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Commentaire de Pierre Régnier

sur Nul n'est prophète en son pays


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Pierre Régnier Pierre Régnier 11 octobre 2007 17:02

Merci, Luciole, de poser des questions précises. Voici mes réponses précises :

1/ J’AI POSÉ la question à l’archevêque de Paris à l’époque où il se nommait Lustiger. Je n’ai pas reçu de réponse. J’avoue manquer de persévérance : je n’ai pas encore posé la question au successeur.

2/ Parmi cent (ou mille ?) passages de l’Ancien Testament qui vous permettront « de vous faire une idée plus précise » en voici au moins trois :
- Dieu a fait tuer tous les premiers-nés d’Egypte (Ex 12, 20). Coupables, les bébés, d’avoir maltraité son peuple ?
- Dieu a donné l’ordre à Moïse de massacrer son peuple qui avait adoré le veau d’or (un crime aussi grave que celui des nazis ?). Moïse, sans doute plus avancé que Dieu vers notre actuelle conception des droits de l’homme, a rechigné et n’a exécuté « que » 3000 de ses compagnons (Ex 32, 21)
- Dieu a demandé à son peuple de se préparer à exterminer les cananéens (Deut 7-20) puis de procéder à cette extermination (livre de Josué). Dans ce dernier cas il s’agissait de tenir la belle promesse faite par Dieu à son peuple de lui donner la terre de Canaan. Cette conception du « don par l’extermination », authentifiée par l’église d’aujourd’hui comme étant bien celle de Dieu il y a 3000 ans, continue de faire des « merveilles » dans le coin de la terre où Jésus a prêché pour l’amour universel. Les israéliens d’aujourd’hui ont de bonnes raisons d’adhérer à cette conception. Compte tenu que l’islam, de son côté, enseigne dans ses propres textes sacrés (dixit le Hamas) que c’est aux musulmans que le même Dieu a donné la même terre, ils ont eux aussi de bonnes raisons d’adhérer à cette conception du don de Dieu. Et la « merveilleuse » situation qui résulte de cette intelligente générosité de Dieu va pouvoir durer encore longtemps. Encore 3000 ans, peut-être, si les juifs, les chrétiens et les musulmans persévèrent dans leur « merveilleuse » conception de la « parole de Dieu »

3/ Sur votre troisième question, moi j’ai « réussi à trancher » : la riposte à la violence nazie relevait du bien, pas les « massacres aussi horribles qu’inutiles ». On ne peut excuser ces horreurs si leurs auteurs savaient qu’elles étaient inutiles. Mais face à la violence d’en face la violence anti-nazie était indispensable, y compris avec les RISQUES de violences inutiles. Il faut d’ailleurs rappeler et déplorer que, dans les motivations de ceux qui ripostaient aux horreurs nazies la pire de celles-ci, celle exercée contre les juifs dans les camps d’extermination, compta bien peu, même quand elle fut parfaitement connue.

J’aimerais que tout ça serve de leçon, y compris pour ceux qui dirigent aujourd’hui l’église catholique.


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