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Commentaire de bcordelier

sur L'intercompréhension entre langues de même famille : est-ce l'avenir ou une imposture ?


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bcordelier bcordelier 23 février 2008 08:36

@Esperantulo

Non, il n’y a pas de véhémence particulière ni nouvelle dans mes propos, j’essaye au contraire d’être très mesuré. Simplement il m’apparait important de relever certains aspects, travers ou inexactitudes pour conserver un minimum de véracité et d’objectivité dans l’appréhension des faits, et notamment vis à vis des lecteurs d’AgoraVox qui n’ont pas en tête les sempiternels arguments et interprétations partisanes de certains des espérantistes convaincus qu’on croise et recroise ici. Tout en restant toujours courtois, même si je m’autorise parfois quelques piqûres de moustique agaçantes.


L’espéranto, je le connais suffisamment de l’intérieur et de l’extérieur pour m’en être forgé une opinion "éclairée". Ce n’est pas ma tasse de thé, vous le savez, mais peu importe ici. Mais l’emploi de mots creux et fallacieux comme "propédeutique" me fait bondir. Plus on pratique et s’immerge dans plusieurs langues, quelles qu’elles soient, et plus on a de facilité pour en découvrir et acquérir d’autres. Et dans la famille romane, un bon zest de latin, comme rappelé par quelqu’un d’autre, est une clef d’entrée tout autant pertinente que l’espéranto. Laquelle clef propédeutique n’a aucun effet avec le lingala ou le haoussa (non bantou), l’amharique, le malais ou le basque. Quant à maîtriser les règles des verbes perfectifs et imperfectifs du russe grâce à l’espéranto, mazette !


Quant à l’Afrique, gardez-vous, gardons-nous de ressortir les poncifs sur l’émiettement, les conditions de vie, le mode de communication et le développement. D’une part l’Afrique n’est pas une, mais multiple, d’autre part la vitesse des évolutions et des phénomènes qu’on y observe, tant positifs qu’affligeants, est proprement sidérante. Et pour en revenir à l’aspect strictement (socio-)linguistique, en Afrique noire, aucune langue n’ayant de culture écrite ancienne et de prestige incontestable, les langues des anciens colonisateurs continueront à y jouer un rôle majeur et même de s’y développer. A Abidjan ou Libreville le français est désormais une vraie langue maternelle, c’est moins vrai à Dakar, à Bamako ou à Kinshasa. Mais comme le portugais à Luanda ou l’anglais à Accra ou Lagos.


[citation]...et le fait de reduire le nombre de langue à permis la diffussion de l’information à plus grande échelle donc une augmentation des compétences et donc du niveau de vie, la reduction des langues entraine l’augmentation des compétences et ...[/citation]

Attention à un tel argument, car c’est l’argument massue oeuvrant pour la disparition des langues minoritaires, l’ultra-domination d’une ou d’un très petit nombre de langues hégémoniques et... de l’inutilité de nouvelles langues (espéranto en tête). Ou alors votre dialectique m’échappe totalement.


Enfin, l’affirmation que l’Europe comptait davantage de langues locales au Moyen Age m’apparait bien péremptoire. Davantage de dialectes, probablement, de langues certainement non. Probablement moins même. Et la polyglossie, les linguae francae, était limitée à bien peu de choses et de gens, juste quelques commerçants dans les ports ou les villes de foire, quelques tabellions et notaires, quelques moines érudits et quelques seigneurs multi-possessionnés. Fin de parenthèse.


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