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Accueil du site > Actualités > Technologies > Un Nobel de physique qui n’intéresse personne en 2008

Un Nobel de physique qui n’intéresse personne en 2008

Bien que l’un des lauréats du Nobel 2008 de physique puisse être confondu avec un auteur de manga, les trois récompensés par l’académie de Stockholm n’auront pas la notoriété d’un Montagnier ni d’un Einstein. Car, pour le dire ouvertement, les travaux couronnés n’ont aucun intérêt pragmatique. Et c’est bien là toute la noblesse de ces physiciens qui, tels des moines mystiques, se vouent à la connaissance de la matière, peu importe le cours du monde, les crises économiques, les conflits géopolitiques.

Les travaux récompensés cette année par le Nobel de physique portent sur cette mystérieuse affaire des particules élémentaires. Plus connues du grand public quand elles font l’objet d’un roman de Houellebecq. Une quête étrange en vérité. Qui n’a aucune retombée concrète. La physique des particules élémentaires se joue entre les artificiers des mathématiques quantiques, des espaces de Hilbert, opérateurs, algèbres de Lie et renormalisations. Les physiciens récompensés ne sont plus très jeunes, ni d’ailleurs leurs découvertes. Si le papier décisif de Montagnier remonte à 1983, il faut ajouter dix ans de plus pour trouver celui de Kobayashi et Maskawa, nos deux lauréats du Nobel de 2008. Un article figurant en position trois des plus cités par les physiciens des hautes énergies. Leur postérité est bien établie avec la matrice CKM spécifiant les règles de mélange des quarks. Cette matrice concerne les interactions faibles. Ces travaux conduits avec toute la subtilité des mathématiques des particules ont anticipé la découverte des fameux quarks top et bottom. La famille complète des six quarks a été confirmée. Une quête aussi essentielle dans les années 70 et 80 que peut l’être celle du boson de Higgs maintenant. Ceux qui lisaient la Recherche à cette époque, quand cette revue était intéressante et que la science avait des choses à dire, pour un public instruit et passionné, s’en souviennent. Ah, les quarks, notamment le quark charmeur, et ces seventies charmeuses…

On peut lire dans la presse que ces travaux portent sur la naissance de l’univers. La presse imbécile croit que la physique des particules étudie la matière au début (supposé) de l’univers. Que de bêtises. Passons. L’autre lauréat du Nobel n’est plus tout jeune. Ses travaux concernent la physique des particules, mais, cette fois, il s’agit des interactions fortes. Comme en médecine, le Nobel de physique couronne en 2008 deux découvertes séparées. Dont le dénominateur commun est quand même présent. Il est question de particules et de brisure de symétrie. Yoichiro Nimbu a œuvré dans le domaine de la chromodynamique quantique en inventant l’idée des charges de couleur pour formaliser les processus forts spéculés sur des quarks jamais observés, et les gluons non plus. Mais que d’élégance mathématique. La charge de couleur, c’est un peu l’équivalent de la charge électrique, attribut des particules soumises à l’interaction électromagnétique, sauf qu’il s’agit de l’interaction forte et du confinement des quarks. Une bien étrange affaire, avec des règles d’échanges entre les couleurs assez codifiées et contraintes par une symétrie précise. L’interaction forte est en quelque sorte la face ésotérique de notre matière. Je parle en mon nom. Cette interaction est plus contrainte et, ma foi, elle ressemble de près aux règles de l’esprit bien plus strictes que celles de la matière, mais bien qu’étant strict l’esprit est tout aussi libre qu’une gerbe de quark confiné et jouant d’un feu d’artifice de couleur à travers ces gluons, équivalents des photons, mais chargés de couleur. Etrange, comprenne qui pourra.

Ce Nobel fleure bon la nostalgie d’une physique très fondamentale et très théorique des années 70. Le monde change. La plèbe et les élites veulent des résultats. Avec les choix actuels, de tels travaux n’auraient jamais été menés car ils relèvent de l’art et d’une quête mystique des secrets de la matière, qui nécessite quand même des financements. Alors que ça n’intéresse personne hormis la communauté des physiciens œuvrant tels des moines dans leur laborastère. Un mystique dans son monastère coûte moins cher. Il n’intéresse pas plus de monde. La connaissance, que ce soit celle intérieure du divin, ou intérieure de la matière, importe guère en ce monde devenu fou de son avidité matérielle avec ses signes extérieurs de réussite. Amen !


