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Brath-z

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Citoyen de la République française.

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  • Premier article le 04/12/2009
  • Modérateur depuis le 12/02/2010
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Derniers commentaires



  • Brath-z Brath-z 17 décembre 2012 11:06

    Cet extrait du discours de Montigny-lès-Cormeilles est celui qui a été diffusé en 1981 au JT d’Antenne 2. Il s’agit d’un extrait fort court d’un discours de plus de 45 minutes, qui précisément avait été à l’époque diffusé sciemment pour donner du PCF une image de parti xénophobe. L’Humanité avait répliqué en publiant l’intégralité du discours, l’extrait concerné reprenant alors son sens réel mis dans son contexte.
    Et ainsi, on s’aperçoit que quand Georges Marchais parle de « côte d’alerte franchie », il ne fait pas du tout mention de la proportion d’immigrés dans le pays mais, au contraire, du manque d’infrastructures d’accueil en France pour permettre aux immigrés présents et arrivants d’avoir une vie digne.
    Le diagnostic alors effectué par le PCF est que la France ne dispose pas des infrastructures pour accueillir de nouveaux immigrés. Ce diagnostic s’est révélé faussé par le fait que 80% des immigrés se trouvaient réunis sur les communes communistes, du fait notamment d’une politique systématique du patronat : le CNPF finançait en effet à l’époque la construction de foyers de travailleurs immigrés... et comme par hasard, ces constructions avaient systématiquement lieu dans des communes communistes.
    La manipulation du discours de Georges Marchais faisait suite à une précédente manipulation médiatique, qui avait eu lieu quelques mois auparavant, en 1980 : l’affaire dite « du bulldozer de Vitry ».

    Le maire de Vitry sur Seine, Paul Merceia, avait fait raser un foyer d’accueil pour des travailleurs maliens, qui remplaçait un foyer de Saint Maur, une commune de droite voisine. Le foyer financé par le CNPF ne respectant pas les clauses d’hygiène et de sécurité de l’urbanisme, le conseil municipal de Vitry avait prit l’initiative de procéder à son démolissage, tandis que la section locale du PCF en profitait pour interpeller la presse quant aux pratiques des élus locaux de la droite, dont la politique consistait à systématiquement envoyer les immigrés dans les communes de gauche. Cet événement avait été présenté dans la presse et à la télévision comme le refus de l’accueil d’immigrés sur la commune (alors qu’il y avait déjà trois foyers de travailleurs immigrés à Vitry, contre aucun à Saint Maur).
    Le PCF s’est montré solidaire de Merceia et publia un communiqué officiel dans lequel il dénonçait la constitution de « getthos » dans les quartiers les plus pauvres de la banlieue parisienne
    Le discours de Montigny-lès-Cormeils avait lieu début 1981 dans la ville même où un second événement avait donné lieu à manipulation médiatique. Robert Hue, maire de la ville, avait lancé une opération de lutte contre le trafic de drogue. Le conseil municipal avait notamment incriminé une famille d’immigrés marocains d’être un grand pourvoyeur de drogue dans son quartier. Immédiatement, la presse et la télévision montèrent en épingle l’événement, accusant de racisme l’élu et par extension le Parti Communiste.
    Le PCF fut une fois encore solidaire de son élu et publia une fois encore un communiqué dans lequel il dénonçait la constitution d’une économie parallèle dans les quartiers pauvres reposant sur le trafic de drogue.

    Le discours de Georges Marchais (consultable aux archives de L’Humanité) s’inscrivait dans cette même perspective, dénonçant les conditions indignes dans lesquelles les familles d’immigrés vivaient.
    Le diagnostic alors effectué par le PCF d’une « côte d’alerte » atteinte, d’une incapacité de la France d’accueillir plus d’immigrés et donc d’une nécessité de stopper l’immigration « légale comme illégale » le temps de permettre à ceux déjà présents d’avoir des conditions de vie et de travail dignes n’avait donc absolument rien à voir avec la dénonciation de « l’immigration-invasion » par le FN, encore moins avec les propos tenus aujourd’hui encore par des cadres du FN sur le caractère supposément « inassimilables » des immigrés originaires d’Afrique.

