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Commentaire de

sur Après Darwin


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(---.---.209.126) 8 août 2006 11:16

« La question est de savoir pourquoi les mathématiques sont-elles d’une efficacité surprenante ? »

C’est un vaste débat, mais cette efficacité surprenante n’est qu’apparente. Elle vient d’une abstraction qui permet aux mathématiques d’entrer dans pratiquement tous les domaines de la connaissance sans pour autant se les approprier. Elles deviennent en quelque sorte un second langage qui aide à la compréhension mais se limitent à ce rôle. Cela n’implique pas pour autant que le monde pourrait être pensé en termes mathématiques ou un autre langage propre, qui appartiendrait à cette réalité inaccessible dont seule une projection serait à notre portée.

« Oui, bien sûr, si constater que l’on recherche à aller au-delà du Big-bang et essayer d’interpréter les limites de la M.Q (pour aller au-delà ? il d’ailleurs intéressant de constater que l’univers pris par un bout ou par un autre mène à une impasse. Quant à la théorie des cordes, on y retrouvera peut-être plus d’un scientifique qui s’y sera pendu !), si cette démarche là n’est pas la volonté, certes non affichée, de comprendre qu’est-ce QUI « fait » qu’il y a eu un début et qu’il y aura peut-être une fin, évidement de ce point vue la « science » moderne peut-être comparée à une vierge effarouchée. Mais alors si on accepte que la « science » moderne a des limites (qu’elle s’est donnée elle-même d’ailleurs) pourquoi ne laisse-t-elle pas le soin aux autres de répondre à sa place ? Mais si elle faisait cela, l’orthodoxie de la « science » moderne perdrait toute crédibilité car elle laisserait répandre le doute dans les esprits : Le point de vue scientifique serait-il le seul qui doit être pris en compte ? Ou son apparente rationalité (Tiens, c’est quoi la rationalité ?) Cacherait-elle en son sein une irréméDiable lacune concernant ses propres fondements ? »

Pweee, que de procès d’intentions gratuits.

1. La théorie du Big Bang est une théorie remise en question (comme la plupart des théories), et ce moment de l’histoire de l’Univers étant très mal connu, il est normal que les scientifiques s’y intéressent, pour comprendre ce qui s’est passé à ce moment originel, voire même voir si ce moment original a bien existé et ce qu’il représente face à un ou plusieurs univers. 2. La science a des limites, qu’elle reconnaît, et elle accepte d’autres réponses, pour autant qu’il n’y ai pas confusion de genre. Présenter par exemple l’ID comme une théorie scientifique est un non sens, et que quelqu’un d’autre cherche à répondre en confondant les différentes approches n’est pas quelque chose de tolérable car elle conduit à vider tant la science que l’autre approche de leur substance. Il ne s’agit pas de parler de lacune, mais du cadre donné d’un outil. On dirait que cherchez un outil universaliste, nouvelle quête d’un Saint-Graal, qui restera probablement tout aussi infructueuse.

« Non, ils ne l’affirment pas mais ils en sont tellement près qu’ils ont du mal à ne pas le faire transparaître. »

Encore un procès d’intention. J’attends maintenant des arguments démontrant la validité de ces propos.

« considérer que la vision non « scientifique » n’avait aucune valeur puisqu’elle ne correspondait pas à au nouveau cadre qui était en train de prendre forme. »

Il n’y a pas de jugement de valeur (sauf peut-être de la part de certains, mais pas de la majorité) de la part de la science moderne, alors qu’il y en avait plus un de la part de la science médiévale (cherchez le sens du mot « trivial ») ce qui peut se comprendre vu justement la confusion des genres qui régnait.

« Et effectivement, la « science » moderne en « évacuant » le sens symbolique de l’univers a perdu toute chance de compréhension de la Réalité. »

La science pour vous implique le matérialisme, et est donc à rejeter. C’est d’ailleurs un procès d’intention qui est souvent fait au darwinisme. Mais c’est une grossière erreur, la science n’étant qu’un outil, et pas une idéologie. On peut avoir un matérialisme non-scientifique comme une idéologie non matérialiste reconnaissant la science dans son état actuel. La question est de savoir ce qu’on va faire de l’outil, et non d’incriminer l’outil en tant que tel.

