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Commentaire de

sur Retour à la case départ, vous perdez 30%


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(---.---.16.25) 14 septembre 2006 15:12

Que puis-je ajouter ?

En IFRS, vous devez définir votre engagement hors bilan. Cela inclut le coût des retraites de vos employés encore en activité. Les 790 à 1000 milliards correspondent au surcout des retraites, par rapport à ce que nous assumons déjà.

Dans le cas d’une entreprise américaine, c’est indispensable puisque la société peut être rachetée, et l’acheteur devient responsable du paiement des retraites. L’acheteur récupère donc une dette sociale.

Le départ en préretraite n’intervient pas, puisqu’il n’y a pas de pré retraite dans la fonction publique. Par ailleurs, on tente de chiffrer une dette actuelle tenant compte des retraites des fonctionnaires actuels. On ne tient pas compte de l’évolution de cette dette en fonction de nos investissements, dépenses, recrutement, acceptation d’un abaissement de l’age de la retraite. Pour Pébereau, la dette à fin 2005 est à 2000 milliards. Si nous lui demandions de refaire son évaluation à fin 2006, quel serait le résultat ?

Si vous voulez tenir compte de dépenses non prévues à ce jour, potentiellement nous sommes endettés à 4000 milliards, ou à 8000 .... Il suffit de compter les dépenses pour les 10 prochaines guerres, les retraites des fonctionnaires pour les 3 prochains siècles, que sais-je encore ...

Feriez vous le même calcul avec, mettons, votre logement. Supposez que vous ayez une dette de 200 000 euros pour votre logement. Diriez vous que votre dette est de 900 000 euros, en tenant compte d’une possibilité d’être au chomage pendant 3 ans, de vos 3 enfants qui doivent passer par l’école privée, et une université américaine, du cout de reconstruction de votre logement qui sera détruit par un avion, ce qui n’est pas couvert pas votre assurance, ..... Ce n’est pas sérieux.

Je répète, l’idée était de chiffrer la dette en tenant compte du surcout des retraites des fonctionnaires actuels (une partie de leur retraite sera prise en charge par la disparitions des retraités actuels). Vous pouvez contester la méthode d’évaluation de Pébereau, mais expliquez nous votre méthode. Ne dites pas « on est à 2000 milliards, et il faut ajouter les retraites » sans préciser d’où vous viennent ces 800 milliards de plus que Pébereau. Vous avez manifestement sorti ce nombre de 2000 milliards à cause du rapport Pébereau, et vous avez ajouté les retraites ... qui étaient déjà prévues par la dette Pébereau.

Il faut arreter d’en rajouter sur ce problème, parce que cela n’incite personne à regarder sérieusement les chiffres. Au contraire. On finit par se dire « encore un catastrophiste ».

Or le problème est sérieux, et chacun devrait commencer à s’interroger sur la dette, sur l’utilisation de l’argent publique, sur la manière dont nos gouvernements nous présentent certaines mesures, par exemple des « dépenses » masquées en « moindre rentrée fiscale » (plus simplement des déductions sur les revenus, plutôt que des réductions d’impôts), ce qui permet d’annoncer une volonté de « non croissance des dépenses en volume » tout en engageant l’Etat dans de nouvelles « dépenses », qu’on n’annonce pas clairement que les impôts élevés (encore que la comparaison avec l’étranger est en fait difficile tant que les abbattements de base ne sont pas intégrés dans le taux marginal) que nous payons ne servent qu’à payer des intérêts d’emprunt (au passage, c’est un argument pour les profs qui s’entendent souvent dire « mes impots payent votre salaire », vous pouvez répondre « non non, cos impots comme les miens payent les intérets de la dette »), que c’est l’un des postes de dépenses les plus important, probablement le 2ème sous peu, que ces intérêts font des bons chaque fois que les taux grimpent, et qu’il est peut probable que les taux baissent, et qu’on continue à faire des cadeaux aux uns sans vérifier que l’impact est positif (30 milliards d’allègement de charges sur les bas salaires sans effet étudié sur le long terme (juste sur 6 mois, histoire de voir si l’effet d’annonce joue, et on ne regarde pas la suite), 30 milliards qui pourraient être répartis sur une plus grande plage de salaire pour essayer de casser cette barrière qu’est le seuil au delà duquel vous payez à nouveau la totalité des charges. Le prochain rapport de la cour des comptes, par exemple, va parler des mesures concernant la sécu et de l’absence de contrôle du respect des engagements de chacun. Tout ca nous coutent beaucoup d’argent, mais personne ne s’en préoccupe, obnubilé par la dette qui serait de 1200, 2000, 2500, 3500 milliards...

Il vous suffisait de dire qu’à 1200 milliards de dettes (au sens les emprunts que nous avons déjà en cours de remboursement, donc au sens de Maastricht) nous avons déjà beaucoup de mal à gérer cette dette, et que nos futurs élus, de droite ou de gauche, devront nous en parler sérieusement, quitte à nous dire « ca va être dûr, mais il faut diminuer cette dette ». Et qu’ils nous annoncent « on peut décider de tel allègement, mais nous devrons annuler autre chose, on ne peut pas tout financer ». Qu’ils arretent de s’envoyer dans la figure les dettes que ceux d’en face ont créés, puisqu’ils ont tous augmenté cette dette.

J’aimerai aussi que notre futur chef d’état nous dise un truc du genre « voici mes 3 priorités pour cette année, et je ne peux gérer que 3 priorités. Le reste, on s’en occupera l’année prochaine ». Parce qu’avec l’emploi, la réduction des déficits, la réduction d’impôts, l’amélioration du financement de la Sécu, le recrutement de policiers, l’éducation, les constructions de logements, la lutte contre l’immigration clandestine, la recherche .... ca finit par faire beaucoup de priorité, non ? A croire qu’il n’y a que des priorités.

Pour une fois, faire comme les canadiens et dire « chaque ministre présente 4 projets pour l’année à venir, on met toutes les ressources prévues pour ces 4 projets sur le prioritaire. Si il reste de l’argent à la fin de l’année, il servira pour financer le projet suivant. On ne peut pas tout faire en meme temps », ce serait un grand pas dans l’honnêteté, non ? C’est difficile, surtout électoralement. Mais c’est nécessaire.


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