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Accueil du site > Actualités > Technologies > Ni Bible ni Darwin (II) Téléologie sans dessein

Ni Bible ni Darwin (II) Téléologie sans dessein

Ce trop court billet tente de montrer que l’alternative au néo-darwinisme ne se résume pas au créationnisme ni à l’intelligent design. Il est concevable d’introduire une téléologie sans dessein pré-établi.

L’intelligent design est considérée comme un cheval de Troie pour les thèses créationnistes. C’est compréhensible. Si on suit le postulat de base de l’ID, alors on peut transposer ce qui est un énoncé prétendument scientifique en une doctrine postulant que les espèces, même si elles n’ont pas été créées en six jours comme cela est dit dans Genèse, ont été guidées par un plan divin préétabli. En gros, nous avons affaire à un mélange de platonisme, d’évolutionnisme et de créationnisme. De même que le néo-darwinisme est construit en ajoutant au darwinisme les données de la génétique, le néo-créationnisme est construit en insérant le volet évolution tout en conservant la création qui reste pré-établie et l’ID comme ressort évolutif. On pourrait même imaginer un contexte aristotélicien. Passage des êtres vivants de la puissance à l’acte, sous réserve que celui-ci soit suffisamment long pour être compatible avec ce que l’on sait du timing phylogénique.

Les néo-darwiniens s’entendent sur ce qu’est le concept de sélection naturelle, de mutation génique, de fixation des allèles, de recombinaison, de transformation par descendance, de rameaux phylogéniques. Le postulat de base de l’ID admet d’une cause intelligente préside à la genèse des organismes complexes, dès le niveau de la bactérie la plus simple. Cette cause explique notamment la coordination précise de tous les mécanismes moléculaires sans laquelle la vie ne serait qu’un chaos physico-chimique. Pour ma part, je préfèrerais employer le terme de « cause concevante hétérologue » aux mécanismes moléculaires. A partir de ce postulat, on peut envisager plusieurs types de causes, immanentes ou transcendantes, venant se surajouter aux mécanismes ou alors émergeant en tant qu’essence parce que sous les mécanismes se pose un substrat, formalisable comme un champ, une substance dans le sens aristotélicien du terme, autrement dit une sub-stance, ce qui se tient en-dessous. Mais rien ne dit que cette substance contienne a priori en germe le concept des espèces vivantes.

Exposition de la différence entre le dessein et la téléologie Voilà une espèce dont on va dire qu’elle se présente comme B, conçu comme assemblage défini ainsi de manière sommaire (B)bbbbbbbbbbbbbbb....... Conformément à l’existence des mutations moléculaires, cette espèce est susceptible de se transformer à la suite de modifications du patrimoine génétique et le cas échéant, des recombinaisons. Plusieurs explications sont possibles pour rendre compte de cette transformation. L’illustration suivante permettra de bien différencier le dessein évolutif d’une téléologique sans dessein. Si cette espèce doit nécessairement se transformer pour donner l’espèce C, préalablement conçue selon un dessein (naturel ou divin peu importe) alors les mutations sont dirigées si bien qu’on passe, (graduellement ou brutalement peu importe) de (B)bbbbbbbbbbbb à (C)cccccccccc avec un nombre indéfini de maillons intermédiaires du genre (B)bbbcbbbbcbbbbb La thèse téléologique telle que je la conçois admet que B va évoluer en « bricolant » son patrimoine et son phénotype, testant plusieurs options et tendances, au hasard de « l’art évolutif naturel ». (B1)bbbbcccbbbdbbbcccccec ou bien (B2)bbbbbddddddcbbbbbe, par exemple. La téléologie admet que la tendance B1 va d’affirmer et orienter la transformation vers (C)cccccccccc alors que B2 va finir par être dirigée vers l’espèce (D)dddddddddddd. Bien évidemment, les conditions naturelles vont aussi intervenir et « trier » les espèces qui vont subsister, par exemple D, puis H puis T parmi un nombre indéterminé de possibilités évolutives. Mais D pourrait tout aussi bien disparaître et C passer les obstacles de la sélection. La téléologie sans dessein n’impose pas une conception préalable des espèces, celle-ci s’inventant au hasard du bricolage naturel. Elle est par ailleurs tout à fait compatible avec les lois de la sélection naturelle qu’elle ne remet pas en cause sur ce qui lui revient. Le guidage téléologique finalise toutes les espèces (avec une efficacité individuelle, comme d’ailleurs les mutations car c’est un ADN individuel qui mute et non pas une espèce), les accompagnant dans leur perfectionnement moléculaire et physiologique, sans que la libre concurrence de l’existence naturelle soit remise en cause. Enfin, cette théorie admet que parmi les possibilités offertes par le Grand bricolage évolutif, un bon nombre ne se sont pas actualisées, notamment parce que les conditions d’existence sont limitatives. Admettons que cette téléologie soit désignée comme il se doit, c’est-à-dire comme cause finale, et que cette cause soit qualifiée « d’intelligente », alors nous avons là une doctrine de l’ID qui non seulement n’impose aucune concession à toute forme de créationnisme strict ou soft, associé à un dessein préétabli, mais aussi contredit ce même créationnisme. Mais je préfère me dédire et ne pas mélanger les domaines, l’intelligence étant le propre de l’homme. Restons-en à une cause finale, liée à des champs transcendantaux concevable avec l’appui des champs quantiques, suffit. Quant à la cause efficiente de l’évolution, admettons pour l’instant qu’un désir d’agir, de transformation, d’efficacité, de changement, de différence, est en œuvre dans la substance vivante.