« Mais ces développements de compréhension de l’univers ne sont pas le fruit du « hasard », ils correspondent au potentiel exprimé qui s’auto-identifie ayant comme résultat la prise de conscience et peu importe le mécanisme puisqu’il aboutit toujours à la même prise de conscience. »

Ce n’est pas le fruit du hasard, mais d’un mécanisme de sélection : ce qui est pertinent est généralement conservé. Mais il n’y a pas de mécanisme déterministe : la prise de conscience finale sera différent suivant le processus de construction, et donc on n’aboutit pas à la même expression d’un soit-disant potentiel.

« Vous apportez un jugement de valeur sur ce que la science moderne a permis de développer : une progression technique que vous connoté positivement dans le sens où elle apporterait un bienfait pour l’humanité. »

Procès d’intention. J’ai écrit « je n’ose dire progresser » pour justement évacuer tout jugement de valeur.

« QUI observe ? QUI prend conscience et QUI émet des hypothèses (n’est-il pas étrange que certains développements mathématiques précèdent les observations ? »

La science est une aventure humaine, c’est justement ce qui en fait le charme, et les développements mathématiques ne précèdent pas les observations, dans la mesure où l’histoire de la construction mathématique est faite d’un aller-retour entre un développement intérieur, la saisie par les sciences naturelles, des retours d’expériences,... Il est difficile d’un poser un schéma temporel, les développements étant multiples parallèles, disjoints et interconnectés.

« Et encore une fois, le problème insurmontable de la « science » est : QUI est à l’origine ? Elle a donc devant elle un problème métaphysique. »

Ce n’est pas le problème de la science, c’est tout. Ce n’est pas parce qu’elle ne peut et ne veut y répondre qu’elle est à rejeter...

« Le qualificatif véritable signifie que cette Connaissance ne s’actualisait pas par réflexion dans le sens d’une connaissance par la mesure du reflet que produit celle-ci (l’univers) mais qu’il y avait comme une identification de la Connaissance (ou du Principe) elle-même. Celui qui connaissait s’identifiait à cette Connaissance et ne faisait plus qu’un. »

Et c’est quoi ce « Principe » ? On sent une aspiration religieuse, mais celle-ci ne peut conduire à rejeter la science, que visiblement vous comprenez mal.

« mais supposer que cet absolu ne puisse pas être (je réserve le terme exister dans son sens étymologique »ex stare«  : »Qui est en dehors de ce qui est« ) c’est se couper de l’origine du relatif (l’univers) »

Et pourquoi ? Le doute est la source du questionnement, et le questionnement est la base de la recherche, scientifique ou non.

« Et aucun autre paradigme restant dans le cadre de la »science« moderne ne pourra changer quoique ce soit. Il n’y a en fait rien à faire, attendre que le cycle se termine et participer sans en avoir l’illusion et pour ce qui le peuvent se détacher de ce monde pour réintégrer cet état d’être qui nous fait tant défaut. »

On frôle le discours sectaire ici...

« Je ne remets pas non plus en cause le »progrès« technique que la science moderne a développé au cours du temps mais plutôt le prix à payer intellectuellement (dans le sens d’une régression qui lui est induite). »

Ce fruit à payer n’est que le fruit d’une vision scientiste et non de la science. Les bénéfices intellectuels de la réflexion scientifiques sont au contraire nombreux,...

« D’un point de vue historique, il n’est pas facile de dater cette dégénérescence, certains disent 6000 av J.C mais de toutes manières elle a été progressive et correspond à peu près au début de l’histoire elle-même »

Difficile de ne pas voir une volonté de retour en arrière, et un jugement sombre sur la société moderne, une société qui se serait coupée de Dieu, et un souhait de tradition qui me semble proche d’une certaine vision pseudo-religieuse (je ne veux mettre religieux, la religion pouvant être vécue différemment - ici on est plus dans une vision pauvre de la religion), débouchant sur une vision politique basée sur la symbolique religieuse, ou traditionnelle si vous préférez, dont on voit les dégâts à l’heure actuelle. Si c’est cela votre « salut », et bien... non merci ! D’autant que la symbolique est avant tout une histoire personnelle, intérieure, et n’est pas un principe ordonnateur (qui est alors réducteur). On est en tout cas bien dans un problème idéologique et non scientifique, comme l’a justement relevé ropib.


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