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Commentaire de Thierry LEITZ

sur Petit panorama 2007 de la fusion nucléaire


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Thierry LEITZ 30 septembre 2007 21:30

Bon aperçu des pistes de recherche en fusion nucléaire.

Mais je rejoins le commentaire de Jacques sur le jugement d’opportunité d’investissement qui doit rester « dépassionné ». Autrement dit il faut élargir les sources d’informations sur un projet quelconque de grande ampleur, car c’est aussi notre contribution qui utilisée là, ne l’est pas ailleurs. Les errements économiques subséquents à l’engagement dans des impasses sont un luxe que l’humanité ne peut plus se permettre.

Or la fusion par confinement magnétique n’est pas une voie nouvelle. La « nouveauté » d’Iter est de vouloir produire un plasma plus ample sur une durée supérieure. Sur le site ITER, l’ambition annoncée est de dégager une énergie de 500 Mw sur une durée de 400 secondes. Ce qui en soit donne une idée de la difficulté physique de stabilisation de plasma. Les températures attendues de 200 millions de degrés dans un volume de 840m3, soit le plus grand tokamak jamais conçu va requérir une énergie électromagnétique de confinement énorme. Le préchauffage des éléments lui aussi très énergivore montre qu’on espère faire avec cette installation beaucoup d’énergie...avec beaucoup d’énergie, et non pas « quelques litre d’eau de mer » ce qui est une caricature grossière qui insulte autant le bon sens que la physique elle-même.

Les résultats observés dans les tokamaks précédents, en Russie, JET en Angleterre ou Tore Supra à Cadarache, ou au Japon sont objectivement très loin de donner confiance dans l’exploitation civile de la fusion.

Les résultats attendus d’Iter sont repoussés, avant même la construction de la machine, à 40 ans : 10 ans de construction (sans les retard et autres pépins) 30 ans d’« expérimentation ». De quoi offrir carrière et prestige dans un projet certes passionnant du point de vue théorique mais dont il faut -en raison même de son coût, 10-15 milliards d’€- évaluer les chances de réussites et l’éloignement des conclusions, ce qui est rédibitoire en raison même de l’évolution probable des menaces diverses et concrètes : crise financière et climatiques notamment.

Même si ITER ouvre la voie de la fusion, ce qui n’est pas prouvé (on se donne 40 ans pour) il en faudra encore autant pour valider une filière électronucléaire de fusion, ce qui fait pas loin d’un siècle...

Bon mettons que cela marche. A quel coût ? Quel niveau technologique et financier sera requis pour gérer les systèmes en toute sécurité ? Les découvertes d’ITER ne font pas l’objet d’une utilisation contrainte de la part des partenaires du projet (qui possèdent déja la bombe...excepté le Japon). Quid du détournement militaire des travaux ?

Ca fait beaucoup d’incertitudes pour quelques certitudes : son coût extravagant et son utilité aussi lointaine qu’incertaine. Mais si çà fait rêver le peuple en attendant, c’est déjà çà ! Et puis c’est lui qui paie !


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