Oui, mais à condition que le fort s’assume fort et non faible. La faiblesse est une réalité mais elle peut être aussi une séduction par culpabilisation. L’immunité n’est pas loin. C’est pourquoi je parle de la toute-puissante faiblesse.
Hmmmmmm.... je doute que le judaïsme puisse changer de statut avec la normalisation d’Israël. Je doute du reste que le pays se normalise, notamment avec ce qui vient de se passer. À moins que vous n’entendiez le terme « normalisation » dans son sens soviétique, et qui appelle une contre-normalisation.
Côté religieux, une des vocations du judaïsme est d’inquiéter. Il est essentiel au christianisme, comme la racine est liée à l’arbre, le soleil à ses rayons (pour l’Islam, je ne suis pas assez connaissant). Le glissement, à mon avis, provient de la coupure de ce lien, lorsque le peuple élu troque sa vocation universelle (témoigner du Dieu unique à tous les peuples) pour son particularisme et son privilège.
Une religion comme les autres... si vous l’entendez comme une dissolution parmi tant d’autres religions, je ne suis pas trop d’accord. Chaque religion monothéiste a sa « saveur », son génie, et doit garder sa spécificité, sans pour autant verser dans le sectarisme. N’est-ce pas Cicéron qui disait : To homines quot sententiae ? Le même vaut du mauvais usage humain des religions.