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28 réactions à cet article    


  • krolik krolik 8 octobre 2008 10:24

    Si l’on veur arriver un jour à "Beam me up" ce sont les bases !
    @+


    • Zalka Zalka 8 octobre 2008 11:31

      Super....

      Pour info, le dernier prix nobel français de physique travaillait dans un domaine à priori tout aussi aride. Ce n’est que plusieurs années après ces travaux que l’on a compris l’intérêt pragmatique de cette découverte.

      Et c’est grâce à cette découverte que nous avons aujourd’hui les disques durs que nous connaissons.

      Je trouve incroyable qu’une personne se définissant comme scientifique balaye ainsi la recherche fondamentale. J’ai un scoop pour vous : la recherche fondamentale d’aujourd’hui est la recherche pratique de demain.


      • Bernard Dugué Bernard Dugué 8 octobre 2008 11:38

        Vous avez mal compris le sens du billet, je rend au contraire hommage à la recherche fondamentale, surtout celle en physique des particules, à la fois mystique et poétique, sans application pratique aucune. Les recherche de Fert concernant les propriétés des matériaux à mémoire de spin, il était évident que les applications pratiques viendraient.

        Pour info, le papier cité 5000 fois


        CP Violation in the Renormalizable Theory of Weak Interaction
         By Makoto Kobayashi, Toshihide Maskawa (Kyoto U.).
         Published in:Prog.Theor.Phys.49:652-657,1973
         [4988 Total citations in HEP]


      • Zalka Zalka 8 octobre 2008 12:06

        Au temps pour moi et mes plus plates excuses. Je me suis trop focalisé sur "Car, pour le dire ouvertement, les travaux couronnés n’ont aucun intérêt pragmatique."

        Je maintiens tout de même mon désaccord. Pour moi, toute recherche aboutit tot ou tard à une application pragmatique. On pourrait croire que la relativité d’einstein n’a toujours pas d’application pragmatique et pourtant, le GPS n’aurait pas vu le jour sans ces recherches fondamentales.


      • Céphale Céphale 8 octobre 2008 12:09

        @ Bernard Dugué

        Tu t’es lancé dans un exercice difficile, pas forcément très populaire. Aimer la physique théorique, c’est comme aimer la poésie. Pour ma part, je me plonge de temps en temps dans les cours de mécanique de Landau et Lifchitz dont j’ai toute la collection, jusqu’à la mécanique quantique relativiste. Cela m’aide à retrouver la sérénité. Mais chacun son truc.


        PS. La collection a été publiée par les Editions de Moscou dans les années 60, mais on doit encore en trouver quelques exemplaires chez Gibert.


      • Bernard Dugué Bernard Dugué 8 octobre 2008 12:12

        Céphale,

        N’oublies pas ton Feynman de MQ et puis le Dirac de 1932 est ma foi assez exotique.

        Sinon, le Tao de la physique, pour planer
        et pour rêver, la danse des particule de Zukav, un excellent bouquin de vulgarisation



      • Bernard Dugué Bernard Dugué 8 octobre 2008 12:16

        Zalka, la QCD qui traite des quark et des gluons entre autres ne peut pas avoir d’intérêt pratique, puisqu’on ne peut pas observer ni isoler un quark, qui est confiné pour autant qu’il s’agisse d’une particule au sens physique, même Sarkozy ne peut pas isoler un quark !

        La cosmologie relativiste est évidemment susceptible d’application pratique, puisque le champ est courbé et donc, le GPS corrige, dieu merci, sinon un jour, votre voisin pourrait bien se garer dans votre garage


      • Gilles Gilles 8 octobre 2008 14:05

        Zalka

        " Pour moi, toute recherche aboutit tot ou tard à une application pragmatique."

        Dugué ne dit pas le contraire. Le problème c’est que maintenant les dispenseurs de fonds focalisent plutôt sur le tôt ... le tard c’est loin, c’est cher, dur à apréhender...bof

        Aprés il est évident que connaitre les secrets de la matière et des interactions aura de multiples applications, probablement changeront totalement notre vision du monde et nos technologies... ;dans un siècle !

