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Commentaire de Halman

sur L'ivresse de l'espace


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Halman Halman 24 août 2007 11:08

TB : Pourquoi certains vont dans l’espace :

1/ C’est tellement ruineux que le contribuable américain paie pour l’espace 20 $ par an alors qu’ils dépense 25 $ pour Halloween. C’est sur, il est ruiné le contribuable !

2/ Vous êtes 6.5 milliards d’êtres humains sur Terre, alors qu’est ce que cela peut bien vous faire que seulement quelques dizaines d’entre vous aillent vous découvrir de nouvelles planètes.

3/ On vous offre de nouvelles planètes à habiter, avec des nouvelles ressources, un futur possible de l’espèce humaine et vous les refusez ? C’est inimaginable !

4/ Vous utilisez tous les jours les technologies et matériaux, aussi bien dans votre vie courante qu’à l’hôpital, qui vous rendent bien des services et qui vous sauvent la vie, qui ont été expérimentées dans l’espace et vous vous posez quand même la question de pourquoi dépenser de l’argent en vols spatiaux ?

5/ La Terre est notre berceau et on ne reste pas éternellement dans son berceau. A. Tsiolkovski. Inventeur des fusées au 19ème siècle.

6/ Vous avez des planètes à visiter au dessus de vos têtes et vous n’avez même pas la curiosité de vous y intéresser une seule seconde ?

7/ Mais pour qui vous prenez vous pour vous croire une espèce tellement « arrivée » tellement aboutie, que d’un seul coup vous décidiez que la salvatrice curiosité exploratrice, celle qui pendant 3 milliards d’années nous a fait découvrir de nouvelles ressources et de nouvelles terres pour survivre, vous n’en ayez soudain plus besoin ! Reniement de tout ce qui fait la vie, la survie de la Vie sur notre planète, de la première paramécie à Einstein !

8/ Vous ne vous êtes jamais posé la question de savoir pourquoi Buzz Aldrin lui même met son poing dans la figure d’un abruti qui lui demande « Avez vous vraiment été sur la Lune ou n’était ce qu’un enregistrement dans un studio ? » ? Même pas ça ?

9/ « C’est un petit pas pour un homme, mais un bond de géant pour l’humanité ». Neil Armstrong, le 21/07/1969 quelques secondes après qu’il ait posé le pied sur la Lune. Cela fait une quarantaine d’années et il y en a qui n’ont toujours pas compris la portée infiniment humaine de cet acte et de ces paroles ? Qu’il n’y a pas plus génial que ça ?

10/ Pourquoi Apollo ? Parce qu’en 1957 un petit satellite russe appelé Spoutnik a semé la terreur chez les populations occidentales panurgiennes apeurées. Alors la Nasa a abandonné le projet des avions fusées X15 (pilotée par Neil Armstrong lui même) de la navette X20 (dont Neil Armstrong était un des futurs pilote) qui devait dès les années 1960 construire une station spatiale, qui devait elle même envoyer des navettes sur la Lune pour y construire une base permanente ; mais au lieu de ça, il a été politiquement correct de mettre tous ses moyens financiers et technologiques dans Mercury Gemini et Apollo, pour satisfaire les peurs paniques du public !!!! Et à cause des populations apeurées, on abandonne la navette X20 Dyna Soar et on fait Mercury, Gemini et Apollo pour les rassurer, pour leur montrer que l’occident étaient la meilleure, pour ne pas avoir une « Lune communiste au dessus de nos têtes ». Et à un prix considérablement plus exorbitant que la X20 et sa station.

Donc, même si il n’y avait pas eu l’exorbitante Apollo, nous serions sur la Lune depuis longtemps grâce au discret X20, et sur Mars aussi très certainement.

11/ Vous croyez qu’on vous a attendu pour penser à tout cela ? Même Gagarine dans son livre après son vol orbital en 1961 a écrit « L’atmosphère est très fragile et il faut en prendre soin ». Tout comme Mermoz et Saint Exupery dans les années 1930. Tout comme bien d’autres aviateurs. Les a t’on écoutés ? Non n’est ce pas, il a fallu attendre que les catastrophes climatiques arrivent, montrées par des personnages médiatiques à la Cousteau et à la Hulot pour que cette même population commence à se rendre compte du problème !

12/ « Qui ne peut voir un autre monde est aveugle. » Proverbe indien.

Donc à cause des populations panurgiennes boboesques (vous savez, ces gens qui font éteindre la Tour Eiffel 5 minutes pour faire des économies d’énergie, les mêmes qui ont paniqué en octobre 1957 par le bip bip du Spoutnik) apeurées, nous avons perdu plus d’un siècle dans la terraformation d’une planète qui pourrait déjà peut être vous accueillir !

