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libertylover

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Libéral par pur amour de la liberté, j’ai exercé la médecine dans les domaines de l’Urgence et de la Réanimation, avant de bifurquer vers les systèmes d’informations hospitaliers. Je suis l’auteur de deux ouvrages parus chez Publibook et disponibles chez Amazon.fr : Medecine Blues (2002), et L’Esprit de l’Amérique (2004). Enfin, je suis chroniqueur dans la revue hospitalière des directeurs d’hôpitaux DH Mgazine.

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  • Premier article le 12/03/2007
  • Modérateur depuis le 26/04/2007
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Derniers commentaires



  • libertylover phthoreux 16 mars 2007 00:49

    Deux ou trois points pour compléter mon article : Il ne faut voir aucune connotation religieuse, ni politique dans mes propos sur l’euthanasie. En la matière me semble-t-il, rien n’impose de lier son opinion à une croyance ou à une foi, bien au contraire. En revanche, en tant qu’amoureux de la liberté, je me pose sans cesse la question du libre arbitre. Comment faire en sorte qu’il puisse pleinement s’exprimer en toutes circonstances ? Comment être certain qu’un choix exprimé soit réellement celui qui vient du plus profond du coeur ? Au cours de ma carrière auprès des malades, j’ai travaillé essentiellement dans 3 secteurs : la Pneumologie, la Réanimation et les Urgences. Dans le premier service j’ai connu la situation atroce d’insuffisants respiratoires et de cancéreux. Bien qu’atteints de maladies incurables, ceux que j’ai cotoyés ne souffraient pas tous physiquement, mais malgré leur état désespéré ils ne voulaient pas tous mourir je vous l’assure. Jusqu’au dernier moment ils espéraient une amélioration de leur condition. J’ai vu la terreur dans leurs yeux lorsque le manque d’air les asphyxiait. Ils avaient peur, et nous soignants, étions bien démunis pour les soulager. Les calmants aggravaient leur sensation d’étouffement et il était humainement impossible de leur injecter du chlorure de potassium pour les tuer net. J’ai essayé de faire mon devoir de mon mieux et mon souci n’était sûrement pas de prolonger leur calvaire. Mais il est des situations où l’incertitude vous noue les tripes et où quoiqu’on fasse, on ne saurait dire si c’est bien. Aucune loi dans ces situations ne peut alléger le coeur ni simplifier la tâche. En Réanimation où les décisions thérapeutiques sont habituellement collégiales, j’ai vu des situations d’acharnement thérapeutique qui m’ont bouleversé. Dans bien des cas j’aurais baissé les bras avant d’autres collègues. Parfois j’aurais eu raison car les moyens mis en oeuvre étaient disproportionnés par rapport au résultat et même si les patients étaient inconscients je souffrais pour eux. Mais dans d’autre cas j’aurais eu tort car j’ai été témoin de retournements de situations extraordinaires. Cela m’a donné une autre leçon d’humilité. Le gros problème ici n’est pas l’euthanasie. Il est de déterminer quand les soins intensifs doivent cesser (ce qui ne signifie pas pour autant l’arrêt de tout soin). La loi ici encore est impuissante pour éclairer cette décision. Aux Urgences enfin, j’ai vu de près la détresse de personnes âgées abandonnées de tous, dont la décrépitude physique et intellectuelle était manifestement aggravée par la solitude et le manque d’amour. Dans de telles conditions, faut-il donc prendre au mot les malheureux qui disent vouloir en finir ? Est-celà la vraie liberté ? Pour moi, c’est non. Je pense très sincèrement qu’il existe d’autres moyens que le carcan légal pour trouver des solutions à ces cas de figures dramatiques de l’existence. Notre société ne doit pas cacher ses faiblesses derrière de dérisoires remparts de textes et de paperasse administrative.



  • libertylover phthoreux 12 mars 2007 21:56

    Les commentaires témoignent de la véhémence des passions qui animent ce débat. Pourtant, la sagesse voudrait au contraire qu’on s’attache à éviter sur un sujet aussi sensible, les jugements trop entiers ou trop définitifs. On n’interrompt pas une vie humaine comme on arrête une machine. Aucune personne sensée ne peut accepter de prolonger inutilement les souffrances d’un malade mais aucun médecin digne de ce nom ne peut de sang-froid envisager de tuer un patient, même s’il le demande. Il y a un gouffre entre l’attitude consistant à essayer de soulager un mourant, de l’apaiser par tous les moyens, alors qu’il chemine au bord du terrifiant précipice de l’éternité, et la mise en scène froide, implacable, ancrée dans la triste certitude de la loi, qui caractérise l’euthanasie active. Mais plus encore que la froideur de ce rituel, ce qui doit faire réfléchir, c’est le risque de dérapage que ferait courir la légalisation de telles pratiques. Il est tellement difficile en la matière, de distinguer la bonne intention, du crime. On sait bien que des excès se sont déjà produits. Il suffit d’évoquer l’histoire de cette infirmière, Christine Malèvre, prise d’un zèle mortifère, qui fut félicitée dans un premier temps par le ministre de la santé avant d’être reconnue coupable de crimes en série. Ou bien encore le cas de ce médecin anglais, le docteur Harold Shipman, qui liquida pour des raisons crapuleuses plusieurs dizaines de patients en toute impunité. Imaginons ne serait-ce qu’un instant la détresse de celui qui comprend impuissant, qu’il va être sacrifié... La vie est un mal incurable, et nous sommes tous en soins palliatifs ne l’oublions pas, tant que la mort elle-même n’a pas été abolie !

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