La France, pays
d’immigration, a longtemps limité les procédures d’accueil des étrangers sur
son territoire. Cette absence de prise en charge a posé des problèmes, relatifs
notamment à l’intégration de ces étrangers dans la société française. Depuis
quelques années les pouvoirs publics ont donc posé les bases d’une nouvelle
politique de l’accueil et de l’intégration des populations immigrées sur le
territoire français.
L’objet de cette note est donc de présenter,
à partir d’un état des lieux de l’immigration en France aujourd’hui, la
politique d’accueil mise en place par les pouvoirs publics. La problématique de
l’intégration des populations immigrées sur le territoire français sera ensuite
analysée.
1. L’état des lieux de l’immigration en France aujourd’hui, et la
réforme de la politique d’accueil des étrangers sur le territoire français.
Depuis quelques années les pouvoirs publics
affichent leur volonté de réguler l’immigration en France. Cette volonté est
illustrée aujourd’hui par la baisse des immigrations traditionnellement les
plus importantes. Parallèlement, un véritable service public de l’accueil a été
mis en place.
A. L’état
des lieux de l’immigration en France aujourd’hui.
- Quatre
catégories d’immigrants : l’immigration de travail, les étudiants
étrangers, lesdemandeurs d’asile et
les réfugiés et enfin, l’immigration familiale. Ces catégories viennent de pays
tiers à l’Union Européenne.
- immigration
familiale, la plus importante : augmentation constante depuis les années
2000. (32 000 en 1995, 103 000 en 2004). Baisse de 7% en 2005
(95 000).
- Demandeurs
d’asile et réfugiés : en 2005 la France est le premier pays d’accueil.
Tendance à la diminution des demandes. A contrario, augmentation des cas
acceptés, après l’élargissement des conditions d’obtention du statut de réfugié
aux menaces émanant d’auteurs non étatiques. 13 213 personnes ont obtenu
le statut de réfugié en 2005.
- Les étudiants étrangers : légère
baisse en 2005, après une augmentation constante depuis 1995 : 15 000
entrées en 1995, 55 000 en 2004, et 46 000 en 2005.
- L’immigration
de travail : l’immigration de travail à caractère permanent, ainsi que les
travailleurs saisonniers et ceux bénéficiant d’une autorisation de travail
temporaire, sont en légère augmentation depuis 2000.
La France est donc traditionnellement un
pays d’accueil. Mais ça n’est que récemment qu’un véritable service public de l’accueil
des étrangers a été mis en place.
B. La
politique d’accueil des étrangers en France.
- Très
longtemps lacunaire, se réduisait à l’examen des demandes de titres de
résidents. De plus lorsqu’elle existait, elle ne touchait environ qu’un
cinquième des primo arrivants.
- Prestations
limitées : un entretien d’accueil, visionnage d’un film sur la France, une
visite médicale et un entretien de trente minutes avec un auditeur social.
- Aujourd’hui
évolution. La loi du 18 janvier 2005 de programmation pour la cohésion sociale
généralise en renforce le contrat d’accueil et d’intégration, inscrit désormais
dans le code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile.
- Contrat
proposé au primo arrivant dès son entrée sur le territoire. L’immigrant
reconnaît les principes fondamentaux de la République, le contrat affirme
solennellement le bénéfice de l’ensemble des droits économiques et sociaux au
nouvel arrivant. Une formation linguistique et civique ainsi qu’une prise en
charge sociale adaptée sont prévues dans le contrat.
- La loi du 18
janvier 2005 de programmation pour la cohésion sociale a créé et mis en place
l’Agence nationale de l’accueil des étrangers et des migrations (ANAEM),
chargée de la mise en œuvre du service public de l’accueil et présente sur
l’ensemble du territoire.
La constante arrivée d’étrangers sur le
territoire français, même si elle affiche une légère baisse depuis 2005, a donc
rendu nécessaire l’amélioration de leur accueil. La mise en place d’un
véritable service public de l’accueil des étrangers en France est aussi le
point de départ d’une meilleure politique de l’intégration.
2. La problématique de l’intégration des étrangers en France.
Comme la politique d’accueil, celle de
l’intégration n’a pas bénéficié d’un cadre clair depuis les années 1990. Le
gouvernement a donc voulu clarifier les instances en place de manière à
favoriser l’intégration des étrangers sur le territoire national.
A. Jusqu’en
2003, les lacunes de la politique d’intégration.
- Intégration :
politique nécessairement interministérielle (par exemple les affaires sociales,
l’éducation, le logement). Problème : le Comité interministériel à
l’intégration (CII) crée en décembre 1989, ne s’est réuni qu’une seule fois en
1990.
- Problèmes de
statistiques, absence de chiffres clairs et aucune réponse apportée au
questionnaire annuel de la Commission européenne sur les flux migratoires.
- Problèmes
d’images et de représentations. Population immigrée trop souvent associée au
culte musulman et manquant de reconnaissance en France. De plus, populations
souvent associées à des symboles dévalorisants (exemple des banlieues, lieux de
non droit).
- Problèmes des
discriminations subies par les personnes issues de l’immigration,
méconnaissance du droit par ces populations qui font rarement appel à la
justice.
Pour remédier à ces problèmes, les pouvoirs
publics ont réorganisé la politique de l’intégration.
B. Une
politique de l’intégration réorganisée.
- 2003 :
le Gouvernement réactive le CII. Celui-ci devra se réunir une fois par an, et
arrêter un programme d’actions dont il contrôlera la mise en œuvre. Ce cadre,
lisible, a permis la mobilisation d’acteurs non gouvernementaux comme les
syndicats ou les entreprises (mise en place de mesures facilitant l’emploi des
personnes immigrées).
- Depuis 2002,
le Gouvernement a demandé au Haut Conseil à l’Intégration (HCI), crée en 1989,
d’accélérer ses avis et de les rendre plus circonstanciés. Ainsi, 6 avis ont
été émis depuis 2002 relatifs à la promotion sociale et professionnelle des
jeunes dans les quartiers à difficulté, ou au droit civil des femmes issues de
l’immigration, par exemple.
- Le HCI a
initié la mise en place de l’Observatoire des statistiques de l’immigration et
de l’intégration en juillet 2004. Celui-ci a permis de répondre au
questionnaire de laCommission
européenne et de fournir des chiffres fiables sur l’immigration légale.
- Pour
améliorer l’image et les représentations des populations immigrées en France,
d’autres structures ont été mises en place, comme la Cité nationale de
l’histoire de l’immigration, ou encore le Conseil français du culte musulman.
- Enfin, la loi
du 30 décembre 2004 met en place la Haute Autorité de lutte contre les
discriminations et pour l’égalité (HALDE). Autorité administrative indépendante,
elle a pour mission d’aider les victimes de discriminations fondées sur
l’ethnie ou la religion, le handicap ou l’orientation sexuelle pour saisir le
juge.
Exemple de conclusion.
Même si elle
affiche une légère baisse en 2005, l’immigration en France, qu’elle soit
permanente ou temporaire est toujours l’une des plus importante d’Europe. Les
lacunes des différentes politiques d’intégration menées jusqu’à aujourd’hui
n’étaient plus acceptables pour un pays dont l’accueil est la tradition. Aussi le
gouvernement a depuis quelques temps réorganisé la politique d’accueil et celle
de l’intégration des étrangers sur le territoire français. La mise en place du
contrat d’accueil et d’insertion, et la relance du Comité interministériel à
l’intégration illustrent cette volonté.
Aboutissement du parcours d’intégration,
plus d’un million de personnes ont acquis la nationalité française de 1999 à
2005.