L’altération du métabolisme du glucose dans le cancer a été décrite
par le Prix Nobel allemand Otto Warburg il y a plus de 90 ans (1).
Dans les cellules cancéreuses, il existe une augmentation de
l’absorption de glucose (sucre) qui ne peut être dégradé par
l’intermédiaire du cycle de Krebs (effet Warburg). Les flux
métaboliques sont alors détournés vers la synthèse de lactate et surtout
d’ADN et d’ARN. Mais il existe une deuxième anomalie qui permet aux
cellules tumorales de synthétiser leurs membranes. Elles utilisent les
protéines et les lipides de l’organisme pour fabriquer leurs propres
acides gras constituant nécessaires de la membrane. Les cellules
grossissent et, donc, se divisent.
Les cellules cancéreuses consomment énormément de glucose, et donc
en privent les cellules normales, de plus elles pillent l’organisme de
ses graisses et de ses protéines, donc de ses muscles. Pour que le
cancer arrête de grossir il faut que ces cellules cessent de consommer
trop de sucre et qu’elles puissent le brûler. Il faut aussi les empêcher
de fabriquer les membranes.
À la base du traitement il y a deux molécules :
– L’Acide Lipoïque qui permet à la cellule tumorale de bruler ce glucose et donc diminue la synthèse d’ADN et d’ARN. – L’Hydroxicitrate qui empêche la synthèse des membranes.
Il s’agit de compléments alimentaires qui ont plusieurs dizaines d’années et qui sont dans la pharmacopée européenne.
Nous avons tenté successivement de combiner notre association d’acide lipoïque et d’hydroxycitrate à d’autres médicaments :
– La Naltrexone ( Revia) à faible dose diminue l’apport en glucose. – La Digoxine qui diminue l’entrée du glucose dans la cellule tumorale, – Le Diclofénac
(Voltarène) un des premiers anti-inflammatoire, prescrit dans les
suites opératoires, par exemple après l’excision d’un cancer du sein, – La Metformine à
forte dose qui freine l’ingestion de glucose par le tube digestif,
limite la synthèse de graisses (stéatose hépatique) et l’utilisation du
glucose par les cellules.
Voilà le principe, il s’agit de priver les cellules cancéreuses, et
uniquement celles-là, des éléments nécessaires à leur croissance et leur
multiplication. C’est une approche différente des chimiothérapies et
radiothérapies dont l’objectif est de tuer ces cellules, avec
d’inévitables effets sur les cellules normales. Comme ces anomalies
métaboliques sont le fait des seules cellules cancéreuses, le
traitement métabolique n’a que peu d’effets secondaires.