    Lorsque la gauche arriva au pouvoir, elle mena une politique de la ville, certes critiquable mais qui enregistra des succès indéniable au point d’avoir fait disparaître les bidonvilles en 1993 (près de 3 millions de personnes, surtout des immigrés, vivaient dans des bidonvilles géants, comme à Sarcelles par exemple, en 1980... en 1993, le plus gros bidonville encore existant faisait moins d’un kilomètre carré et moins de 100 000 personnes vivaient dans des bidonvilles en France... bon, bien sûr, depuis aujourd’hui une petite décennie, les bidonvilles se multiplient, mais cela n’a rien à voir avec la situation qui était celle des années 1960 et 1970).
    En conséquence de cette politique qui démontrait par l’exemple que non, la « côte d’alerte » n’était pas atteinte, que la France pouvait tout à fait donner une vie digne aux immigrés présents tout en accueillant d’autres (sachant que depuis le milieu des années 1970, le solde migratoire en France est quasi nul, c’est-à-dire qu’il y a autant de gens qui partent - dont 90% d’immigrés qui vont ailleurs - que de gens qui viennent sans compter le tourisme) et que c’était surtout parce que la droite faisait retomber exclusivement sur les communes les plus pauvres (souvent communistes) la responsabilité des immigrés que l’impression d’impuissance à faire face à la situation avait surgit, le PCF a alors révisé sa position sur la politique à appliquer en matière migratoire.

    Entretemps, le FN avait lui émergé, tenant sur l’immigration un discours diamétralement opposé, reposant sur l’idée que l’immigration est intrinsèquement un mal pour la France, pour des raisons raciales ou culturelles (immigrés supposés « inassimilables »), ou encore en établissant des liens entre immigration d’une part et chômage et délinquance d’autre part (alors même que le solde migratoire de la France est nul depuis le milieu des années 1970 et que c’est depuis le milieu des années 1970 que le chômage et la délinquance ont commencé à exploser).



  • Brath-z Brath-z 15 décembre 2012 13:53

    En effet, même si c’est la question du Front de Gauche qui aujourd’hui structure la discussion autour des enjeux stratégiques, les relations avec le PS ne sont pas écartées pour autant. Les situations locales et la perspective des élections de 2014 renforcent d’ailleurs le questionnement quant à l’attitude du PS. Ceci-dit, soyons honnêtes : le PS n’a pas attendu le Front de Gauche pour avoir une attitude d’agression à l’endroit du PCF. Régionales de 2004, et surtout législatives de 2007 et municipales de 2008 avaient démontré spectaculairement sa volonté d’éradiquer la présence du PCF pour le forcer à être totalement inféodé au PS.
    La stratégie du Front de Gauche, d’ailleurs initiée par le PCF (appel en octobre 2008 à la gauche du PS pour faire liste commune du « non de gauche » aux européennes de 2009, avant même le départ de Mélenchon et Dolez pour fonder le PG), est précisément une réaction à cette attitude. Si les régionales de 2010 ont donné lieu à des divergences stratégiques locales importantes (la moitié des conseillers régionaux PCF ont été élus sur des listes du PS au premier tour), la double pression exercée par la pérennisation du Front de Gauche et par la gauche du PCF pour une autonomisation totale vis-à-vis du PS devrait rendre rares les divergences stratégiques majeures.

    Pour ce qui est de la relative homogénéité des résultats du Front de Gauche, elle est vraie au niveau départemental si on se fie au vote de l’élection présidentielle, mais d’une part elle n’est plus vraie si on regarde une autre échelle que le département (des cartes ont été produites par le géographe Christophe Guilluy prenant pour base le canton, par exemple, qui indiquent d’énormes disparités), et d’autre part, elle concerne également l’ensemble des candidats à l’élection présidentielle de 2012 (c’est même l’un des faits majeurs de cette élection : auparavant, seul le candidat FN obtenait des résultats sensiblement homogènes - même si la ligne de fracture est/ouest était présente -, tandis que c’est désormais devenu la norme).
    Pour les législatives, c’est déjà plus discutable.
    De plus, cette homogénéisation relative (existante néanmoins, même si moins spectaculaire qu’on le croirait en regardant les résultats au niveau départemental) a été la poursuite d’un phénomène entamé à l’occasion des élections cantonales de 2011 dans la moitié du pays. Les observateurs avaient déjà remarqué que globalement, le Front de Gauche n’avait progressé que dans les « terres de mission » du PCF, enregistrant même une très légère baisse (moins de 0,5 point) dans les « bastions communistes ». Mais malgré tout, cette progression du Front de Gauche dans les « terres de mission » du PCF n’y a pas fait monter les résultats au-dessus des « bastions communistes ». Globalement, la « ligne de force nord-sud » du PCF, qui passe par le Nord-Pas-de-Calais, l’Île-de-France, le Limousin et l’Auvergne et le Languedoc-Roussillon, demeure la ligne de force du vote Mélenchon en 2012.