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32 réactions à cet article    


  • Antoine Diederick (---.---.22.82) 13 juillet 2006 12:03

    J’adhère au contenu de la chute de votre aricle...

    Ce matin, je viens de lire deux infos liées au génie génétique (je crois que l’on peut faire le lien avec le sujet que vous abordez et élargir le contexte).

    Info 1 : des chercheurs ont réussi à partir de cellules souches à créer des spermatozoïdes chez la souris.

    Info 2 : le clone d’un champion hippique vient d’être réalisé aux us par des scientifiques français ; après avoir fait une biopsie du cheval champion castré à 3 ans, le clone servira à la reproduction et à la sélection...

    Parfait, nous voici donc à la pointe de la technique ...

    La question qui va donc se poser à l’avenir et la comparaison inéluctable entre les qualités des êtres vivants nés de « la nature » et ceux nés de « nature manipulée ». Et donc la figure de l’homme et de la création vont devoir d’un point de vue éthique ou philosophique, revue.

    Une question ontologique et élective ou encore de dessein va se poser...un dessein inhérent à la nature mme du vivant ?

    Bien à vous.


    • Bernard Dugué Bernard Dugué 13 juillet 2006 18:10

      Antoine,

      je ne pense pas que le bricolage de la nature modifie sensiblement l’idée que le savant se fait du vivant. Le champ empirique est saturé, seul le champ théorique est ouvert, c’est un avis qui n’engage que moi.

      des références sur ces expériences ?


    • Antoine Diederick (---.---.22.82) 14 juillet 2006 12:09

      Bonjour Bernard, je pense comme vous, le champs empirique est saturé et c’est pkoi, je pense qu’aujourd’hui nous confondons souvent empirisme et sciences, ce qui ne sont pas du tout la mme chose, ce sont des champs complémentaires. Aujourd’hui, les medias présentent trop la science comme proche de cet empirisme immédiat.

      Des références, non pas particulièrement...

      Par contre, l’univers du vivant est une interpellation continue pour l’homme savant ou non, en ce sens, que nous en sommes issus et que la science (les sciences du vivants) ont progressé depuis les balbutiements de la médecine et des connaissances en biologie.

      Personnellement, je pense que les méthodes et les modes théoriques d’appréciation sont des outils merveilleux.

      Que nous passions des classifications, des catégorisations,de la réflexion issue du Darwinisme, de la réflexion structuraliste et encore systémique etc....voici un ensemble d’outils d’investigation qui tous bien employés permettent la science (celle de notre temps). Nous pouvons mme les employer selon un syncrétisme explicatif.

      Albert Jacquard ou Jacques Monod restent les figures dominantes des réflexions qui semblent ne pas s’encombrer du dessein particulier de l’univers du vivant.