En clair, ne pas aller dans l’espace est une insulte à l’humanité, pire à la Vie depuis les premières cellules sur Terre.

En définitive, la question de savoir si l’homme doit aller dans l’espace ne devrait même pas se poser : c’est inéluctable. Rester sur Terre et regarder béat les autres planètes autour d’autres systèmes sans au moins avoir l’envie d’aller y voir : alors si nous devons rester scotchés sur notre sol, c’est que toute l’évolution de la vie et de l’espèce humaine n’aura strictement servi à rien.

Car explorer l’espace, c’est exactement du même ordre d’importance fondamentale que l’invention du feu, la naissance de la pensée, la création des premiers outils, les premiers poissons sortis de l’eau pour s’installer sur la terre ferme et créer nos ancêtres. C’est l’apparition sur notre petite planète d’un nouveau niveau de conscience qu’aucun animal n’a jamais eu et n’aura jamais.

L’homme dans l’espace, c’est donc tout simplement inéluctable.

Mais si, la conquête spatiale sert dans la vie quotidienne de chacun, les malades et le tiers monde.

Les appareils de diagnostique, d’imagerie médicale, les matériels d’usage unique utilisés dans tous les services hospitaliers français, depuis quelques années, et bien c’est dans les stations spatiales qu’ils ont étés inventés et mis au point. Les retombées de la recherche spatiale arrivent très rapidement dans le quotidien du patient. Les nouveaux matériaux des usages uniques, pansements, les matériels portables pour diabétiques, cardiaques, les tensiomètres multifonctions à roulettes qu’on déplace d’une chambre à l’autre, échographes portables, thermomètres tympaniques, tout cela a d’abord été développé dans Skylab et les navettes. Idem des soins anti escarres. Grâce aux travaux dans les stations spatiales, appliqués dans nos hôpitaux français, le taux d’escarres des personnes âgés est tombé à un taux ridicule alors que c’était quasi inévitable il y a encore quinze ans. Merci madame Haigneré, monsieur Baudry, monsieur Chrétien, et les autres. Idem des traitements, médicaments, nutrition du patient.

Les rations lyophilisées hyper caloriques, hyper protidiques, développées pour les astronautes, elle sont depuis quelques années dans le commerce et servent à l’alimentation des pays qui souffrent de famine.

Idem des nouveaux matériaux que tout le monde est bien content de retrouver dans les vêtements l’hiver ou l’été, dans les chaussures, dans les ordinateurs, dans la voiture, dans tous les gadgets électroniques quotidiens, gadgets qui n’auraient jamais pu se démocratiser autant sans leurs mise au point pour les stations spatiales. Les gens sont contents d’avoir leur portable pour appeler les pompiers n’importe ou dans la montagne ou à la mer et pour papoter avec la copine. Les gens sont bien contents d’avoir leurs magnétoscopes, voitures modernes avec électroniques à bord, abs et toute la clique, lecteurs dvd, raquettes de tennis en fibre de carbone, chaussures de sports en matériaux complexes et performants, matériaux développés dans les années 1950 pour les engins spatiaux. Pour la précision et pour chasser les idées reçues, l’abs n’a pas été inventé pour l’automobile, mais pour les avions de chasse et de ligne des années 1940. Le Spitfire, le Constellation, le DC4, avaient déjà des systèmes d’anti blocages de roues. Idem du turbo compresseur. Les premiers turbos compresseurs équipaient déjà des avions dans les années 1930 pour battre des records mondiaux d’altitude, et non pas inventés dans les années 1970 pour la formule 1, comme le prétend une certaine croyance populaire dure à faire disparaître. Et vous êtes bien content d’avoir un turbo dans votre voiture ! Entre autres exemples.

La grande majorité des expériences faites dans les navettes, et bien ce sont des expériences médicales qui ont des retombées en quelques années dans les hôpitaux, dans les services de cardiologie, d’imagerie médicale, de diabétologie.

La conquête spatiale, contrairement à ce que la plupart des gens pensent sert parfaitement bien la santé de tout un chacun et le tiers monde.

Tiens, en ce moment, mes ordinateurs, machines mises au point pour les vols Apollo sur la lune, calculent à fond contre le cancer et autres maladies en calcul scientifique partagé par Internet, par le site foldingathome. Ordinateurs qui n’auraient pas connu un tel développement s’ils avaient étés créés pour les vol Gemini puis Apollo. C’est certain, la technologie développée pour l’espace serait bien plus utile ailleurs comme certains le disent sans s’être bien renseignés...