        Ceci dit Dugué exagère, ITER, leCERN, la station spatiale, SETI, Alma......tout ça coûte un pognon fout et se sont pourtant des investissements sur le trés long terme. Notons aussi que se sont des investissements internationaux, ce qui peut augurer de bon pour notre future


      • Francis, agnotologue JL 8 octobre 2008 11:55

        @ ceux que le recherche fondamentale ne laisse pas indifférents, je signale cet article très édifiant.

        Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique

        Dans la charte graphique, on lit notamment ceci :

        "Attention, le nouveau logo n’utilise plus le développé "Centre national de la recherche scientifique". De ce fait, l’explication de l’acronyme ne peut et ne doit plus être associé au logotype d’aucune manière". 

        En cas de doutes quant aux intentions qui se cachent derrière cette petite phrase, rendez-vous sur l’article.


        • Charles Bwele Charles Bwele 8 octobre 2008 12:21

          @ Bernard

          "On peut lire dans la presse que ces travaux portent sur la naissance de l’univers. La presse imbécile croit que la physique des particules étudie la matière au début (supposé) de l’univers."

          Alors, quand à demander aux journaleux d’expliquer/vulgariser la brisure de symétrie, y a un pas qu’ils ne franchiront certainement pas. Pour moi, c un concept qui n’est encore que partiellement évident... Et si ça dure, je doute que j’en meure  smiley

          Etant certainement plus jeune que toi - sans connotation générationnelle aucune  smiley - je ne pouvais pas lire de revues dans les 70’s car encore bébé. Mais, dans les 80’s, les revues scientifiques en général étaient bcp moins "spectacle" qu’aujourd’hui, la recherche scientifique et la R&D n’en sont pas pour autant devenues moins intéréssantes. Au contraire. Mais vu que les ventes de revues scientifiques ont augmenté durant le passage 80-90 - ce qui ne booste pas pour autant les filières scienfifiques  smiley - , leurs rédacteurs doivent nécéssairement se faire comprendre du plus grand nombre.

          Amicalement


          • Bernard Dugué Bernard Dugué 8 octobre 2008 13:09

            Hi Charles, les brisures de symétrie, on en trouve plein dans la nature,

            par exemple dans le vivant, il y a les fameuses molécules énantiomères, quand il y a 4 liaisons distinctes sur un carbone, cela donne deux molécules, l’une étant le reflet se son double dans une glace.

            Quand Sarkozy se regarde dans la glace le matin, il rêve d’être Président

            Quand la nature se regarde dans la glace, elle supprime l’un des énantiomères et fonctionne avec un seul exemplaire, le dextrogyre ou le lévrogyre. La nature utilise la plupart des acides aminés dans la forme L, qui dévie la lumière à gauche. Voilà un exemple de brisure de symétrie.


          • Charles Bwele Charles Bwele 8 octobre 2008 14:31

            Merci pour ces qq illustrations, Bernard, notamment celle présidentielle  smiley


          • Bernard Dugué Bernard Dugué 8 octobre 2008 16:58

            Un Président qui s’y connaît en brisure de symétrie

            Il existe deux énantiomères du Kouchner et du Besson, l’un qui dévie à gauche et l’autre à droite.

            La brisure de symétrie a consisté à supprimer les formes L pour utiliser les formes D



          • pallas 8 octobre 2008 12:28

            Je ne comprend pas votre peine a vous l’auteur ou meme aux differents intervenants. Le savoir, oui, mais pourquoi faire ?. La recherche et la decouverte du nucleaire a ete vampirisé pour crée des armes, les mathematiques ont permis la creation de la strategie, les jeux tel que les echecs ou jeux de dames, etaient developpé pour inventer une intelligence de type guerriere, le langage, l’ecriture, a ete modelisé pour en faire acte de propagande, ainsi meme la creation de la religion, erigé en dogme pour crée des fanatiques, pour la guerre encore une fois. Toutes les connaissances ont ete crée pour un seul but, la guerre, le pouvoir, rien de plus. La connaissance n’interesse plus personne et cela est une bonne chose, l’humain n’a pas a avoir de connaissance, de savoir, qui sera detourné de toute maniere, l’humain redevient petit a petit a la peripherie du systeme, il n’est qu’un maillon rien de plus. Il est important de recadré l’humain dans sa forme minimal ou ces possibilités cognitives et intellectuels soient le plus minime possible, ou il ne sera qu’un outil du systeme, un pion, rien de plus, ou toutes ces envies, ambitions, desirs, soient annihilé et totalement, controlé en permanence.