      Il n’en reste pas moins vrai, que nous sommes tout de mme en droit de poser une question comme vous le faites...de l’intelligence du vivant comme pourrait par ailleurs exister une intelligence de l’univers infini.

      Et ce d’autant plus que les exercices pratiques et bien concrets ont commencé avec les questions éthiques, philosophiques, morales et mme religieuses qui en découlent.

      Les détracteurs d’une telle approche y verrons le spectre de l’obscurantisme religieux ou spirituel mais cela ne suffirait pas à évacuer la question.

      La question d’un alpha et d’un oméga, une téléologie, empreinte d’une causalité : un point de départ, une fin annoncée...c’est à mon sens trop proche de la causalité.

      Je crois que passé la porte du laboratoire en sortant de celui-ci (Pasteur aurait dit :« En rentrant au laboratoire, je laisse mes convictions religieuses à la porte »), en revanche, aujourd’hui, on n’en retrouve pas d’autres que celles de convictions se trouvant ds l’éprouvette. N’a-t-on pas dit :« Sciences sans conscience n’est que ruine de l’âme » ?

      Le pragmatisme scientifique ds ses applications porte en lui des germes de chaos incertain et nous ne pouvons plus lui opposer une finalité particulière de l’univers pour le modérer ou le contraindre à la vertu. La boite a Pandore est ouverte.

      Un dessein intelligent suppose qu’il y aurait des règles à ne pas enfreindre, de s’abstenir de perturber un processus invisible et continu se trouvant au coeur mme de la création et animé, et nous soumettant à lui. Malheureusement sous un bistouri on ne trouve que de la matière, vivante certes, mais de la matière ?

      Mes intérêts personnels m’ont porté un moment vers la psychanalyse et les thérapies...or sans tomber ds la parapsychologie, nous pourrions affirmer qu’il y a une conscience du vivant et une mémoire du vivant ds chaque cellule, mais qui échappe aussi à la génétique ou tout du moins travaille de concert avec la psyché, l’audace serait de dire que psyché et génétique sont liés. Dés lors, la question d’un dessein pourrait être pleinement fondé mais cependant pas en référence à la religion par exemple.

      Nous sommes alors à deux pas d’une vision holistique ...Ou encore hermétique ; tout est ds tout...etc.

      Comme vous je m’interrroge et nous ne sommes pas les seuls puisque des chercheurs canadiens travaillent sur les énergies de la psyché pour mieux comprendre les comportements en inter-action, par exemple

      Plus bas ds cet échange, vous dites que l’oméga est plus proche de nous, pour employer cette formule (alpha et oméga) je dirai oui, cela me semble évident...bien sûr on dit que si l’Univers a pu se mettre en phase d’extension, il pourrait aussi faire le chemin inverse...mais cela ne change rien à un sentiment de conscience invisible que pourrait entretenir la création comme dans une sorte de cohésion chaotique.

      Serait -il impossible de voir le « sacrè » à l’oeuvre ds la création ? Peut-on revisiter le sacré à la lumière de la connaissance des sciences dures ? Enfin, ne pourrait-on pas dire aussi que la psyché se trouve ds le cerveau et le système nerveux .... ?

      Enfin en relisant Jung et la notion d’archétype ne pourrait-on pas dire aussi que l’inconscient de l’homme porte la mémoire de l’évolution de la création terrestre ou universelle ? Bref, s’il fallait faire revenir le spirituel ds le champs des sciences, bien des arguments seraient trouvés et l’intellectuel avec prudence pourrait initier de nouvelles pistes.

      Ds les thérapies transgénérationnelle la notion d’engramme est reprise comme base de réflexion et le concept élargi serait une sorte de départ pour une autre réflexion sachant que cette stratification s’étale ds le temps et se réactualise ds le présent à travers le créé....

      Bref, mon petit texte pourrait passer pour prétentieux il n’a pour but d’être pleinement scientifique....

      Bien à vous.


    • Antoine Diederick (---.---.22.82) 14 juillet 2006 12:11

      Correction : « il n’a PAS pour but d’être pleinement scientifique.... »

      Merci de rectifier.