    Une nuance néanmoins : alors que Jean-Luc Mélenchon y enregistre des résultats du même ordre qu’André Lajoinie en 1988 ou que Robert Hue en 1995 (les résultats de 2002 et 2007 seront passés sous silence, leur ordre de grandeur étant trop éloigné de celui de Mélenchon en 2012), les départements du Nord-Pas-de-Calais ne figurent plus dans le quartile le plus fort des départements ayant voté Mélenchon. Ils se retrouvent dans le deuxième voire le troisième quartile, tandis que l’Aquitaine, le Midi, le nord de la Provence et le Rhône, qui se situaient globalement plutôt dans le troisième quartile des départements, passent dans le deuxième. Ceci-dit, ce mouvement d’émergence d’une fracture nord/sud avait déjà débuté dès le milieu des années 1980, de même pour l’homogénéisation est/ouest. Alors qu’en 1981, le quartile le plus bas de Georges Marchais intégrait la quasi totalité des Pays de la Loire, de la Bretagne et de la Normandie, dès 1988, la Bretagne était presque entière intégrée au troisième quartile, progression poursuivie par le vote Robert Hue en 1995, tout comme cela a été le cas du vote Mélenchon en 2012.
    Même : certains anciens « bastions communistes » comme l’est de la Lorraine, perdus par le PCF depuis les années 1990, ont été récupérés par Mélenchon.
    Globalement, le vote Mélenchon est caractérisé par :
    - une « ligne de force » qui va de l’Île-de-France au Languedoc-Roussillon en passant par le Limousin et l’Auvergne
    - une « zone d’ancrage » qui englobe l’ensemble du sud de la France à l’exception du sud de la Côte d’Azur et qui remonte jusqu’au Limousin
    - une « zone de maintien » dans le Nord-Pas-de-Calais, qui n’a pas enregistré la même dynamique que les autres « bastions communistes » persistants de la « ligne de force nord-sud » du PCF
    - deux « zones de progrès » en Bretagne et Normandie et à l’est de la Lorraine, cette dernière étant un ancien « bastion communiste »
    - une « zone vide » qui traverse le Pays de la Loire, la Picardie, les Ardennes et l’ouest de la Lorraine, séparant le Nord-Pas-de-Calais, la Normandie et la Bretagne (qui globalement semblent s’homogénéiser) du reste de l’implantation notable du vote Mélenchon

    A titre d’information :
    - répartition des départements par quartiles du vote Georges Marchais en 1981 (15,35%)
    - répartition des départements par quartiles du vote André Lajoinie en 1988 (6,76%)
    - répartition des départements par quartiles du vote Robert Hue en 1995 (8,64%)
    - répartition des départements par quartiles du vote Jean-Luc Mélenchon en 2012 (11,10%)
    (informations issues du site france-politique.fr du journaliste indépendant Laurent de Boissieu)

    Le PCF se renouvelle, il est vrai. Ceci-dit, il est confronté à un « creux générationnel » : globalement, la génération 30-50 ans est absente du parti. On devrait donc en toute logique assister à un brusque rajeunissement des membres du PCF au cours des deux décennies qui viennent, à moins que le PCF ne parvienne à renforcer son attractivité pour cette génération des 30-50 ans. Pour le moment, son attractivité me semble surtout dirigée auprès des jeunes, le MJCF enregistrant une importante vague d’adhésions.



  • Brath-z Brath-z 28 novembre 2012 15:20

    Merci du compliment. C’est vrai que l’actualité de la situation politique en Grèce n’est plus guère présente dans nos journaux, y compris sur le média participatif.



  • Brath-z Brath-z 28 novembre 2012 15:17

    Oui, c’est là tout l’enjeu. Une majorité peut être impossible à trouver pour vraiment peu de choses. S’il y a des élections anticipées, on peut fort bien se trouver à nouveau dans une impasse. Du coup, quelle perspective ? Faire voter une quatrième fois, avec le risque que la montée de la XA continue ?
    Si la majorité actuelle continue de se déliter, et que de nouvelles élections sont convoquées, il y a fort à parier que même les partis les plus réticents, tel le KKE, mettront de l’eau dans leur vin pour éviter d’avoir à voter une quatrième fois. Mais cela sera-t-il suffisant ? La dernière fois, même en additionnant KKE, SYRIZA, DIMAR et PASOK, il n’y avait pas de majorité. Si SYRIZA arrive en tête, la « prime » de 50 sièges pourrait permettre de faire la jointure, mais il n’y a aucune garantie. A moins que les baisses du PASOK et de la DIMAR ne soient compensées par une remontée de SYRIZA à 35% ou plus des suffrages, l’avenir est incertain même en cas de législatives anticipées.



  • Brath-z Brath-z 6 juillet 2012 08:11

    Bon, allez, finie la rigolade. J’en ai marre que vous partiez dans tous les sens pour éviter de répondre à une question simple. Je replie l’intégralité de vos commentaires.

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