            • Charles Bwele Charles Bwele 8 octobre 2008 12:50

              @ Pallas,
              Avec tout le respect qui vous est du, puis-je humblement vous proposer d’ouvrir la marche ?  smiley

              Amicalement

              PS : Sans toutes ces pseudo-dérives que vous listez, où en serait la technologie vous permettant précisément de les dénoncer ? Si vous êtes autant contre, solution simple en ce qui vous concerne : balancez votre PC, votre modem et votre compteur électrique... smiley Cela dit, je me doute que vous le dites exprès pour attirer tous les boulets rouges vers vous, certains sur AV apprécient énormément ce buzz faussement masochiste.  smiley


            • timiota 8 octobre 2008 13:12

              Bernard,

              Je vous trouve optimiste sur l’aspect "moine". 

              Dans quelle abbaye géante placeriez vous les millers de chercheurs en théorie des cordes ?

              Que pensez vous des accusations de Lee Smolyn (j’épelle de mémoire) quant à la relative stérilité de ce type de recherche, qui ne cherche plus à se confronter à des choses mesurables depuis plus de temps qu’il n’en faut pour faire 30 PRL ?

              Pour moi, la beauté de la recherche est bien celle de la technique, fut-elle abstraite : les éléments sur lequels on s’échine ont leur propre cohérence (validée par la réalité !). Le dialogue entre la complexité du réel et celle de sa réprésentation est ce qui "transindividue", pour reprendre le langage Simonodonien ou Stiegler-ien
              (sur Stiegler : allez voir les commentaires de son intervention sur Marianne, d’ailleurs, il se fait "engueuler" pour sa complexité de langage et je trouve que c’est fou ce que les gens ne se rendent pas compte qu’un langage convenu ne permet pas de penser des choses complexes. A l’inverse, la technique force à adapter, a minima, les "impédances" entre d’une part représentation et d’autre part réalité/objet technique, objet qui ne fera pas n’importe quoi au gré de l’humeur du chercheur.
              (Donc  : "Combien de méga-ohms en entrée/sortie de la théorie des cordes", à votre avis ?)

              Dernier clin d’oeil scientifique sur cette cohérence de la technique : la nomination de Maffesoli quasi au forceps par Pécresse à l’IUF, vous êtes au courant, non ? (cf these de E Teissier ...)


              • morice morice 8 octobre 2008 13:44

                 Moi, je m’attendais bêtement à un nom à particule. J’ai cherché et j’en ai trouvé chez les chercheurs eux-mêmes. Le prix nobel de 1929, par exemple pour la découverte de l’électron. Mais ça m’a pris du temps. Depuis, j’ai des CERN.


                • 000 8 octobre 2008 22:02

                  Zut alors !
                  Il devait être intéressant (celui là) smiley
                  Encore un coup de pub !
                  (Je blague !)