    • pingouin perplexe (---.---.123.94) 16 juillet 2006 00:49

      A MM Dugué et Diederick, et qui veut

      Voici un lien vers une présentation d’un ouvrage de Gérard Pommier « Comment les neurosciences démontrent la psychanalyse ». Il peut à mon avis contribuer à reformuler quelques éléments du présent débat.

      http://www.freud-lacan.com/articles/article.php?id_article=00808

      Cordialement

      Le pingouin


    • Antoine Diederick (---.---.16.157) 16 juillet 2006 22:18

      ok tout a fait d’accord...

      d’ailleurs ds mon petit pensum j’ai oublié l’endocrinologie.

      L’article que vous apportez en contribution est intéressant surtout avec le langage comme code ....

      Je vais d’ailleurs mettre ce lien en favori pour relire ce texte....merci.

      Voyez que Monsieur Dugué a donc posé une question très intéressante ...merci Avox.


    • Jesrad (---.---.20.126) 13 juillet 2006 12:23

      Question : qui a créé la « cause intelligente » qui interviendrait ?

      C’est ainsi que l’ID se rattache directement et systématiquement au créationisme.


      • Marsupilami (---.---.187.181) 13 juillet 2006 14:18

        Ouaf !

        Pas du tout. Ce peut être un mécanisme sélecteur et autorégulateur qui peut se passer du créationnisme à la sauce religieuse. Mais ce n’est bien entendu qu’une hypothèse téléonomique que rien pour l’instant ne valide expérimentalement. Mais il est vrai qu’on ne trouve que rarement ce qu’on ne cherche pas du tout.

        Houba houba !


      • ZEN marcel thiriet 13 juillet 2006 14:16

        Intéressant, mais déjà traité il y a quelques semaines...


        • Bernard Dugué Bernard Dugué 13 juillet 2006 18:14

          Marcel,

          Relisez l’article précédent, il présente une perspective plus épistémologique, alors que le présent billet sur la téléologie entre dans des considérations ontologiques


        • cupiflo (---.---.56.226) 13 juillet 2006 14:17

          Désolé, je ne vois aucune preuve scientifique à cette théorie. Ce n’est pas parce qu’elle ne remet pas en cause Darwin qu’elle est exacte. Je vois cette théorie inventée uniquement là pour réconsilier quelques intégristes religieux à la science.

          Montrer moi des faits scientifiques, des expériences et peut-être cette théorie aura un intéret.


          • (---.---.110.3) 13 juillet 2006 15:09

            Bla bla bla. « Les mutations sont dirigées... » Et pan, après ce n’est même plus la peine de lire, les précidats étant erronés, les résultats ne peuvent que l’être aussi.

            Ben non, justement, il n’y a aucune direction, juste le principe d’essai/erreur.

            A lire : « le gène égoïste », de Richard Dawkins, et comprendre que le « néo-darwinisme » n’est pas une religion dogmatique, mais un constat scientifique.

            Et quand vous dîtes : « Quant à la cause efficiente de l’évolution, admettons pour l’instant qu’un désir d’agir, de transformation, d’efficacité, de changement, de différence, est en œuvre dans la substance vivante », vous n’arrivez tout de même pas à cacher que vous avez écrit tout ça parce que vous ne supportez pas qu’il n’y est pas de sens à la vie.


            • Bernard Dugué Bernard Dugué 13 juillet 2006 18:41

              Quand je parle de mutations dirigée, ce n’est pas pour présenter ma thèse, ni une vérité mais développer ce qui est sous-entendu dans l’Intelligent design dont je me démarque à la fin

              Je ne vois pas l’intérêt de spéculer sur la psychologie de l’auteur pour éclairer le texte. Je pourrais dire que si vous parlez ainsi, c’est pour vous dispenser d’affronter une pensée alternative. Evoquer les faiblesses existentielles de l’auteur sert alors d’argument pour descendre l’article. Mauvais procédé, trop visible. Quant aux sens de la vie, ce n’est pas l’essentiel, le sens de l’existence importe bien plus


            • jipé (---.---.221.74) 13 juillet 2006 15:38

              Bon résumé du débat, insoluble faute de preuve expérimentale et de consensus métaphysique ; resteront toujours des questions :
              - sur le fond, le sustrat serait la vie (génétique), une règle de sophistication croissante, l’ organisation collective plus que la performance d’un spécimen ???
              - sur le plan psycho social, le NID peut elle constiuer un mythe fondateur qui justifie l’homme ? et si le but de l’ évolution est ’homo’, comment limiter son ambition par un équilibre écologique ?