Les dépenses spatiales : Le vrai problème de l’argent pour la recherche spatiale, il n’est pas dans le fait qu’on le dépense pour la recherche spatiale, mais dans le fait que comme dans toutes les agences gouvernementales et non gouvernementales, il y a des profiteurs qui s’en mettent plein les poches, des gâchis monstrueux en projets inutiles. Par exemple notre navette européenne Hermès qui aurait du voler en 1995 coûtait à l’origine 5 milliards de francs. Et bien, à force de réunions annuelles de nos ministres européens de la recherche, d’années en années, pour faire plaisir aux espagnols on a rajouté un moteur à la place d’un sas, l’année suivante l’inverse pour faire plaisir aux allemands, l’année d’après on rallonge la soute et on supprime trois hommes d’équipage, l’année d’après on supprime les sièges éjectables, pour agrandir la soute, etc., etc., etc. Résultat, en 1996, elle n’avait toujours pas été construite et avait coûté 15 milliards uniquement en frais d’études au lieu de 5 pour sa construction et son premier vol. Et le gouvernement, au vu des chiffres d’annuler le programme...

Les véritables scandales, ce sont ceux là.

Les véritables scandales ce sont les fournisseurs privés qui, sous prétexte de s’en mettre plein les poches, fournissent des boosters de mauvaise qualité qui explosent et tuent un équipage, anéantissant du coup les expériences scientifiques qui auraient servi au traitement d’une nouvelle maladie, d’une nouvelle technologie, stoppant les vols pour plus d’un ans, etc.

Le véritable scandale n’est pas l’argent dépensé dans la conquête spatiale, mais la manière dont il est utilisé ensuite.

« La Terre est un berceau pour l’homme, et on ne reste pas éternellement dans son berceau » Cette citation est de Tsiolkovski, le savant russe de la fin du 19 ème siècle qui a inventé l’astronautique, les premiers calculs sur les fusées, qui a été le premier à réfléchir scientifiquement à l’envoi d’un homme dans l’espace. A.C Clarke l’a reprise dans sa quadrilogie des Odyssée de l’Espace.

Et si ce sont les gens qui disaient que de l’autre coté de la mer il n’y avait rien, que des monstres, que le vide, qui avaient interdit à Christophe Colomb de partir naviguer, jamais on n’aurait découvert l’amérique.

Et si, il y a des millions d’années, les groupes de pré sapiens, nos ancêtres, affamés, n’étaient pas partis explorer les savanes alentours pour trouver de la nourriture, la sécurité loin de prédateurs, nous n’existerions tout simplement pas, l’espèce éteinte, par la famine ou par le manque de curiosité, de témérité ?

Notre planète n’est pas éternelle. Notre Soleil n’est pas éternel et dans 4 milliards d’années avalera toutes les planètes jusqu’à Mars. Actuellement, notre planète est dans une phase atmosphérique et géologique étonnamment stable qui ne va pas durer bien longtemps. Nous mêmes sommes en train de la détruire consciencieusement, les effets de notre bêtise se font déjà sentir : les océans montent, les courants marins sont en train de se dévier, les glaciers sont en train de modifier les courants marins non salés, bouleversant l’atmosphère planétairement, l’atmosphère devient instable, etc. Nous avons donc intérêt à trouver vite fait une planète pour aller y survivre. Rester sur Terre est condamner l’humanité, mais aussi tout ce que l’humanité véhicule, la vie, la conscience, à périr sur une planète exsangue.

L’homme est un explorateur dans le plus profond de ses gènes. Imprimés par des millions de générations de nos ancêtres qui ont du leur survie en explorant en permanence d’autres espaces pour trouver de la nourriture, pour s’abriter d’un prédateur, pour trouver des climats moins froids, etc. Pour ne pas mourir. Donc explorer d’autres mondes, c’est notre nature et c’est surtout une question de survie. Les ressources de notre planète ne sont pas infinies et nous les avons déjà bien épuisées.

Et comme chaque fois, il y aura ceux qui sauront aller de l’avant et aller explorer une Amérique extraterrestre, et ceux qui resteront en arrière, qui préféreront se laisser massacrer et affamer par des phénomènes naturels incontrôlables qui détruiront sûrement une civilisation qui n’aura pas su voir venir la fin.

Et puis franchement, on vous offre l’opportunité d’aller voir d’autres planète, vous ne me ferez jamais croire qu’au moins pour la curiosité, pour le spectacle, pour l’aventure cela ne vous tente pas un peu. Tout de même un petit peu non ? Sinon pourquoi vous intéressez vous à l’astronomie, à la science ? Et oui, c’est cela, vous commencez à comprendre. Il y a bien déjà des touristes inscrits sur les listes d’attente pour les futurs hôtels spatiaux. Il y a bien des milliardaires qui se paient une place sur Mir.

