolaires chez Lupasco, ou quadripolaires chez Abellio.

            Rappelons aussi la logique taoïste chinoise qui réduit toute complexité à 64 situations types.

            Je regrette, avec vous, que ce genre de problématique ne soit pas mieux enseignée à nos jeunes.

            On peut se demander pourquoi. Or, à mon sens, il est assez évident que ce genre d’approche remet complètement en cause le vieux paradigme prométhéen de domination de la nature. Dans un monde infini où règne l’interdépendance universelle qui est en fait la norme, toute vision de puissance prométhéenne prend un sacré coup dans l’aile. On a là, peut-être, une clé sur la répugnance qu’ont nos gouvernants à enseigner cela...

            Le vivant, notamment, qui obéit à une loi de néguentropie comme le montre Lupsaco, n’est pas réellement maitrisable. Quid des OGMs dans ce cas là ? En fait tout montre que l’ancienne logique appliquée au vivant aboutit à : cultures industrielles, sur de grandes surfaces, bousillant la terre jusqu’à des profondeurs considérables, tout cela nous menant à terme à une catastrophe d’ampleur planétaire qu’il sera très difficile de réparer. La permaculture, notion datant des années 70 et ayant pris une ampleur considérable est elle en phase totale avec l’essence même du Vivant. Mais c’est le qualitatif qui est visé ici et non le quantitatif.

            Enfin, pour terminer, on notera que ces façons de voir ne sont pas nouvelles. L’ésotérisme fonctionne avec une logique quadripolaire, que ce soit l’astrologie, le Tarot, l’Hermétisme en général. Logique quadripolaire que l’on retrouve chez les taoïstes chinois. Et qui est à la base même du matériel génétique. L’interdépendance bouddhiste est en phase avec les nouveaux paradigmes comme l’ont bien noté d’éminents physiciens, Capra entre autres.

            Que les Anciens aient su trouvé l’essence même de la réalité interpelle. Car on se demande comment ils ont pu faire. Mais ils répondent eux-même, ce n’est pas par la méthode scientifique ni analytique. Mais par intuition directe. Le fait que ces visions anciennes rejoignent les nouvelles façons de voir devrait inciter à se pencher d’un peu plus près sur ce qu’ils nous disent et notamment sur les condamnations maintes fois affirmé d’une attitude prométhéenne destructrice.

            • Ciriaco Ciriaco 15 mai 2018 14:52

              @Gollum
              C’est clair. Cela laisse penser que l’intuition d’un esprit vierge et observateur exprime une sensibilité somme toute très pertinente.

              Ce serait plutôt rassurant, mais que voulez-vous, le caractère de reproduction sociale de l’éducation, en l’occurrence celle de l’appareil productif socialisé (le travail et les rapports qui vont avec), est plus ou moins marqué selon la période, et nous y sommes en plein.

              C’est étonnant cette défaite de la raison, alors que les mythes scientistes et technologiques ne cessent d’augmenter. Une particularité d’un ordre essentiellement économique.


            • alain-desert alain-desert 15 mai 2018 20:35

              @Gollum
              Vous dites que le vivant obéit à la loi de la néguentropie, c’est le paradoxe de la nature. Et dire que l’on construit une société fortement entropique qui dissipe de plus en plus de chaleur. C’est le prix à payer de l’organisation de nos sociétés qui se structurent en acquérant de plus en plus d’informations, synonyme d’ordre, tout en côtoyant le désordre. Allez comprendre quelque chose !


            • izarn izarn 15 mai 2018 16:37

              Blabla...Blabla.
              Faisons simple : La circularité c’est quand je démarre le moteur de mon auto. Et ça consomme de l’énergie, sinon ça ne démarre pas. Cela contredit cause/effet ? Pas du tout, c’est l’explosion dans un cylindre qui fait tourner le moteur, et le cycle commence (Cycle=circularité, OK ?)
              Autre exemple : Toute l’informatique est circulaire, tout particulièrement les OS.
              Mais bien entendu dans le détail des instructions, c’est de la cause à effet.
              Certes trouver une cause, pour expliquer le fonctionnement du tout ; c’est débile.
              C’est bon pour les politicards, les merdias et les benets...Et les religieux.
              Bien entendu que ne pas utiliser la « circularité » en économie n’a aucun sens.
              Toutefois, bouger une cause, au milieu de la succession des causes et effets peut provoquer une orientation nouvelle du système circulaire. Comme un volant sur une auto par exemple.
              Donc finalement une seule cause peut expliquer aussi le comportement d’un système...Un comportement pas une définition précise.
              Ce qui implique que le concept de circularité n’a pas grand intérét...
              Bien trop simpliste.

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