Dire que le plan gouvernemental pour l’emploi des seniors est à la peine est un doux euphémisme.
En effet, malgré de coûteuses campagnes de presse incitatives, relayées dans la plupart des médias, l’objectif de redresser le taux d’emploi des seniors en France - qui plafonnerait à 38,3 % contre 44 % dans l’Union européenne - semble bien compromis.
D’ailleurs, il n’y a pas grand monde pour croire à la possibilité d’un sursaut national sur cette question.
Interrogés par différents organes de sondage, les seniors eux-mêmes déclarent en grande majorité ne pas y croire, au moins pour le court et le moyen terme.
Les raisons du flop actuel sont évidentes.
D’un côté, les syndicats attendent de l’Etat qu’il fasse un geste, liant la question de l’allongement de la durée de cotisation à 41 ans à l’obtention de résultats tangibles en matière d’emploi des seniors. De l’autre, les entreprises attendent que l’Etat qu’il fasse un geste significatif sur les charges sociales afférentes, liant notamment la question de l’embauche des seniors aux accords sur la gestion des âges à intervenir l’année prochaine.
En quelque sorte, l’Etat nous aurait livré un tapis roulant tout neuf où l’on peut faire du surplace comme pour s’entraîner en vue d’une échéance qui devrait sonner tôt ou tard : celle du plein emploi, que Christine Lagarde continue de nous présenter comme inéluctable.
Si l’Etat a bien lâché quelque lest, il apparaît que les mesures récentes en faveur de l’emploi des seniors sont loin d’avoir fait des étincelles auprès des patrons, comme auprès des premiers intéressés eux-mêmes, hormis peut-être, les dispositions sur le cumul emploi retraite.
Carotte ou bâton, l’Etat de son côté hésite encore, ce qui ne manque pas d’irriter ou d’inquiéter les responsables des sites associatifs et privés qui se sont créés, tous récemment acquis à la cause des seniors.
De leur côté, les entreprises ont beau jeu d’attendre l’Etat au tournant sur la question de l’exemplarité.
En effet, si l’Etat se pose souvent en donneur de leçon face au privé, ses prêches sont presque systématiquement pris en défaut, tant en effet, et dans le cas présent, les limites d’âge restent une spécialité de l’Etat patron.
Or, une nouvelle d’importance est passée presque inaperçue dans la presse, à la fin du mois d’août. Il s’agit de l’annonce par Jean-Louis Borloo de la suppression des limites d’âge conditionnant l’embauche des agents permanents d’EDF et, plus largement, des personnels des industries électriques et gazières, encore sous tutelle.
L’ancien ministre du Travail se réveille un peu tard, mais, comme dit l’adage, mieux vaut tard que jamais.
En réalité, il lui a fallu attendre qu’EDF soit épinglée par la Halde, elle-même saisie par des personnes écartées, en raison de leur âge, des procédures de recrutement, pour que son Ministre de tutelle passe à l’action.
La Halde a donc salué la décision du ministère de l’Energie et de l’Environnement comme il se doit.
Succès aidant, la Halde devrait utilement tenter de pousser cet avantage en plaidant pour la suppression de toutes les limites d’âge tant dans la fonction publique d’Etat que dans les collectivités territoriales.
En effet, il n’est plus possible de se satisfaire de déclarations d’intention et d’une politique de petits pas, à l’image du dispositif « Etap carrières » de l’Apec, vanté par Christine Lagarde, un droit au bilan de compétences seniors, qui, soit dit en passant, existe déjà pour les salariés.
Il est vrai que, pour les demandeurs d’emploi senior, c’est encore une autre paire de manche que d’accéder à une prestation digne de ce nom.
Pour l’heure, il va falloir attendre pour en savoir plus, à l’image du PLSS (Plan de financement de la Sécurité sociale) dont les arbitrages (décrets ?) ne devraient pas tarder à sortir, un sujet qui passionne au plus haut point les syndicats, on s’en doute.
En attendant, on ne voit pas ce qui empêcherait l’Etat de nettoyer ses propres écuries pour faire une plus large place aux seniors dans ses propres services.
Moyenne des avis sur cet article :
4.45/5
(22 votes)
A 57 ans ( après succession de CDD suivis de chomdu), je me suis installé comme traducteur technique indépendant.
J’ai fait ça jusqu’à 60 ans.. ça a "complété un peu les trimestres de cotisation" etc..
- à un certain age, la seule solution est pratiquement : activité indépendante, " en libéral etc..
- et avec la conjoncture actuelle :
je dis :
COURAGE aux "OFFREURS de COMPETENCES " ! (sincèrement)
A 56 ans, pour des raisons de santé( pénibilité du travail non reconnue... pas encore..., enfin on peut toujours rêver), je dois changer de profession....
Si l ANPE me certifie que j ai le droit a une formation les services de formations et associations ne se gènent pas pour me dire franchement qu a mon age on ne me donnera pas de stage.....
Cherchez l erreur...
Je crains malheureusement qu’on ne vous donne pas d’autre possibilité en matière de formation que de taper dans les stages du conseil général ou régional, voire de l’AFPA qui s’alignent de plus en plus sur les positions de l’ANPE, à savoir les métiers en tension. Si votre souhait à vous n’entre pas dans la bonne boite, je doute que l’on vous paye la formation dont vous avez besoin , surtout à votre âge
Ah mais, ils respectent plus rien ces jeunes...
J’étais en train de deviser fort courtoisement avec une gente demoiselle qui semblait fort aimer les voyages en Tunisie, quand soudain, un jeune brutor m’interrompt, et me dit .... non, mais .... tu sais ce qu’il me dit ????