J’ai été à l’origine de cet article. Je me suis par la suite un peu
désintéressé de cette question, parce que je me suis retrouvé simplement
... seul au tribunal de Nîmes, lors du procès en appel où j’ai été
condamné à 5000 euros de dommages et intérêt, dans le procès que m’avait
intenté Giudicelli, ancien sous directeur des applications militaires
du CEA. La cour a écarté mes deux témoignages du dossier et mon avocat
de conclure "le tribunal a instrumenté de manière à obtenir votre
condamnation". Il n’y avait aucun journaliste pour donner écho. Fort
heureusement, mes lecteurs ont contribué au paiement de cette amende.
J’ai gardé les 2000 euros de frais d’avocat pour moi. Depuis, j’en
ai su plus sur les techniques des essais nucléaires souterrains furtifs,
qui continuent en France, comme ailleurs. Cette fois il n’y a même plus
de signal sismique. Les tirs sont simplement effectué dans des cuves en
acier de 20 mètres de diamètre et de 30 cm d’épaisseur, "
semi-enterrées ". Une technique déjà mise au point par les Soviétiques
dès les années soixante. Une telle cuve, sphérique, est parfaitement
capable d’encaisser sans broncher une explosion d’une kilotonne. Elle
n’est pas en contact avec le sol. Entre la cavité et cette cuve : de
quoi simplement atténuer le bruit, ce qui est aisé. A faible profondeur,
on peut même opérer à proximité d’habitations. L’intérieur de la cuve
est tapissé d’une couche dans laquelle les éléments lourds émis viennent
se loger, ce qui facilite leur récupération et leur analyse. C’est
aussi simple que cela. Et ça se fait maintenant dans plusieurs sites, en
France. Simple info. Nous sommes saturés d’informations de ce
genre, face auxquelles les citoyens et les élus ne réagissent pas. Sur
ce terrain, j’ai baissé les bras en 2003. Il y a tellement d’autres
choses à dénoncer : on ne sait plus où donner de la plume. C’est égal :
je me revois, seul à ce procès en appel, sans un seul habitant de
Gardanne présent, sans le journaliste Jean-Yves Casgha qui m’avait mis
sur cette piste, puis s’est ensuite courageusement défilé. Un goût de sable dans la bouche
Suite de l’affaire de Gardanne, un témoignage trahissant l’état d’esprit de la majorité des citoyens :
[Un commentaire émanant de l’article cité précédemment]
Ya quelques années, après la lecture du sujet sur le site de Jean-Pierre
Petit, j’avais revu une amie qui venait de passer quelques années à
Gardanne avant de revenir en région parisienne. Sachant qu’elle avait
passé un peu moins de 5 ans là-bas (c’était en 2006) je lui avais
demandé si elle n’avait jamais ressenti de secousse le soir.
Et elle me dit « si, c’est déjà arrivé ». Et moi de lui demander si c’était régulier, si c’était que le soir : « En effet, souvent au alentour de minuit d’ailleur ». Et là, je lui demande de préciser si c’est un soir dans la semaine en particulier. Et elle : « Maintenant que tu me le dis, on avait remarqué que c’était souvent le samedi soir »
A ma dernière question : « Et cela ne t’a jamais surpris d’avoir des secousses régulieres tous les samedis soirs » J’ai eu droit à : « euhhh... j’aurai du m’en inquiêter ? »
En bref, Les gens se foutent royalement de ce genre de problème.
Et n’oublions pas l’affaire des mines de Gardanne :
Durant le printemps 2003 (alors qu’il avait obtenu le non lieu en
première instance en 2002) à cause d’un vice de forme, M. Jean-Pierre
Petit est condamné en diffamation dans le procès que lui a intenté
Antoine Giudicelli, ancien directeur du Centre de Marcoule et ancien
sous-directeur des applications militaires du CEA (Commissariat à
l’Energie Atomique) qui lui avait dit durant l’été 2000, en présence de
deux témoins, que "La France a procédé à des essais nucléaires
souterrains sur son propre territoire".