• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de DEALBATA

sur Après Darwin


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

DEALBATA (---.---.159.120) 2 août 2006 22:28

« On lui fait dire beaucoup de chose à ce pauvre Godel (cf. http://www.sm.luth.se/torkel/eget/godel.html) ; son théorème d’incomplétude montre la limite de l’axiomatisation mathématique, mais cela ne touche pas à l’idée de raison d’être d’un système. Ou alors il faut qu’on me donne la source de cette affirmation... »

C’est en effet une extrapolation personnelle, mais les mathématiques, aux dires de certains mathématiciens et physiciens, seraient le meilleur outil symbolique pour décrire l’univers et comme celui-ci est en quelque sorte un système (dont les principaux paramètres sont l’espace et le temps) il peut donc être comparé par analogie.

« D’autre part, qu’est-ce qui permet d’affirmer que la science moderne s’est enfermée dans son propre système ? Ou qu’elle chercherait sa raison d’être en son sein même ? »

La « science » moderne s’est enfermé dans son propre système puisqu’elle en donne elle-même les limites : Elle doit être « Reproductible, réfutable, mesurable ». Ce sont là les modalités qui donnent le cadre (le système) dans lequel elle compte se développer. C’est avec cette définition qu’elle espère avoir les tenants et les aboutissants de l’univers (ou de l’existence) sans se rendre compte qu’elle évolue telle une dérivée, c.a.d, qu’elle se rapproche de plus en plus du but sans qu’un jour elle puisse espérer l’atteindre. Et pour cause : pour passé d’un système à son principe, il faut un saut qualitatif et non pas quantitatif. C’est une sorte d’hypocrisie que pratique la science, elle se détourne du Pourquoi (« Cachez ce Saint que je ne saurais voir ! ») en jurant que seul le Comment l’intéresse mais force est de constater que le questionnement intérieur de grands physiciens par rapport à l’impasse dans laquelle se trouve la science (Cf. entre autres H.ZWIRN « Les limites de la connaissance ») donne à penser que la définition de la « science » moderne elle-même mérite d’être remise en cause.

« La science représente un outil pour appréhender le monde, sans pour autant en représenter la seule grille de lecture possible. L’erreur serait effectivement d’utiliser la seule recherche du comment pour expliquer le pourquoi. Mais on peut intégrer cette recherche du comment au sein de sa recherche du pourquoi, non pas comme moyen ultime, mais comme un support partiel à compléter à l’aide d’autres grilles de lecture. »

La « science » moderne correspond à la grille de lecture du Comment et uniquement celle-ci et l’illusion de croire qu’elle pourra déboucher un jour sur le Pourquoi c’est ne pas comprendre la différence qu’il y a entre 1 et 2.(Les possibilités pour passer du 1 au 2 sont quantitativement indéfinies et seul le saut qualitatif permet de l’atteindre)

« Quant à la phrase : « Cette vision permet de concilier le point de vue mécanique néo-darwinien (manifestation ou expression d’un potentiel) et le point de vu du Dessein (ce déploiement à un début et une fin) et il est forcément intelligent puisque nous le comprenons. », je ne comprends pas la fin.

A.Einstein disait « Ce qui est incompréhensible, c’est que le monde soit compréhensible ». Cette interrogation est révélatrice d’une intuition confuse sur ce qu’est le rapport du comprenant et du compris. L’existence (ou l’univers) étant une projection (ou plus précisément une rétro projection), il n’y a rien qui soit en définitive incompréhensible étant donné que c’est une prise de conscience (actualisation) de cette même projection (seul, ce qu’il y a au-delà du « rétroprojecteur » (le mental) est inaccessible, par définition, à la compréhension).

« En quoi la compréhension de l’univers permet-il d’affirmer la présence d’un Dessein Intelligent ? »

La définition du Dessein Intelligent comme le comprend M.Dugué n’est pas celle que j’entends, Il n’y a pas de volonté créatrice dans le déploiement de l’univers qui exprimerait un choix et une direction, ce n’est que l’expression d’un monde potentiel qui en quelque sorte se révèle à lui-même. Et le fait qu’il soit intelligent signifie pour moi que nous nous comprenons nous-même.

Et la prémisse même est réfutable : en quoi pouvons affirmer que nous comprenons l’Univers (qu’est-ce que la compréhension d’ailleurs) ?

La compréhension c’est le fait que le sujet s’empare de l’objet dans le sens ou celui-ci s’accapare sa propre représentation.(Il faut d’ailleurs noter la dérive de sens de l’objet qui donne objectif et sujet qui donne subjectif , car ce qui est réellement « objectif » c’est le sujet car c’est par lui qu’il y a une actualisation mais dans cette formulation et pour aller un peu plus loin, on pourrait aussi dire que l’objet est un sujet qui s’ignore.) La compréhension ou l’incompréhension du monde (du point vu du Comment) ne reflète pas des fluctuations sur notre relation entre « nous » et l’univers mais un plutôt un état de conscience plus ou moins clair. Ce qui serait inintelligible dans l’univers n’en ferait forcément pas partie.

Etant nous même éléments de l’univers, nous développons des méthodes de pensée qui nous permettent d’agir avec lui, et les constructions de « lois » scientifiques (à opposer à l’idée de découvertes de lois) est un moyen d’interaction parmi d’autres, qui a pour avantage d’apporter dans certains cas une efficacité que d’autres modes d’approches non pas. Cela ne permet ni d’affirmer, ni d’infirmer, la présence d’un Dessein. « 

Je ne crois pas que nous « développions » (dans le sens librement ou par choix) des méthodes de pensée car ces « développements » font aussi partis du monde révélé (comme vous le dites d’ailleurs). Toute expression possible ne peut pas être en dehors de ses propres modalités. Nous ne construisons rien non plus (dans le même sens), nous sommes juste les spectateurs de notre propre spectacle : les lois « scientifiques » ne sont que le reflet de ce qui est et la notion de découvertes doit être comprise plutôt comme une notion de révélation plutôt que comme le fruit du « hasard ». L’efficacité de ses lois est évidente puisqu’elle correspond effectivement à la notion de compréhension telle que je l’ai décrite plus haut. La notion même de paradigme démontre que l’état des connaissances scientifiques n’est que le reflet de la prise de conscience de l’humanité (prise de conscience qui est au détriment de la véritable connaissance, c’est-à-dire la connaissance immédiate ou intuitive telle que l’avaient effectivement les sociétés traditionnelles, qui au fil des siècles et principalement en Occident, a produit une confusion entre le reflet et la source). Le mode d’approche de la « science » moderne en vue de la connaissance est un mode d’approche indirecte (la mesure décrit le reflet mais pas le principe, pour d’écrire le principe il faut être le principe) elle mesure l’image, la réflexion, elle ne pourra donc jamais connaître la source (René Guénon disait : « Connaître, c’est être ») c’est pour cela que par sa propre définition elle n’aura jamais accès à la réalité (Dans le sens B.D’espagnat « Le réel voilé ») Le Dessein, tel que l’entend (il me semble) M.Dugué, ne pourra pas être compris même au prix d’un changement de paradigme mais plutôt à une rupture, non pas de moyen ou de conscience, mais d’état d’être.(Cf. la notion de paradis perdu ou d’apocalypse ou la notion des cycles Hindous)


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès