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Commentaire de Mangouste

sur Quand la presse « censure » la presse


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JL ML Mangouste 26 juillet 2006 17:58

Je ne peux répondre à tous les commentaires suite à mon article. Je remercie tous ceux qui ont pris la peine d’y répondre, serait-ce même pour tenter de le ridiculiser. L’important est, il me semble, qu’il y ait débat.

Je voudrais simplement mettre l’accent sur cette critique :

« Les médecines naturelles ou alternatives seraient de simples arnaques ou la voie d’accès de certaines sectes profitant du malheur des gens ».

C’est ignorer un savoir-faire multimillénaire, qui prospère encore dans certaines régions du monde (notamment en Chine et dans certains pays en développement) avec d’excellents résultats. C’est ignorer que ces médecines sont utilisées en complément dans de nombreux pays occidentaux (certains Etats US, Suisse, Canada, etc.), qu’elles font parfois l’objet de recherches sérieuses, que les principes actifs des plantes sont à la base de très nombreux médicaments recomposés chimiquement.

L’argument “arnaque” ou “agissement de secte” ne peut être utilisé de façon générale pour contrer l’usage de ces pratiques différentes. S’il est vrai qu’il est criminel de laisser entendre que manger des légumes suffit à guérir le cancer, il l’est tout autant de ne pas étudier loyalement et selon des protocoles adaptés d’autres propositions dont de nombreux utilisateurs peuvent témoigner des bienfaits qu’ils en ont reçu.

Le mode d’action de la plante est souvent global. L’étude de l’efficacité d’une méthode dite naturelle (qui ne se limite pas d’ailleurs à la phytothérapie) devrait dépasser la seule action mécanique qui est celle des médicaments (agissant d’ailleurs souvent sur le symptôme plus que sur la cause du mal), et s’appuyer sur une vision plus profonde, plus complète, de l’individu souffrant.

Enfin, je ne parlais pas, dans cet article, en tant qu’adepte ou non des « médecines naturelles ».

Je parlais au nom du journaliste qui s’étonne et qui proteste contre le fait qu’une instance animée par les seuls pouvoirs (politique et économique) puisse décréter si le fond de telle ou telle revue est d’intérêt général, si tel ou tel article concernant la santé mérite de participer ou non au débat démocratique. On est alors dans le cas de figure d’une vérité officielle en matière de médecine, vérité protégée par des gens qui ne sont pas a priori compétents et qui ne prendront leurs sources de renseignement qu’auprès des pouvoirs.

J’ai toujours pensé que la presse devait être aussi un contre-pouvoir. Qu’elle peut diffuser des informations contradictoires, même sur des sujets graves, et que c’est au débat démocratique de les mettre en concurrence et au citoyen de se faire lui-même son opinion au final.

A moins que l’on accepte de dire : en médecine (et dans quel autre domaine ?), ce n’est pas à moi de décider ce qui est bon à savoir mais aux spécialistes. Sachant que ceux-ci, comme de nombreux être humains, ne vivent pas que pour le bonheur de tous ; et que les intérêts faussent souvent, précisément, la recherche de l’intérêt général...

C’est pourquoi j’estime :

- qu’une instance comme la CPPAP a son rôle de vigilance, mais qu’elle doit s’en tenir au respect des lois

- et qu’il serait bon que les journalistes (au moins) et le public (au mieux) participent à ce débat essentiel en terme de démocratie : la définition de l’intérêt général en matière de presse. La démocratie représentative a ses limites et doit s’ouvrir aujourd’hui, c’est du moins mon avis, à la démocratie participative.


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