                • pallas 8 octobre 2008 14:32

                  Mr Charles Bwele
                   
                  vous parlez bcp de tolerance, de respect des autres, de droit de l’homme, c’est a votre honneur. Parcontre vous etes contre les fumeurs, les fustigé meme, en allant pour la loi anti tabac, dans les pubs, bars, boites de nuits, alors que vous ne sortez pas dans ce genre de milieu. La loi anti tabac a fait que les bars et pubs ont vu leurs clienteles enormement diminuer, faisant, depot de bilan, donc augmentation de misereux, de suicides. Des exemples tel que celui ci, je peut vous en ressortir enormement, mais il en convient que celle ci est le plus commun et le plus comprehensible. Cette exemple demontre l’illogisme humain et son caractere schyzophrene, vous n’etes pas le seul dans se cas. Vous pensez connaitre le milieu informatique, mais cela n’en est rien, vous connaissez que des choses que l’ont vous a appris, n’importe qu’elle individu peut en faire de meme, pas besoin de diplome pour cela. Je ne suis pas contre l’informatique, n’y meme de son evolution, la vous vous etes inventer un faux probleme, ou plutot m’avez mal compris ou lu. Le but du developpement de l’informatique est la creation d’un nouveau systeme conscient, une sorte d’intelligence omnisciente et omnipresente, qui remplacerai nos propres defaillances, non pas la creation d’un dieu, mais plutot celui la creation d’un etre capable de remplacer nos capacités perdu. L’exemple du reportage passé sur Arté recemment sur la creation du pantheon, et son archtitecture, auquel nos materiels informatique ont du mal a transposer le model et la complexicité du batiment et les architectes d’aujourd’hui sont incapable de faire, vous voyez, l’esprit humain a enormement regesser au cours des 2000 dernieres années, jusqu’a hair l’etre intelligent et conscient.


                  • Charles Bwele Charles Bwele 8 octobre 2008 16:10

                    @ Pallas

                    Je vous cite :"vous parlez bcp de tolerance, de respect des autres, de droit de l’homme, c’est a votre honneur."

                    C’est nouveau ça.  smiley Allez sur ma fiche auteur, vous remarquerez que je parle surtout de stratégie militaire, d’informatique, d’aérospatiale, de cyberguerre et de technosurveillance... Les Droits de l’Homme, en effet, mais peut-être sur 3 ou 4 articles seulement sur plus d’une demi-centaine rédigée en deux ans...

                    "Par contre vous etes contre les fumeurs, les fustigé meme, en allant pour la loi anti tabac, dans les pubs, bars, boites de nuits, alors que vous ne sortez pas dans ce genre de milieu".


                    Là, je crois qu’y a erreur sur la personne... smiley

                    Cordialement, et sans rancune smiley



                  • pallas 8 octobre 2008 16:55

                    Donc vous dites que vous n’etes pas humaniste mais plutot militaire 


                    C’est nouveau ça. Allez sur ma fiche auteur, vous remarquerez que je parle surtout de stratégie militaire, d’informatique, d’aérospatiale, de cyberguerre et de technosurveillance... Les Droits de l’Homme, en effet, mais peut-être sur 3 ou 4 articles seulement sur plus d’une demi-centaine rédigée en deux ans... 


                    donc vous etes comme moi, mais vous etes meprisable ar vous vous targuez d’etre gentil et bon, alors que moi je montre clairement ma noirceur, de nous 2, vous etes le plus mauvais. 


                    • Charles Bwele Charles Bwele 8 octobre 2008 19:39

                      @ Pallas

                      "Donc vous etes comme moi, mais vous etes meprisable car vous vous targuez d’etre gentil et bon..."
                      Ah bon ? Me suis-je attribué de telles caractéristiques ou prétendu comme tel ici sur AV ?  smiley

                      "Alors que moi je montre clairement ma noirceur, de nous 2, vous etes le plus mauvais".
                      Chouette !  smiley

                      Cordialement


                    • barbouse, KECK Mickaël barbouse 8 octobre 2008 17:14

                      Bonjour,

                      la science fondamentale, de celle qui nourrit la philosophie de la pensée formelle, est la socle de toute quête d’un peu plus de vérité, que cette dernière soit directement utile ou non n’importe que sous la contrainte de la société.

                      A bien des égards, opposés la science fondamentale a la science a vocation plus " utile" est une vision typiquement dans le clivage français, gauche droite, capital/ prolétaire, etc...

                      alors que dans le domaine de la science, on peut plus largement et facilement mettre en avant l’interdépendance, la synergie, la conscience élargie synthétisant la pensée formelle, à caractère intemporelle, et la temporalité des besoins qui orientent les questions et par la même les recherches. 

                      Aussi il n’y a pas d’inutilité dans les découvertes de ces prix nobels, mais utilité avérée dont l’étendue reste à trouver.

                      je regrette votre comparaison avec les moines mystiques, l’ascèse du chercheur n’est pas compréhensible sans la notion d’amour de la vérité ni de celle de la jouissance du comprendre.

