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Commentaire de sobriquet

sur Quand une théorie scientifique n'est-elle plus une théorie ?


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sobriquet 2 août 2008 00:07

Bravo pour l’épistémologie de cuisine !

Ainsi, la science énonce des faits, mais comme les scientifiques sont des personnes très humbles, ils acceptent la contradiction ? Et les dogmes ne s’appuient sur aucune observation ?

Mettons les choses au point :

La problématique initiale est de pouvoir mettre de l’ordre dans des phénomènes observés, dans divers but, en particulier pour prédire d’autres phénomènes. Cela revient à tenir un discours sur ces phénomènes, de préférence dans un langage formalisé, comme les maths. Mais les phénomènes ne sont pas des choses mathématiques ; rien ne permet d’affirmer que les évènements sont tels qu’on les perçoit. On ne peut que supposer qu’ils fonctionnent de la même manière que certains objets mathématiques. Et c’est à partir de la confrontation entre ces suppositions et l’observation des phénomènes que l’on construit une théorie. Cela peut nous amener à corriger la représentation mathématique que l’on se fait du phénomène, par exemple si l’on observe un nouveau phénomène qui contredit le discours tenu jusqu’à lors.

Les lois ne sont pas absolues, simples et universelles : elles ont juste vocation à l’être ; elles sont juste usuellement considérées comme telles par leurs utilisateurs. C’est une nuance capitale ! Il n’existe pas de preuve d’"absoluté,  simplicité et universalité", autre que notre cher bon sens !

Mais alors, à partir de quel moment peut-on considérer un énoncé comme un fait ? Jamais. Et la théorie de l’évolution de Darwin n’est pas plus un fait que n’importe quelle autre : elle a donné naissance à des dizaines d’autres théories similaires mais contradictoires les unes avec les autres : adaptationnisme, équilibres ponctués, neutralisme, ... Si un fait peut se contredire lui-même, on peut fiche absolument toutes nos belles théories à la poubelles.

Quoi qu’on en dise, on a toujours le choix de croire ou non en une théorie scientifique : il suffit d’accepter ou de rejeter le formalisme adopté !

Si les partisans de la théorie créationniste reproche aux théories darwinistes de n’être que des théories, et si ce reproche arrive à convaincre des gens, c’est à mon avis que l’on prend trop facilement les théories scientifiques pour des faits.

Et le dogmatisme dans l’histoire ? C’est peut-être justement de confondre les théories et les faits qu’elles sont sensées décrire !

Lorsque l’on écrit d’une part que l’"on n’a pas le choix de croire ou pas [à une théorie scientifique]", et d’autre part que "les dogmes [...] refusent la contradiction", il est temps de se poser des questions !

Je crois que le sujet que abordé par d’auteur mérite un peu plus de sérieux. Les accusations d’étroitesse d’esprit et de dogmatisme faites aux "scientifiques" seraient moins fréquentes si ceux-cis s’interrogeaient davantage sur leur pratique. La science a parfois de bien piètres avocats.

Mais bon, l’épistémologie n’est pas rentable.


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