              • (---.---.91.38) 13 juillet 2006 16:59

                La poule n’est que le moyen a un oeuf de faire un autre oeuf ... Pfff ...


                • Hume (---.---.205.1) 13 juillet 2006 17:40

                  Interessant... Ca me rappelle Theillard de Chardin (de l’alpha a l’omega). En effet, l’Eglise ne peut plus (mais elle le fait encore !!) un creationisme stupide qui denie toute « evolution ». Maintenant, l’ID manque de preuves, un peu comme l’existence de Dieu...


                  • Bernard Dugué Bernard Dugué 13 juillet 2006 18:43

                    à mon avis, l’alpha restera inconnaissable mais l’oméga a plus de « chances » d’être découvert par extrapolation,

                    affaire à suivre


                  • Hume (---.---.205.1) 13 juillet 2006 19:02

                    mmmmh, j’aurais plutot parie surl’inverse.


                  • pedro (---.---.203.7) 13 juillet 2006 19:54

                    >Restons-en à une cause finale, liée à des champs transcendantaux concevable avec l’appui des champs quantiques.

                    Pour moi, ce type de phrase est l’exemple même d’un verbiage creux qui veut donner des airs doctes.

                    La teleologie exposée dans l’article me fait penser à la philosophie de Pangloss, l’optimisme en moins, l’intelligence en plus.

                    lisez bien et comparez. « Il est démontré, disait-il, que les choses ne peuvent être autrement : car, tout étant fait pour une fin, tout est nécessairement pour la meilleure fin. Remarquez bien que les nez ont été faits pour porter des lunettes, aussi avons-nous des lunettes. Les jambes sont visiblement instituées pour être chaussées, et nous avons des chausses. Les pierres ont été formées pour être taillées, et pour en faire des châteaux, aussi monseigneur a un très beau château ; le plus grand baron de la province doit être le mieux logé ; et, les cochons étant faits pour être mangés, nous mangeons du porc toute l’année : par conséquent, ceux qui ont avancé que tout est bien ont dit une sottise ; il fallait dire que tout est au mieux. »

                    Je dois manquer sans doute de finesse.


                    • Roman (---.---.253.231) 14 juillet 2006 13:00

                      Entièrement d’accord avec ce commentaire. Comment peut on raisonner à l’envers pour tout comme le fait l’auteur ?

                      Si nous avons un nez d’une forme assez particulière au milieu du visage ce n’est pas pour mieux porter des lunettes (Cf Pangloss de Voltaire). C’est tout simplement une évolution néo-darwinienne qui a fait que notre nez a pris cette forme. Par exemple, sa forme nous permet de capter davantage de molécules odorantes qu’un simple bouton au milieu du visage, son emplacement nous permet de capter les odeurs provenant de loin et pas seulement celles au raz du sol, et enfin la sélection naturelle ne se fait pas seulement sur les mieux adaptés à un environnement mais aussi avec les compétitions de reproduction. Si nous avons un nez et pas une trompe, c’est aussi parceque ça fait moche pour les partenaires sexuels. Cette adaptation a été réalisée au hasard au fil des générations depuis des millions d’années.

                      Concernant les mécanismes moléculaires à tout ce processus d’organisation du vivant, ils se comprennent très facilement aujourd’hui par les scientifiques.


                    • Antoine Diederick (---.---.236.39) 15 juillet 2006 21:32

                      oui mais pkoi certains ont des nez qui ne sont pas les mmes nez que les autres, hein ?


                    • Roman (---.---.253.231) 15 juillet 2006 23:57

                      La biologie du développement et la biologie moléculaire explique cela, mais je peux donner une image simple. C’est comme la forme des falaises au bord de la mer, elle peut être d’une extrême variabilité d’un endroit à un autre, alors que les facteurs responsables de l’érosion ne sont que la nature de la roche, la mer et le vent. C’est ça le hasard, c’est en fait les infimes variations de la direction du vent, de l’intensitée des marées,... qui font que toutes les falaises bien que similaires sont toutes différentes.