                      Un prix nobel rentre dans l’histoire des sciences, inscrit son nom dans la mémoire des hommes, de fait et a minima pour tous ceux qui suivront les pas de ces chercheurs,

                      l’ ampleur de la notoriété d’un chercheur, en comparaison avec Einstein, est un élément qui n’appartient pas au domaine de la science, ni a la qualité effective de leur découverte, mais au rayonnement de l’aura médiatique qu’on leur accorde, et a l’adéquation entre l’histoire des hommes et celle de l’homme chercheur.

                      Einstein a eut des billets de banque a son effigie, une couverture médiatique hollywoodienne, et son nom attachée aux images d’hiroshima comme à ça célèbre formule E=Mc2 a marqué les esprits.

                      Dr Gregory Pincus, inventeur de la pilule contraceptive, élément sans lequel la libération de la femme eut été impossible, est nettement moins connu, et pourtant sa découverte est utilisée tous les jours, et a incontestablement changer la société. 

                      Seulement, quantité de personnes se sont arrogées la gloire de " libérer les femmes", en ne faisant que légiférer pour faire accèpter une nouvelle technologie, et par la même, ont sciemment oublier de médiatiser qui l’a créer. 

                      En france nous ne médiatisons pas les scientifiques, sauf en médecine, et encore. Pour des raisons de sécurité, surtout sur le nucléaire, et pour ne pas voir a quel point nos chercheurs potentiellement pertinent émigrent, et que ceux qui restent sont ceux qui n’ont intéresser personne avec leur thèse, et finalement deviennent des fonctionnaire.

                      L’effet secondaire c’est qu’on ne motive plus les jeunes a devenir scientifique, surtout les populations issuent de l’émigration récente, et surtout tous ceux qui sont en quête de " gloire et notoriété vite rentabilisé" et non de vérité.

                      au final, belle idée que la votre de rendre hommage a la science fondamental aux travers des nobels 2008., monsieur dugué.

                      amicalement, barbouse. 



                      • patrickk 8 octobre 2008 18:09

                        Il y a bien peu de découvertes théoriques dont on ait immédiatement vu les applications pratiques. Ni Becquerel, ni Faraday, ni Rutherford, ni même Einstein n’avaient une idée de ce qu’on allait faire de leurs découvertes.
                        La science fondamentale c’est le progrès du savoir lui-même et c’est aussi important que les applications pratiques. Il n’y a pas que le physique. A quoi cela sert-il de décripter telle langue de l’Himalaya ? a quoi cela sert-il de fouiller un site hittite ? Etc. etc.


                        • 000 8 octobre 2008 21:50

                          Je trouve le sujet passionnant, merci d’en parler.

                          Dernièrement, j’ai pris le train : 7 heures de trajet... Il y a très longtemps que je ne lis plus les Science & Vie, La Recherche et autres revues spécialisées, mais là, pour le coup, j’ai été plongée dans un univers fantastique où le commun des mortels n’éprouve plus aucun sentiment si ce n’est l’émerveillement de l’infiniment petit et de l’infiniment grand, aux sources de la naissance de ce qui est et à l’orée de l’inconnu. Mieux que de la science fiction !

                          Là où je ne suis pas complètement en accord avec votre article, c’est que je ne pense pas que ces revues aient perdu de leur attrait, ni que les scientifiques aient perdu de leur gloire : Les investissements, il y en a, ne serait-ce que le LHC... C’est simplement que les contemporains ont d’autres préoccupations, la vie semble s’être accélérée à en croire les anciens...

                          Les applications pratiques des découvertes scientifiques sont quotidiennes, mais le grand public s’y est habitué. Je n’ai pas vécu la conquête des océans, ni la naissance de l’automobile, ni de l’aviation...

                          Née à la même époque de la conquête de l’espace, ni moi ni ma descendance n’iront visiter la Lune ou la planète Mars...

                          Nous bénéficions surtout du progrès dans le domaine médical, mais n’ayant pas connu l’époque où les gens mourraient d’une pneumonie, ce n’est pas intuitif d’en prendre conscience...

                          Nous sommes en plein dans l’ère informatique, les automatismes, la communication, etc... Par exemple, ce mode de communication avec des inconnus du "bout du monde" sur Internet s’est banalisé il n’y a pas plus d’une quinzaines d’années...