Et une place dans les fusées de trajectoires paraboliques comme celles su X Prize cela ne vous tente pas ?

Et imaginez un hôpital en orbite. Quels patients en profiteraient pour allonger leur durée de vie : les cardiaques, les paraplégiques, les gens qui ont des problèmes osseux, d’ostéoporose, des problèmes moteurs, veineux. Les personnes âgées : plus du tout fatiguées de se traîner dans un fauteuil roulant, pas d’escarres, moins de fatigue, longévité accrue et problème de place dans les hôpitaux terrestres résolu. Mon rêve : envoyer les cardiaques dans l’espace régulièrement pour leur reposer un peu leur cœur. Les grands brûlés, en apesanteur, donc leur peau sans le moindre contact avec un drap, les cellules de la peau sans le moindre contact avec quoi que ce soit, donc guérison plus rapide et moins douloureuse.

Et ce n’est pas une question de culture, d’éducation, de niveau intellectuel. Il y a vingt ans, dans mon club de vol à voile, nous proposions au gens, gratuitement, de les emmener faire un tour en planeur au moment du coucher du soleil à deux mille mètres d’altitude. Sur une quarantaine de personnes, de tous horizons professionnels et sociaux, des cadres, des cadres supérieurs, des ouvriers, des étudiants, des administratifs, des sportifs, des techniciens, seuls deux ou trois acceptaient, les autres préférant « sortir » s’enfermer dans des restaurants et boites de nuits enfumés et bruyants. Et ce genre de comportements de manque de curiosité, d’innovation, d’adaptation, je le constate toujours aujourd’hui au quotidien dans mon travail.

Il est clair que le jour ou nous proposerons à des civils de s’installer sur une autre planète, les seuls qui iront seront : pour l’aventure, pour le fric, pour faire bien sur un CV pour la carrière. Alors que les vrais explorateurs, les précurseurs, les innovateurs, ceux qui ont une vision à grande échelle et non pas terre à terre, sont ceux qui, avant les opportunistes auront déjà été rechercher une autre planète, fuyant cette foule matérialistes de colons civils, auront installé les bases, l’auront rendue habitable pour les civils que paradoxalement ils fuient à toutes jambes, non, à toutes fusées. Et pendant que les civils et techniciens carriéristes s’installeront bien contents de trouver une autre planète à explorer, les vrais explorateurs seront déjà repartis depuis longtemps sur une autre planète pour la découvrir et l’explorer. Et ainsi de suite, de planète en planète. Pour ensemencer la vie. Pendant que notre planète vidée de ses ressources, n’a plus la moindre calorie à offrir aux humains qui dépérissent irrémédiablement.

C’est exactement comme cela que cela s’est passé pour l’amérique. D’abord les explorateurs, les découvreurs, puis les civils pour la ruée vers l’or, vers la fortune, l’aventure, l’héroïsme imbécile qui fait bien dans une carrière, pour le sport, pour l’aventure, pour le fun, pour l’adrénaline, pour se prouver qu’on en a, pour le fric, pour la mode, pour les filles, pour écrire un livre, pour la célébrité, pour son ego.

Et il se passera la même chose pour Mars, pour Titan, pour les exoplanètes dont nous commençons à découvrir l’existence.

Et inéluctablement, l’espèce humaine, de planète en planète, de millénaire en millénaire se répandra dans la galaxie, puis dans les autres galaxies, puis dans tout l’univers.

Pendant ce temps là, ceux qui bêtement seront restés sur terre, périront dans les soubresauts géologiques et atmosphériques d’une planète à l’agonie. N’ayant pas voulu voir la réalité.

Et il y aura deux espèces humaines. Ceux qui physiologiquement auront évolué et donné une deuxième branche d’explorateurs, parcourant ETERNELEMENT les étoiles, et ceux qui resteront sur la planète, impossible évolution, cul de sac de la nature, s’éteindront, anéantissant l’étincelle de vie qui s’est battue pour survivre pendant des millions d’années sur Terre.

C’est quelque chose qui se passe au tréfonds de la conscience humaine. Et puis, essayer de sortir de notre atmosphère par des bons en supersonique, cela ne ressemble-t-il pas à s’y méprendre à la sortie de l’eau en bondissant et en rampant des premiers poissons, il y a quelques millions d’années ? Moi même, en planeur, un moteur me manque à tous les vols pour pouvoir aller voir au dessus de la base des nuages, là où les ascendances s’arrêtent.

Je vous laisse réfléchir à ça.


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