Socialement, L’islamisme 2.0 ayant renoncé (pour l’instant) à la lutte armée et faisant toujours son lit dans la misère, le désespoir et l’absence de perspectives connait une croissance galopante, non du fait du PJD qui n’est jamais qu’un servile auxiliaire du makhzen (l’appareil technocratique), mais plutôt celui d’une bigoterie latente tendant insidieusement vers l’intégrisme religieux et la crispation identitaire, qui d’ailleurs a poussé de nombreux juifs à quitter définitivement ce pays depuis des années (sans garder de « relations » comme vous le prétendez). Et ce n’est pas l’acoquinement de M6 avec les nababs du Bedouin’s club qu’est le CCG (la propagande d’état contre le régime syrien ne trompe d’ailleurs pas) qui changera la donne, bien au contraire.
Économiquement, le « miracle » de carte postale que vous décrivez peine à dissimuler le fait qu’à peu près toute la richesse vient de l’extérieur. L’économie est non seulement tributaire du tourisme, de la diaspora mais également des entreprises et investisseurs occidentaux (très majoritairement français d’ailleurs) venus faire leur marché et non pas développer le pays, or nous savons tous la volatilité de ces capitaux qui s’envoleront vers d’autres destinations du moment que des coûts plus attractifs se manifesteront, et vu qu’il n’y a pas de dynamique réellement endogène de création de richesses et de technologies… Le Maroc est donc un pays économiquement opportuniste, mais malheureusement non-viable, et inutile de mettre cela sur le compte de voisins qui à leur manière ne sont guère plus avancés.
A l’instar de la première partie, je suis désolé de vous
dire que votre plume peine décidément à se départir de l’apologie de
l’hyper-roitelet Momo 6ème, comme d’autres avant vous faisaient il y
a encore peu le panégyrique d’un certain hyper-président.
Sacré commandeur des croyants -marocains-, aussi intouchable
qu’une vache hindoue ! Tour à tour démocrate éclairé, entrepreneur brillant, bâtisseur
lumineux, autocritique implacable… Cet infaillible leader serait-il donc un
cousin éloigné de Kim Jong-Un ?
Même vos critiques des turpitudes politico-administratives
(qualifiées complaisamment d’ « insuffisances », un peu léger
non ?) donnent matière à indirectement encenser le suzerain, qui par une étonnante
opération du saint esprit n’est jamais impliqué de quelque façon dans l’arbitraire
et autres avanies de la propriété foncière chérifienne – Oups, je voulais dire
le royaume marocain !
Pour autant, la réalité est beaucoup moins lénifiante que ne
la dépeint votre article.
Un article déprimant à souhait, mais salutaire pour la compréhension de la nature profonde d’un appareil sécuritaire... Après le contrôle, puis la surveillance, bienvenue dans l’ère de la société de contrainte !