                          Et puis dans le sujet que vous abordez, il faut savoir que les simulations pour prouver la cohérence du modèle standard n’ont eu de résultats que cette année en 2008... Et encore, rien ne prouve que parce qu’il reste en adéquation avec les expériences, qu’il soit définitivement établi... (sans parler du problème de la gravitation, de la matière noire, des antiparticules manquantes, etc...).

                          Mais c’est vraiment fabuleux et loin de toute cette m... politique, économique, sociale... Comme vous dites...

                          Et je conseille vivement la lecture du magazine "Pour la science", même s’ils essayent d’obtenir des capitaux pour leur cause, on ne leur en voudra pas, je voudrais bien les financer car leurs articles (TOUS)sont ceux qui sont les plus exhaltants que j’ai lus durant mon trajet et je retournerai les lire dès que j’aurais un peu de temps.


                          • Marc Bruxman 8 octobre 2008 23:14

                            Pourtant la recherche fondamentale a presque TOUJOURS eu un intérêt pratique. On ne le connait juste pas au moment ou on fait la découverte. 

                            Mais dans la chaine d’une économie saine, on commence par faire de la recherche fondamentale (payée par l’état ou par du mécénat) puis les découvertes permettent de faire de la recherche appliquée (souvent co-financée entre état et privée ou exclusivement privée) puis les entreprises prennent le relai et font de la R&D. C’est comme cela que l’on obtient toutes les belles choses que le monde de la technologie a a offrir. 

                            Et il ne faut pas s’y tromper si on cesse la recherche fondamentale aujourd’hui c’est dans 20 à 30 ans que l’on en verra les conséquences sur l’économie par un ralentissement de l’innovation. 

                            Mais il est vrai que le scientifique a perdu de son attrait pour la population. Et c’est une preuve d’échec de notre systéme éducatif. Si les gens ne s’intéressent plus à la science c’est que le décalage entre le niveau des chercheurs et celui du grand public est de plus en plus grand. Les recherches sont de plus en plus pointues et abstraites alors que le bachelier moyen a de moins en moins de connaissances. Dans ces conditions toute vulgarisation est extrémement difficile. 

                            Mais l’école n’est pas la seule responsable. Les travaux de recherche deviennent tellement complexe qu’ils sont parfois même difficile à vulgariser auprès d’un confrére également scientifique. Je me souviens alors que j’étais moi même dans un labo quand un pote avait tenté de m’expliquer son sujet de recherche sur la théorie des langages (informatique) et plus particuliérement les "grammaires attribuées" et bien même en faisant le même boulot que lui sur un autre sujet c’était très difficile de vulgariser le sien tant sa compréhension impliquait la compréhension de toute une théorie avec laquelle même les professionnels ne sont pas familiers. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Grammaire_attribu&eacute ;e).

                            Sans rentrer dans des sujets aussi extrémes, toute personne bossant en R&D ou en contact avec le monde de la recherche qui a essayé d’expliquer à sa copine ce qu’il fait au taf sait à quel point il est parfois difficile de vulgariser. Pour la recherche fondamentale c’est encore pire. Souvent dans mon cas, je pouvais donner une explication visuelle faire comprendre quelles seraient les retombées industrielles potentielles de mon travail mais je ne pouvais pas facilement expliquer ce en quoi il consistait vraiment. 

                            Mais le plus inquiétant reste que même des ingénieurs traitent aujourd’hui le monde de la recherche avec mépris persuadés que cela ne sert à rien. J’ai des engeulades fréquentes à ce sujet au boulot : Il est de plus en plus difficile de trouver un ingé qui sait lire une publication scientifique issue du monde de la recherche. Lorsqu’il la lisent (souvent un peu parce que le boss a geulé) ils ne savent pas en tirer les points important. C’est au final l’échec ultime de notre systéme éducatif. Les ingénieurs si ils ne sont pas chercheurs ont vocation à pouvoir lire et comprendre ces publications pour en tirer parti dans leur mission. Ce lien est de plus en plus cassé. 


