Nous sommes au Moyen-Orient confrontés à une (des) guerre’s) politico-religieuse(s) dans laquelle chaque partie se réclame du sacré pour faire valoir son bon droit comme droit absolu et donc non-négociable contre l’autre. C’est pourquoi chaque tentative de faire la paix, laquelle se réclame toujours d’un compromis relatif entre les intérêts discordants des uns et des autres, reformatés en intérêts mutualisés et limités complémentaires, achoppe sur les diverses variantes exclusives du fondamentalisme politico-théologique.
La capacité de nuisance des fondamentalismes extrémistes l’emportent nécessairement dès lors que les seules puissances extérieures légitimes (ONU, Europe) susceptibles de jouer aux arbitres pour mettre en oeuvre un processus de pacification acceptable par les populations ont refusé, sous la pression unilatéralement orientée des USA dont la suprématie militaire de fait aurait permis de faire respecter les accords, de jouer pleinement ce rôle impartial visant à faire respecter les décisions de l’ONU également par les deux parties
Quand l’arbitraire des deux poids deux mesures fait échouer toute possibilité d’arbitrage politique , l’arbitraire religieux et militaire s’impose (à tort) comme la seule possibilité de faire justice aux yeux de ceux qui se sentent victimes d’une injustice, surtout s’ils sont militairement les plus faibles, afin de sauver leur honneur bafoué, jusqu’au sacrifice de leur vie.
Imaginons qu’un arbitre fasse partie, ou prenne ouvertement partie pour, d’une population contre une autre dans un conflit violent et vous aurez la guerre ; ajoutons à cela des mobiles religieux non négociables devenus dominants par l’absence même d’espérance de justice politique et vous aurez une violence sans limite dont le seul but est d’éliminer radicalement l’adversaire transformé en ennemi absolu. C’est très exactement la situation dans laquelle se trouvent les populations du Moyen-Orient.
Dans ces conditions seule l’échec vécu et non pas virtuel d’une violence totale et auto-destructrice des belligérants (pas de vainqueurs et que des vaincus) peut devenir une leçon, non seulement pour les parties, mais aussi pour qui est en situation de jouer le rôle d’arbitre et dipose de la force pour cela.