• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

lloyd henreid

lloyd henreid

misanthrope

Tableau de bord

Rédaction Depuis Articles publiés Commentaires postés Commentaires reçus
L'inscription 0 133 0
1 mois 0 0 0
5 jours 0 0 0

Derniers commentaires



  • lloyd henreid lloyd henreid 28 juillet 2012 20:36

    Re-bonjour Jacques.

    Sincèrement, je ne sais pas s’il y a déjà eu pire que ce système en place. Il y a eu plus visible en Europe, c’est certain ; mais l’attitude de l’actuel bloc occidental (rassemblant en fait, bien qu’avec quelques fissures, les deux vieux blocs de l’est et de l’ouest de la guerre froide) est à bien des égards comparable aux pages les plus sombres de l’histoire. C’était pas drôle pour mes grands-parents d’entendre le bruit des bottes dans la cour ; c’est sûrement pas très drôle non plus pour les Afghans, les Syriens, les Libyens, ... de voir débouler l’OTAN pour pilonner leurs pays et en prendre le contrôle (pardon... « les libérer »). Je crois que les Viêts non plus n’avaient pas apprécié, sans parler des cibles de Fat Man et Little Boy.

    Je dis pas que les dirigeants de ces pays sont des tendres — franchement je n’en sais rien et c’est pas mes oignons —, mais nous n’avons rien à faire chez eux avec nos bombes, nos drones et nos soldats. Sans parler des camps type Guantánamo qui poussent partout façon Club Merde, rappelant eux aussi des moments pas très glorieux. Le nazisme, les guerres illégitimes, la torture. L’étranger, la peur. La propagande, les mensonges. Tout ce qu’on cache aux gens. Si le système en place paraît « moins pire » qu’autrefois, c’est surtout que les choses les plus crades, il les fait chez les autres et loin de nous !

    Et puis la hiérarchie, tous ces gens qui s’indignent contre la misère mais « on n’a pas le choix, de toute façon. On ne peut rien y faire ». C’était pas ce que disaient les gardiens des camps de concentration nazis ? Ce qui se passe en Afrique, les conditions de travail en Chine ou ailleurs... tout le monde est contre en 2012 mais, en effet, « on ne peut rien y faire ». Pourquoi ? Parce que le système en place est PARTOUT. Les résistants de la seconde guerre pouvaient s’enfuir, se cacher, rejoindre la France libre à Londres ou au fin fond du maquis ; mais les néo-nazis de 2012 sont partout, voient partout, peuvent faire tout ce qu’ils veulent en n’importe quel point du globe. Pas moyen de s’enfuir. Pas moyen de mettre en place un système différent (il serait happé par le diktat du marché « libre » mondialisé). Pas moyen non plus de faire évoluer celui-ci tant il est complexe, monolithique, « intégré » (pour reprendre l’expression attribuée à David Rockefeller himself). TINA, Mme Thatcher doit être tellement fière.

    Reprenez les articles de la DUDH, et dites-moi si jamais vous en trouvez ne serait-ce qu’un seul paraissant en phase avec le système en place. Personnellement chaque jour, quand je regarde les infos, je me dis que ce système (dans lequel je ne me sens pas tant libre qu’enfermé), c’est juste le pire qui ait jamais existé. Parce qu’il n’y a pas d’issue et qu’ils ont tous les moyens (économiques, militaires, diplomatiques, etc. — tout d’un bloc et des médias de masse pour cimenter, formater, détourner l’attention d’un peuple qui, seul, a le pouvoir et le devoir de faire changer les choses). C’est pourquoi ça m’irrite tellement de lire que changer, ce serait revenir aux heures sombres du nazisme. Très clairement : l’horreur du nazisme, on est en plein dedans.

    Je pourrais aussi parler de la manière dont on a exploité la Shoah pour promouvoir la sacro-sainte « liberté » (qu’Aldous Huxley résumait par l’expression « les gros mangent les petits »), ressortant l’épouvantail à mini-moustache chaque fois qu’un gusse ose parler de « contrôle » ou de « socialisme ». Je pourrais aussi parler des stratégies de manipulation des masses, de Milgram ou de Pavlov, dont je ne suis certes pas un spécialiste, mais dont l’héritage (en ses grandes lignes) éclaire bien ce que nous sommes devenus. Je pourrais aussi parler de la disparition de la culture et de l’abêtissement (via la main-mise économique sur elle), de l’indigence, et refaire un parallèle avec les stratégies de « déshumanisation » employées par les nazis. Je pourrais dire qu’on fait un peu la même chose avec certains peuples (on a même dit, parlant d’eux, que « toutes les civilisations ne se valent pas ») ou avec le pauvre type si insignifiant dans sa cahute que franchement, c’est à peine si on le remarque en passant devant lui. Bref je pourrais dire un tas de choses mais j’arrête là, ça sert à rien si vous ne voulez pas comprendre.

    Et donc pour vous répondre : constatant que l’ultra-libéralisme en vigueur (n’en déplaise à ceux qui voudraient des coudées toujours plus franches pour se repaître des plus petits) ne s’auto-régule pas de manière efficace, et qu’il génère (à force d’abus) d’insoutenables tensions (sur un terreau d’inégalités croissantes), je pense clairement qu’il faut admettre son échec, et rétablir des règles de justice, de décence, de dignité humaine. Garder la liberté (dans une certaine mesure), mais réhabiliter la notion de fraternité. Ne pas admettre que certains couchent dehors le ventre vide, pendant que d’autres se gavent et que des logements sont vides. Remettre l’argent au service des gens, et non l’inverse. Éduquer dans le sens d’affûter l’esprit critique, plutôt que d’endormir et de formater les masses. « Contrôler » plus ou moins : valoriser le travail, tolérer la richesse, mais proscrire les écarts qui, au-delà de l’indécence, tendent à basculer dans l’horrible et l’inhumain. Empêcher les gros de dévorer les petits, et pour résumer : faire respecter les droits de l’homme (pour tous, pas seulement pour les gagnants du système).



  • lloyd henreid lloyd henreid 28 juillet 2012 11:03

    D’abord je suis d’accord avec le post de JL, et ensuite :

    « Tous ces gens là ne peuvent pas être tous des malades imaginaires qui se plaignent de crèver sous les charges, de souffrir de la concurrence des pays émergents et qui se trompent dans leurs diagnostics. »

    C’est là que vous commettez l’erreur la plus grossière : ce ne sont pas les chefs de ces entreprises qui souffrent. Eux n’ont qu’à fermer les usines qui leur coûtent (ou leur font faire moins de profit), pour en ouvrir d’autres là où la main d’œuvre est moins chère (généralement là où les travailleurs ne bénéficient d’aucune sorte de protection sociale face au chômage ou à la maladie, par exemple). Il suffit alors de signer quelques papiers, faire mettre un place un plan de restructuration, et contempler la migration de l’industrie vers d’autres cieux plus cléments, pour encaisser toujours plus en faisant travailler plus ceux qui demandent moins.

    La famille Peugeot n’a qu’à décider de faire ça pour augmenter ses comptes bancaires en France comme en Suisse, ou ailleurs, peut-être sur Mars. Ceux qui souffrent vraiment, ce sont les salariés qui 1) subissent les décisions prises par d’autres, et 2) se retrouvent sans travail, donc sans salaire, avec des familles à nourrir et le poids de trop d’années pour se reconvertir. Parce qu’en bougeant ses meubles au Maroc ou ailleurs, Peugeot crée du chômage et que dans la masse des chômeurs, il y en aura toujours de plus jeunes ou de mieux formés pour que le bon père de famille reste à la rue. Concurrence déloyale, que ce soit à l’échelle internationale (a priori) ou nationale (a posteriori).

    La famille Peugeot se porte bien, soyez-en sûr.



  • lloyd henreid lloyd henreid 28 juillet 2012 10:38

    @ Jacques :

    « l’insulte le prouve d’ailleurs, en général, il y a ce que les gens font et ce que les gens disent »

    Premièrement, pour l’insulte : il me traite de nazi (en tant que personne croyant à la nécessité d’encadrer pour assurer un minimum de justice sociale et de dignité), souffrez que je réagisse en le traitant de con. C’est moins grave comme insulte.

    Deuxièmement, quant à ce que les gens disent et ce qu’ils font : depuis que j’ai mon permis, je n’ai jamais utilisé ma voiture qu’en cas d’absolue nécessité (trajets longs vers des lieux mal servis par les trains, ou trajets chargés de bagages encombrants), vivant en ville je résiste encore et toujours à l’appel du moteur dans mon garage. Je prends les transports en commun, je marche beaucoup, et je pollue donc assez peu quitte à perdre pas mal de temps dans lesdits transports. Sans parler de tous ces gens normaux qui me regardent bizarrement, parce que c’est étrange de ne pas se servir de sa voiture. C’est tellement pratique et c’est un symbole de réussite sociale et économique tellement puissant.