                      Aussi notre psychisme nous rend très performant pour différentier le nez des autres êtres humains. Et pour les autres espèces nous avons tous les mêmes nez.


                    • Marc P (---.---.233.71) 14 juillet 2006 13:08

                      Et combien d’Alpha et combien d’Oméga dans l’oxytocine ?

                      Y a t il du LD (Loving Design) dans l’apparition de la lune sans laquelle on le sait aujourd’hui la vie sur terre ne serait pas ? (stabilisation nde l axe de rotation de la terre, freinage de sa vitesse de rotation incompatible avec la vie)... telle que nous la connaissons...

                      Du reste sans l absence de la lune au ppréalable selon certains la vie ne serait pas davantage sur terre considérant que c’est grâce aux zones de marées qu elle a pu se développer...

                      Et ou se trouve Jupiter entre l alpha et l oméga sans lequel la terre serait détruite par les astéroïdes et météorites ?

                      Bien à vous...

                      Marc P


                      • michel (---.---.133.113) 14 juillet 2006 21:07

                        « Quant à la cause efficiente de l’évolution, admettons pour l’instant qu’un désir d’agir, de transformation, d’efficacité, de changement, de différence, est en œuvre dans la substance vivante. »

                        Je ne découvre qu’aujourd’hui ce texte et les commentaires ; je me suis fait la même réflexion spontanée que quelques commentateurs. Cela me fait l’effet, comme les visions de Malassé-Dambricourt, d’une réhabilitation du Telhardisme, autrement dit d’un biais spiritualiste.

                        Mais qu’est ce qui vous dérange donc dans le fait que les mutations se produisent au hasard, que certaines « marchent » et d’autres pas, et que la sélection naturelle - dans le cadre bien entendu d’un environnement donné - favorisent celles qui procurent un avantage adaptatif par rapport aux autres ? c’est quand même une hypothèse simple, parcimonieuse, pas encore prise en défaut, et qui se passe de toute téléologie ... (à part les contresens de lecture de ceux qui ne sont pas à l’aise avec les métaphores de la biologie).


                        • boudiba samira (---.---.68.204) 14 juillet 2006 21:24

                          l’homme défie le hazard avec la génétique, je crois en la réincarnation donc j’ai du mal à croire que cette maladie commune à l’ensemble de l’humanité qui est la foi en quelque chose qui nous dépasse soit due au hazard


                          • boudiba samira (---.---.68.204) 14 juillet 2006 21:42

                            le dalailama dit s’etre réincarné 14 fois, il devrait nous donner des preuves ça serait plus croustillant à entendre que ces appels à la paix qui ne sont pas très efficaces, je l’aime bien malgré tout


                            • michel (---.---.96.216) 16 juillet 2006 09:13

                              « Ni Dieu ni Darwin », sur le site de la CNT relayé par « Faire le jour », « ni Bible ni Darwin » sur le site d’Agora Vox ... On notera quand même le glissement progressif : en détournant le titre de Kupiec « ni dieu ni gène » la cible n’est plus le « tout génétique » un temps dénoncé mais le darwinisme lui-même ...

                              L’article d’Agora Vox est quasi-teilhardien, renouant subtilement avec le vitalisme (« Quant à la cause efficiente de l’évolution, admettons pour l’instant qu’un désir d’agir, de transformation, d’efficacité, de changement, de différence, est en œuvre dans la substance vivante ») ; l’article de la CNT, quant à lui, fait sienne, pour mieux la dénoncer, la lecture de Spencer de la sélection naturelle (substituant la « survie du plus fort » à la « survie du plus apte ») et nous entraîne dans une protestation vide de sens (du point de vue du savoir scientifiquement fondé).

                              Mais qu’est ce qui dérange donc tant dans le fait que les mutations se produisent au hasard, que certaines « marchent » et d’autres pas, et que la sélection naturelle favorisent celles qui procurent un avantage adaptatif par rapport aux autres dans un environnement donné ? C’est quand même une hypothèse simple, parcimonieuse, pas encore prise en défaut, et qui se passe de toute téléologie ...

