Je viens de visionner la video de son passage à Arrêt sur image. C’est toujours déconcertant l’aplomb de ce genre de politicien, même pris la main dans le sac.
Il ose reprocher au Parisien de ne pas avoir titré sur le plus important selon lui, à savoir : il n’y a pas eu corruption.
J’ai honte pour lui tiens. Si la honte pouvait se transfuser, je lui en filerais un peu.
L’éternel dilemme : est-ce le pouvoir qui corrompt ou les fripouilles qui convergent vers le butin ?
Les deux probablement. Pas quinze jours sans qu’un homme politique se fasse prendre.
Il faut choisir le terrain sur lequel on se place.
Sur le plan artistique, il n’y a pas photo. D’accord. Manu chao est bien meilleur qu’Orelsan.
Mais Orelsan n’appelle pas plus à la violence contre les femmes que Manu Chao à « crever les chats ». La construction est exactement la même : un type qui pète complètement les plombs à cause d’une histoire de meuf et qui sort ce qui lui passe par la tête. Ce n’est pas un programme ou un discours politique.
Qu’on dise : Orelsan est vulgaire et mauvais ; Ok. Chacun est libre d’apprécier un travail artistique comme il le sent. On peut partager cet avis ou non, ça reste un jugement esthétique.
Mais qu’on transforme une chanson - même violente et vulgaire - en apologie, là je ne saisis pas le raisonnement. Ca reste une histoire racontée à la première personne.
La malhonnêteté consiste à essayer de faire passer une histoire pour une « incitation », un « appel » ou une « apologie ».
Lorsque Manu chao chante : « J’ai comme envie de sang sur les murs (...), comme envie de crever ton chat », ce n’est pas une « incitation » à tuer les chats.
C’est un personnage (peu importe que Manu Chao l’ait réellement pensé un jour ou non) qui exprime la violence de ses émotions.
On ne va pas censurer Manu chao au prétexte qu’il « incite à la violence » contre les animaux.
J’ai travaillé avec des ados de banlieue autrefois, et je peux t’assurer qu’ils lisent mieux que toi.