    Je vais au supermarché mais toujours avec une liste de ce dont j’ai besoin. Je ne profite d’aucune promotion et jette systématiquement les bons de réduction qui me sont offerts, estimant que si les prix (et le système) étaient justes, les gens n’auraient pas besoin de bons de réduction. Et puis je déteste qu’on me dise ce que j’ai à faire, ce que je dois acheter, surtout lorsqu’on m’y incite avec des euros. Je ne prétends pas un être homme libre mais je fais tout mon possible pour résister à l’emprise de ce libéralisme qui, en fait, est plus une prison pour la plupart des gens. C’est ça, le paradoxe que les libéraux comme Péripate ne comprennent pas.

    Là où je pourrais peut-être rejoindre Péripate, c’est dans le mépris que j’éprouve à l’égard des pauvres qui, victimes de ce système, le font tourner en n’ayant que leur shopping en tête. Tous ces cassos dépourvus de job car de formation, et d’éducation tout simplement, faisant les beaux sur la grand-place dans leurs beaux vêtements roses, oranges, verts flashy neufs faits pour des pauvres par des pauvres encore plus pauvres, leur conférant un semblant de valeur d’esthétique, laquelle ne compense leur absence totale d’autres valeurs qu’aux yeux de ceux qui sont aussi stupides, limités, vains qu’ils le sont eux-mêmes. Voilà qui me dégoûte et pourrait avoir raison de mon engagement à gauche, si toutefois je n’avais pas conscience des procédés mis en œuvre en haut de l’échelle et dans les médias pour les maintenir dans cet état d’ignorance dont Thomas Jefferson, je crois, disait qu’elle est la plus grande des pauvretés.

    Sachez enfin que je ne suis pas foncièrement liberticide : comme vous je pense que la liberté est une bonne chose, mais dans la mesure où elle conduit à des abus propres à remettre en cause d’autres valeurs importantes (la fraternité vis-à-vis de ceux qui crèvent la dalle, par exemple), je pense aussi qu’il faut un minimum de contrôle pour équilibrer les choses. Un jeu dépourvu de règles finit toujours par perdre aussi son intérêt : qu’on fasse le nécessaire pour satisfaire les besoins élémentaire de tous, et qu’après certains s’enrichissent. Ça m’est égal. Je n’ai pas quant à moi l’ambition d’être riche, j’aimerais juste vivre dans un monde plus humain, plus juste, moins étouffant.

    Cordialement.



  • lloyd henreid lloyd henreid 27 juillet 2012 20:21

    La machine n’est pas une tragédie en elle-même : si le travail qu’elle accomplit bénéficie à tous (suivant une logique de redistribution équitable des richesses), plutôt qu’au seul chef de l’entreprise qui l’exploite (suivant une logique d’accaparation jalouse de ces mêmes richesses), alors elle est un atout pour la société. Tout le monde peut bosser moins, se reposant sur elle, et maintenir le même confort de vie grâce à elle. Le tout en gagnant un peu de temps pour profiter d’une vie qui reste bien courte.

    La question au fond, ce n’est pas de savoir si la machine est bonne ou mauvaise. C’est de savoir si l’on veut organiser le monde en partageant ce qu’il offre ou, au contraire, laisser courir la loi du plus fort, du plus riche, du plus mieux que les autres. Les humbles (et pas seulement les pauvres) penchent plutôt pour la première solution, les riches (les ambitieux) lui préfèrent la seconde. C’est un fait établi dont l’explication n’a pas varié, semble-t-il, depuis quatre cents ans :

    « the leanness that afflicts us, the object of our misery, is as an inventory to particularise their abundance ; our sufferance is a gain to them. » (William Shakespeare, Coriolanus, 1605-1608)



  • lloyd henreid lloyd henreid 27 juillet 2012 20:01

    « les braves gens s’apercevront peut-être qu’il y a des choses plus intéressantes à faire dans la vie que de comparer les prix »

    Bien dit, j’ajouterai juste : « et de collectionner les bons de réduction ».

    @ Péripate : vous êtes un gros con (désolé, moi aussi ça me démangeait).

Voir tous ses commentaires (20 par page)


Publicité


Publicité



Palmarès

Publicité