Anthony Hamelle, responsable du pôle corporate du cabinet d’études et de conseil en communication Occurrence, membre du club de réflexion France République et du collectif Démocratie & Communication
Bonsoir à tous,
Tout d’abord merci pour ce débat - et désolé de ne pas m’y être mêlé plus tôt. Je profite de cette introduction pour rebondir sur un des derniers commentaires relatifs à la montée en puissance des blogs et des nouvelles formes d’engagement citoyen. Je ne peux que me joindre à ces propos. Le sillon devra encore être creusé dans les années qui viennent, mais nous assistons indéniablement à une recomposition de notre système démocratique.
Pour revenir à François Bayrou, et plus particulièrement au débat relatif au clivage droite / gauche, mon billet n’a pas pour objet d’insinuer que ce clivage est dépassé, mais plutôt que ses contours actuels sont mal adaptés à notre société. Beaucoup de personnages politiques de centre droit ou de centre gauche partagent des positions communes sur l’Europe, la justice, la solidarité et d’autres sujets de société. Il me semble donc que la fine frontière qui sépare la droite de la gauche, aujourd’hui tracée sur un linéament de la fin du 19ème siècle. Souvenons-nous par exemple que dans l’entre deux guerres, les lignes partisanes ont été retracées au Royaume-Uni, le parti travailliste ayant peu à peu pris à place du parti libéral à la gauche de l’échiquier politique, les droits économiques et sociaux ayant remplacé la question des droits politiques au premier rang des préoccupations des sujets de la couronne. L’Europe serait-elle aujourd’hui une meilleure ligne de partage que l’opposition entre étatiste et libéral / conservateur ? Je n’ai pas la réponse, mais la candidature de François Bayrou s’inscrit peut-être dans un mouvement de recomposition sans doute à l’oeuvre depuis le tournant de la rigueur de 1983.