... et j’ai entendu sur je ne sais quelle chaîne d’info, genre BFM ou itélé, que les restrictions imposées par l’État aux budgets des collectivité territoriales allaient plomber la croissance, car les municipalités ne pourraient plus faire de ronds-points. C’est tout dire ! Sur le fonctionnement de notre société, en fait, pas seulement sur la connerie de l’auteur de ces propos.
Sans
prêter des intentions maléfiques aux ingénieurs des Travaux publics, l’enfilade
de ronds-points, d’échangeurs et de rocades qui quadrillent la France ne représente pas
seulement une illustration emblématique de la corruption liée à l’aménagement
du territoire, mais également une sorte de métaphore des mécanismes généraux de
la désorientation, ne laissant au citoyen conducteur aucun autre choix que
celui de se fier aveuglément aux signalisations que l’administration met en
place, ou au guidage par satellite, en le décourageant de se fier à son
intuition, de demander son chemin à des humains, ou de chercher à se repérer
par lui-même, par exemple à l’aide d’une carte routière ; ce qui lui
demanderait un effort conceptuel que plus personne ne consentirait à fournir
d’ailleurs, et qui de toute façon, resterait inefficace dans un tel
environnement.