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Virginie

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  • Virginie 3 décembre 2009 11:28

    Bonjour !

    Je souhaite réagir à votre article, étant psychologue en France. Il est vrai que le marché du travail offre très peu de débouchés aux psychologues en France également, nous sommes trop nombreux à sortir diplômés chaque année... Cela rend les conditions de vie très difficiles pour nous autres praticiens !
    Je tiens cependant à rectifier une chose : ce métier réclame investissement et rigueur, ainsi qu’adhésion à un code de déontologie, aussi je trouve cela très dangereux de votre part de laisser sous-entendre un manque de sérieux dans notre engagement, car ce ne sont pas les patients qui font les frais de cette situation, mais les psychologues qui acceptent des conditions de travail précaires (sous-payés, non reconnus dans notre statut de cadre, lieu de travail très éloigné du domicile, etc.), mais notre approche auprès du patient reste fiable, et on serait très vite mis en difficulté si on acceptait un poste réclamant des compétences que l’on n’a pas, et très vite repérés aussi !
    Un psychologue est lui-même régulièrment supervisé par un confrère expérimenté, afin de lui exposer des situations de travail diffficiles, et aussi afin d’avoir toujours ce regard extérieur, dans un travail très difficile, car demandant à ce que nos propres problèmes ne rentrent pas en résonnance avec ceux du patient. Ainsi, cela nous demande un travail sur nous-même en permanence.
    Comme dans tout domaine, il peut se glisser un praticien moins sérieux, bien sûr. Mais pas plus que pour un autre métier. On fait ce métier par vocation, c’est un métier très exigeant, ce serait bien plus difficile à assumer encore si on mentait sur nos compétences ou notre approche.
    C’était important pour moi de réagir car notre métier souffre de méconnaissance, on le connaît mal, car beaucoup trop d’autres professions nous volent nos spécificités. Par exemple : le psychiatre est un médecin spécialisé en psychiatrie (il soigne donc des pathologies d’ordre psychiatriques et dépressions). Mais aujourd’hui, il reçoit aussi comme un psychologue pour d’autres types de consultation (consultation de couples, problèmes scolaires, etc), alors que ce n’est pas sa spécificité. Là encore c’est très flou, car certains ce seront formés à cette spécificité, d’autres non, mais il n’existe pas de règlementatin leur interdisant de le faire. Ensuite, il y a les éducateurs et infirmiers (souvent en CMP, hôpital, etc) qui se spécialise en art-thérapie, musicologie, etc. Cela fait encore partie des spécificités du psychologue qui, après 5 ans d’études, peut se spécialiser dans ces domaines. Pire : j’entends des personnes dépressives ou autre me dire qu’elles sont uivies en entretien (type psy) par des personnes de ces professions. Enfin, il y a effectivement les thérapeutes sans diplômes ou avec des diplômes dans d’autres domaines, il en existe une multitude, et je en suis absolument pas contre, mais encore une fois, il manque une règlementation sérieuse. Aussi, une personne souhaitant consulter ne saura plus vers qui se tourner, cela fait rêgner une confusion sans nom et donne mauvaise réputation à notre profession, car ensuite nous récoltons la mauvais image véhiculée par des personnes pratiquant notre métier sans en avoir les compétences, avec l’arsenal d’erreurs qui s’y rattachent. C’est très grave.
    Actuellement en France est étudié un projet de loi qui règlementerait le titre de psychothérapeute. Les psychologues et les médecins y auraient accès. C’est un mieux. Mais encore une fois, lesmédecins, aussi bons praticiens soient-ils dans leur domaine spécifique, ne sont pas formés aux méthodes d’entretien, de diagnostic de personnalité, de pathologies mentales, etc. J’ai eu déjà plusieurs patientes m’ayant relaté avoir été suivies en entretiens psychologiques réguliers par leur médecin de famille, mais de grosses erreurs avaient été commises dans ces suivis, et une prtie de mon travail consistait à « réparer les dégâts ». Encore une fois c’est très grave.
    Donc pour terminer, c’est un métier rigoureux et exigeant, qui nous oblige à continuer à nous former en permanence (car c’est un métier en évolution), et à être supervisé par un psychologue.
    Allonger le temps des études et rendre obligatoire le suivi par un collège universitaire n’est pas la solution à mes yeux, en tous les cas pas de la façon dont c’est proposé, car le doctorat permet de devenir chercheur en psychologie, rien de plus. On s’éloignedonc de la pratique. Pour pratiquer, c’est bac +5, diplôme de master professionnel.
    J’espère vous avoir apporté un peu plus de clarté sur ce sujet !


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