L’article est parfois intéressant mais à trop vouloir chercher les profits de distinction, vous finissez par tordre le baton dans l’aute sens à plusieurs reprises.
L’enquête des étudiants de Sciences Po sur Wikipedia par exemple, sera perçue comme une fumisterie manipulatrice pour quiconque a quelques notions concernant les méthodes de recherche en sciences sociales.
Même si l’on peut admettre qu’Agoravox produit des témoignages plus que du journalisme (terme qui englobe une diversité quand même peu commode à appréhender...), il faut se garder de dire que l’un est supérieur à l’autre. Vous ne le faîtes pas vraiment, mais quand vous dîtes "attention ce n’est pas du journalisme, ce ne sont QUE des témoignages", on sent que vous êtes tentés par le glissement...
On peut vous retrourner votre commentaire : « l’athéisme n’est que ce que les gens en font ». La religion serait-elle par essence émancipatrice et l’athéisme par essence sectaire ? Non évidemment et le débat sur les valeurs intrinsèques, sur l’interprétation des textes, en l’occurrence ne m’intéresse pas.
Ce qui m’intéresse ce sont les effets sociétaux bien palpables et mesurables des religions (à ne pas confondre, par pitié, avec les croyances qui sont toutes respectables et souvent utiles). Je les trouve globalement nocives. La crainte, la culpabilité, la contrition en sont des ressorts majeurs. Je ne pense pas que ces ressorts participent beaucoup de l’élévation et de l’émancipation des hommes...
Il faudrait en tout cas être bien singulier pour penser que les effets de l’athéisme pèsent d’un poid comparable sur nos sociétés.
Il aurait été étonnant qu’on ne s’entende pas sur l’essentiel
Sur la représentation, je crois aussi en sa nécessité bien sûr, nous divergeons juste (mais notablement) sur le rôle des partis. Je les souhaite faibles, parce que forts, ils finissent par être autocentrés.
Je ne recherche pas la marginalité, j’aimerai que des projets comme demexp ou le réseau deviennent plus populaires, en inspirent d’autres et je pense que c’est possible. En tout cas je les vois comme des projets ayant une portée globale car je suis tout à fait d’accord sur la nécessité de penser l’action globalement (je vais pas ressortir la tarte à la crème du penser global agir local... oops je l’ai fait).
Votez blanc, c’est accepter le système électoral tel qu’il est, et ne pas trouver de candidat adéquat. Je ne me trouve pas dans cette situation, je pensais que c’était clair.
Est-ce que les gens sont dupes de l’importance des élections ? il est de bon ton de dire que les hommes politiques ne servent à rien mais l’engouement reste monumental, c’est pour le moins ambigu vous en conviendrez. On fait quand même des élections un moment paroxystique de la vie et de l’action politique, et vous soulignez bien que la démocratie n’est pas réductible à ce moment là. C’est ce que j’ai voulu dire en premier lieu.
Ensuite mon prosélytisme concernant le non-vote est quand même bien léger, n’ayant pas de certitudes sur l’efficacité de la chose, vous l’avez certainement compris.
Profits de distinction me concernant, oui certainement. Mais c’est une effet de bord, pas un objectif premier (je m’auto-socio-analyse quelle gageure...). Je ne crois pas envier ces intellectuels d’autant plus rassurés qu’ils sont moins compris. Je suis sincèrement convaincu que les changements que vous décrivez (si on a Ségo plutôt que Sarko), pour des personnes en situation plus précaire que la mienne, ne sont malheureusement pas décisifs. J’y vois de l’onguent sur une plaie béante. J’ai l’impression que c’est la motivation première de mon non vote : ne pas participer à une imposture qui nous détourne de choses plus fondamentales au nom de mini profits à court terme. Mais j’ai cette discussion de façon récurrente avec plein de votants et je ne suis pas sûr de mon coup. Je demande juste à mes interlocuteurs - avec qui je partage beaucoup d’objectif, souvent - d’admettre que ma position n’est pas plus condamnable que la leur.
Je ne suis pas tout jeune, hélas, je devrai même déjà être de droite à mon âge... J’ai deux filles, et je ne sais pas si c’est se sentir au-dessus des autres que d’avoir envie d’un monde autre pour elles. Peut-être. Vous écrivez très bien sur nos rites idiots :).