Vous dites : Seule la sortie de l’euro permettrait à ces pays de retrouver leur compétitivité
D’accord mais compétitif par rapport à qui ? La Chine est le premier
exportateur mondial et le pays vers lequel de nombreuses entreprise ont
délocalisé. Donc pour être compétitif face à la Chine il faut dévaluer
les monnaies des pays qui seront sortis de l’Euro de combien de
pourcents ? 50% ? 65% ? Bien sur la dette, libellée en Euros, ne sera
pas dévaluée, cela s’appelle tuer une nation.
En sortant de l’Euro et en dévaluant, la seule compétitivité qu’une
nation européenne va gagner c’est contre les pays voisins, c’est à dire
ceux avec qui ce pays partageait la même monnaie, belle réussite !
Avec votre projet vous remettez les européens les uns contre les autres,
idéal pour se faire bouffer morceau après morceau par les
états-continent que sont les Chine ou les USA, et l’Inde et le Brésil
demain.
Enfin, cette idée de printemps européen me fait doucement sourire. Dans
les pays arabes ils n’y avait pas grand chose à perdre, les frigos sont
vides, pas d’emploi. En Europe par contre il y a beaucoup à perdre, bien
plus que le sacro-saint « pouvoir d’achat ». Ce que les mouvements
nationaux en Europe on toujours faits et continuent à démontrer
aujourd’hui c’est le très grand risque du « chacun pour soi ».
Face aux attaque répétées et insidieuses, voir sournoise, du monde
anglo-saxon contre l’Euro et la construction européenne il nous faut
plus d’Europe justement, mais une Europe démocratique, à l’écoute de ses
citoyens, avec des leviers qui garantissent un contrôle citoyens fort.
Pour information : la France est désormais la 10ème économie mondiale
(et non pas 4ème comme certains le rêve encore - nous ne sommes plus en
1960) dans 15 ans la France aura quitté le top 20. En soit ce n’est pas
si dramatique, mais ce que ce classement implique, surtout pour les
nations européenne, c’est la qualité de vie dans nos contrées. Qui
diminue inexorablement, faute de politique d’envergures, les nations de
l’Europe ne sont plus que des nains au niveau mondial, la seule chance
de survie et de défendre nos intérêts se fera dans l’union.
Raison de plus pour créer une nationalité européenne qui colle à la réalité de la construction européenne et pour affermir le sentiment d’appartenance à une grande famille.
Nous avons désormais les noms de domaine internet en .eu, nous avons tellement d’agences, d’associations, de groupement qui affirment une identité européenne, la nationalité commune, tout comme la monnaie me semble la suite logique des choses.
Ah une Europe démocratique où les citoyens peuvent choisir leurs mandataires politiques, un rêve, pourvu que cela devienne rélaité ^^
Je crois qu’au lieu de sortir de l’Europe il faut la changer. Sans une Europe forte et démocratique plus aucune nations européenne ne pourra peser et défendre ses intérêts au niveau mondial.
C’est bien beau de dénoncer l’Europe et de râler, il serait bien plus constructif de proposer une alternative. Et de voter pour les partis politiques qui proposent une alternative et non pas d’en sortir.
Une petite info concernant le Danemark : ce pays fait partie du Mécanisme de taux de change européen. C’est-a-dire que la monnaie danoise est liée à l’Euro, impossible de faire jouer une dévaluation ou de maitriser le cours de la couronne danoise.
Donc de facto, le Danemark est déjà dans l’Euro mais il n’en utilise pas les mêmes pièces et billets.
Ce qui pourrais faire changer la donne c’est depuis la crise économique des pays comme la France ou l’Allemagne veulent mettre en place une gouvernance économique de la zone Euro, et donc les pays qui font parie du Mécanisme de taux de change européen sans être dans l’Euro vont en subir toute les conséquences sans pouvoir décider quoi que ce soit. Le Danemark pourrait dès lors rejoindre l’Euro, pour pouvoir faire partie de la gouvernance économique de la zone Euro. (ps : un ministre anglais avait déclaré que si cette gouvernance devait voir la jour il serait inéluctable que la Grande-Bretagne rejoint l’Euro)
Une possibilité : sortir du Mécanisme de taux de change européen mais cela veut dire mettre un taux de change avec l’Allemagne, impensable pour les entreprises danoises.
Un passage de l’article (en anglais) qui pour moi résume bien la situation :
Europe’s
political elites are afraid to tell a truth that economic historians
have known forever : that a monetary union without a political union is
simply not viable. This is not a debt crisis. This is a political
crisis. The eurozone will soon face the choice between an unimaginable
step forward to political union or an equally unimaginable step back.