                              La découverte de l’ADN et les avancées de la biologie du développement ont permis de pénétrer un peu mieux la « boîte noire » et d’entrevoir la mécanique qui est à l’œuvre ; cette focalisation sur les unités élémentaires de la réplication et l’incompréhension par le plus grand nombre des métaphores des biologistes de l’évolution (telles les « stratégies adaptatives » et, reine entre toutes, le « gène égoïste » tenté par Dawkins) ont conduit à un réaction urticante violente d’un certain nombre. Même détachés d’une pensée rattachée à une pensée religieuse labellisée (le « ni dieu » des slogans) bon nombre semblent considérer que l’homme s’est « dégagé de son animalité » et n’ont pas de mots assez durs pour stigmatiser le « réductionnisme » de ceux qui soit travaillent à comprendre les impacts de mutations dans les séquences de nucléotides sur les organismes, soit ne conçoivent le cerveau, de l’être humain comme de tout animal qui en est doté, comme une machine biologique complexe (il se trouve que notre cerveau dans sa globalité - pas nécessairement dans certaines fonctions élémentaires - est le plus complexe existant à ce jour sur notre planète, alors que notre main ne l’est pas - celle de la taupe est bien meilleure - ou notre œil ou ...), soit enfin qui, avec l’écologie comportementale, entendent éclairer notre connaissance des comportements de notre espèces à la lumière de ceux des autres espèces animales.

                              Les critiques contre le darwinisme et tout particulièrement la « synthèse néodarwinienne » ou « néodarwinisme » se réalisent selon deux axes principaux qui ne s’opposent pas (ils ne sont pas incompatibles) mais répondent, suivant leurs promoteurs, à des préoccupations exprimées de nature différente.

                              Le premier axe s’inscrit comme une protestation contre une vision du monde, et de l’humanité en particulier, qui, par un matérialisme supposé être réducteur à l’extrême, ôterait tout « sens » ... la démarche est celle de la « quête de sens » ... c’est ce que qui a été déjà pointé avec la sensibilité « teilhardienne » de l’article d’Agora Vox.

                              Le second me semble renouer avec la lutte idéologique dans les sciences telle qu’on l’a connue de façon épisodique, et notamment avec la physique quantique dans les années 50. Le matérialisme scientifique des biologistes « néodarwiniens » ne serait pas le « vrai » matérialisme (dans les années 50 le « vrai » matérialisme était celui du « matérialisme et empiriocriticisme » de Lénine) ; on croirait retrouver la critique de ces scientifiques qui ne veulent pas faire le saut d’un « matérialisme mécaniste » vers le « matérialisme dialectique moderne » ... En paraphrasant Gérard Vassails (dans la Nouvelle Critique en 1949) « pris dans leur ensemble, des savants réactionnaires en philosophie (c’est-à-dire en politique) sont également réactionnaires en sciences, même quand il s’agit de biologie » ; G. Vassails avait dit « de physique », la cible de l’époque étant la physique quantique qui n’était pas interprétée comme étant facilement soluble dans le marxisme-léninisme ; aujourd’hui le principal reproche fait par un article comme celui de la CNT est que la compréhension (empreinte de contresens multiples) de la biologie du développement ou de l’écologie comportementale qui est réalisée par ces militants politiques leur semble rentrer en contradiction avec leur propre discours, avec ce qui donne un sens à leur action.

                              Biais spiritualiste ou biais idéologique (politique), est-ce finalement d’une nature si différente ? Comme je le lisais il y a peu à propos du « political brain » (dans Scientific amercian) « Le seul antidote connu a ce jour n’existe que dans le domaine scientifique : c’est la seule entreprise humaine ou la correction des biais humains est érigée en système. »


                              • axion (---.---.174.250) 16 juillet 2006 17:59

                                L’ID ne me semble pas faire partie du champs scientifique. Quels effets cette thérorie peut-elle prédire ? Cette thérorie est-elle réfutable ? Peut-on imaginer une expérience qui la réfute ?

                                L’ID semble plutot faire partie du champs des croyances.

                                Et chacun est libre de ses croyances.