                            • timiota 9 octobre 2008 01:42

                              Intéressant Bruxman

                              J’appelle ce que vous dites "l’effet chou-fleur" :
                              Pour un cerveau bien fait, se concentrer,pendant trois semaine, suir un sujet, quand "çe sujet marche marche", eh bien cela suffit à atteindre des concepts que vous aurez du mal à expliquer à votre voisin de labo, qui travaille pourtant sur un sujet proche du vôtre.

                              Donc quand les sujets s’y prêtent (mode + échantillons disponibles + maturité), le front des connaissances devient rapidement "fractal", avec des gens avancés sur ces concepts (sans forcément d’idée d’utilité), et le reste du monde scientifique qui, basiquement ne les comprend pas.

                              C’est alors que commence un processus d’aggrégation, de "subsummation", qui va tamiser/agréger, et faire émerger une poignée de concepts, de mots-clés.

                              Mais je crois que c’est fondamentalement une caractéristique de l’esprit humain que de produire ce qu’on peut appeler des "singularités". Quand le cerveau est face à un truc "technique" (du Rubik’s cube au big-bang en passant par la nature des photons), il fabrique sa branche de chou-fleur, en qqs semaines ou qqs mois, c’est une oeuvre singulière de celui qui la porte, et il s’en trouve ensute "en gésine" (comment en accoucher une bonne fois ?).
                              Pour les gens qui n’ont pas un vrai travail de recherche,je crois que cette capacité à produire de la singularité existe aussi (ouf, tous les humains n’ont pas besoin de faire de la science). Non seulement, de façon bateau, cette capacité s’exprime chez certains dans le continuum entre bricolage et artisanat, mais même dans les relations humaines, les "je ne sais quoi" qui font que dans un village, une telle ou un tel est reconnu un peu comme une autorité du clan, c’est l’ensemble des gestes adressés aux une et aux autres, et qui ont été construit, extrapolé à partir des rétentions, ... et qui donnent le sel à la vie des autres. Tout cela quand on donne le temps au temps, car c’est moins évident pour l’urbain pressé du citymarket.

                              Je ne dis donc pas que regarder un film de Lellouch est équivalent à lire "pour la science", mais que la structure du cerveau humain, sa capacité d’abstraction autant que de liaison humaine sont les deux ingrédients qui tendent, polarisent les hommes entre la répétition (fade) et la singularité (piquante, excitante). Il me reste à intégrer la vision Stieglerienne avec cela, et ce petit tout fournirait pour moi le cadre de pensée pour gérer la technique et la science comme parties d’un savoir-vivre. 






                              • Anarchasis 10 octobre 2008 05:52

                                Que l’on soit d’accord ou pas avec le contenu de l’article, il a sans doute le mérite d’ouvrir un débat.

                                Pour ma part, je partage assez l’idée de fond de l’artcile qui dit en gos, si j’ai bien compris : on récompense du Px Nobel des travaux aussi hermétiques au public (dont on utilise l’argent) que ceux des mystiques. 

                                Cela dit, l’article amène un certain nombre de remarques dont voici la principale. On lit dans les première lignes, ceci : 

                                "... les trois récompensés par l’académie de Stockholm n’auront pas la notoriété d’un Montagnier ni d’un Einstein. Car, pour le dire ouvertement, les travaux couronnés n’ont aucun intérêt pragmatique."

                                1- C’est le "n’auront pas" qui me gène : qu’en savez-vous ? Peut-être que dans X années, ils l’auront...

                                2- la phrase suivante démarre avec "car"...

                                Autrement dit, l’auteur nous affirme que puisque les travaux n’ont aucun intérêt pragmatique, les récompensés n’auront pas la notoriété d’un Einstein. Ce qui laisse entendre que la notoriété de ce dernier était liée à l’aspect pragmatique de ces travaux. Ah bon ?

                                L’origine de la notoriété n’est pas nécessairement dans le pragmatisme. Einstein en son temps est un exemple, Stephen Hawking en est un autre...

                                Perso., je serais pour virer ce "car" qui à mon avis est malvenu...

                                Une lecture en rapport avec ce texte : Le Monde des 4-5 novembre 2007 et 8 nov 2007 ; Une passe d’armes entre un jeune chercheur sans doute surexcité et un autre plus mûr dans ces réflexions.

                                Bien à vous
                                Anarchasis

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