                                Sur les affabulations quantiques : La théorie quantique est une théorie qui décrit des faits expérimentaux liés à l’infiniement petit, avec une très bonne précision. Nous ne savons toujours pas si cette description décrit le réel, ou décrit les informations que nous pouvons extraire du réel. Cette dernière interprétation est d’ailleurs plutôt à la mode, car elle résoud nombre de paradoxes apparents.

                                Les philosophes qui se servent de concepts physiques pour étayer leurs thérories philosophiques oublient généralement le champs d’application des concepts physiques. La généralisation à la Platon rencontre souvent Aristote. Le mélange des genres est parfois brillant, mais souvent faux.

                                L’explication des objets et des phénomènes complexes de l’univers, comme la vie, la pensée humaine, l’évolution des espèces, ne me semblent pas se réduire, ni à une Cause Première, ni à une Finalité. Les phénomènes dits d’Emergence semblent pouvoir expliquer et l’existence de la Vie, et les phénomènes d’Evolution, et le phénomène de Conscience.

                                Jusqu’à présent, dans l’histoire de l’humanité, aucun phénomène répétable n’a réussi à échapper à une solide réflexion et à des batteries d’expériences. Je gage que l’humanité trouvera des réponses construites aux phénomènes de l’Evolution des Espèces. Et je gage que l’hypothèse de la finalité est superflue à cette explication.


                                • michel (---.---.96.216) 18 juillet 2006 05:36

                                  Bonjour,

                                  Certes les croyances en l’existence d’un agent surnaturel ne sont pas réfutables par la science, et certes aussi chacun est libre de ses croyances, mais, au delà de la liberté, toutes les affirmations irréfutables n’ont pas pour autant le même statut épistémologique. L’exemple de la théière d’Atkins (physico-chimiste d’Oxford si je me rappelle bien) qui est donné dans l’article « science et Religion » de Dawkins (cela se trouve sans difficulté sur le net) avait le mérite de la clarté et de l’humour conjoint.

                                  Le sujet a été traité samedi sur France Culture, sur Science Frictions (là aussi cela se trouve sur le net) ; un journaliste du Monde a tenté de réunir un plateau sur le sujet ; bien sûr les spiritualistes regroupés autour de la prétendue « université » interdisciplinaire de Paris, financée par la fondation Templeton pour le rapprochement entre science et religion, étaient présents mais ils ont eu du mal à trouver un scientifique qui veuille bien leur servir la soupe. Ils en trouvent toujours un. C’est pitoyable.


                                • Marsupilami (---.---.36.66) 21 juillet 2006 18:34

                                  « Jusqu’à présent, dans l’histoire de l’humanité, aucun phénomène répétable n’a réussi à échapper à une solide réflexion et à des batteries d’expériences ».

                                  Comment peut on proférer de telles certitudes dogmatiques ? Comment peut-on être sûr à ce point qu’aucun phénomène répétable n’a échappé à la science ?

                                  C’est une pure croyance scientiste et irrationnelle qu’aucune expérimentation ne peut valider ou invalider. La science traite des phénomènes qu’elle a découverts en fonction des instruments qu’elle a utilisés pour ce faire. Ceux qu’elle n’a pas découverts parce qu’elle n’avait pas les instruments pour les découvrir sont probablement extrêmement nombreux... et seront peut-être un jour découverts, remettant en cause plein de belles théories.

                                  Quelle arrogance !


                                • krokodilo (---.---.16.124) 21 juillet 2006 16:59

                                  Moins d’anglais, moins de snobisme, l’ID n’est que du DI (dessein intelligent), encore qu’intelligent est peut-être de trop, Dieu ou qui que ce soit n’ayant fait qu’une ébauche grossière d’intelligence, nous ! Soyons au moins assez malins pour défendre le français : plus nous verserons dans cette mauvaise habitude d’utiliser des anglicismes qui n’apportent rien, plus nous favoriserons l’hégémonie anglo-saxonne sur la science, et quand des native-english seront demandés à tous les postes clés des organismes internationaux, il sera trop tard. Les petits ruisseaux...


                                  • jenesuisrien (---.---.143.175) 14 août 2006 13:20

                                    Pauvre de moi, rien compris. Y’avait-il quelque chose à comprendre ? Promis j’irai voir dans un dictionnaire tous les mots qui supposent un bac plus 20. Merci de me signaler mon inculture

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