"Personne ne relève le point qui dit qu’en Savoie la signalisation semble avoir été faite pour accompagner le conducteur et non pour le stresser ou culpabiliser ?"
Voici mon ressenti après 1,5 million de Km :
La fatigue, l’inattention et le stress sont les premiers facteurs d’accident.
Les routes des Alpes sont bien plus accidentogènes que les autres. Une signalisation précise est indispensable pour informer le conducteur des dangers réels. Je viens de parcourir un millier de Km dans les Alpes et je n’ai pas rencontré de problème particulier concernant les vitesses indiquées. Lorsqu’un virage est limité à 50, il est préférable de s’y engager à 50 et pas à 70. Voire moins de 50 pour le confort des passagers.
Pour les autoroutes alpines, les données sont semblables. Les autoroutes françaises sont profilées pour 160 Km/h. Lorsque le relief ne permet pas de conserver ce profil, les limitations indiquées semblent bien correspondre au profilage.
No stress.
Toute indication superflue polluerait les informations. Les responsables de la DDE semblent bien au fait de ce phénomène. S’ils commencent à introduire des infos farfelues, comme on en voit tant par ailleurs, ils vont remplir les ravins de carcasse de voitures.
Ailleurs, l’enjeu est différent.
Sur route, il semble que la principale préoccupation des DDE concernant le panneautage soit d’utiliser le budget alloué pour l’année. Sur des routes au profil rapide, on va en mettre là où on peut. D’où des morceaux de ligne droites avec 5 indications différentes en 500 mètres. Je me souviens de virages en rase campagne (dans des descentes, tout de même), marqués à 30, que je passais pépère à 70 parce que la forme de la courbe et la visibilité le permettent. La limitation à 30 permet de mettre une kyriade de panneaux avant le virage. On en connait pas pour autant le danger réel.
Il est vrai qu’en plaine les accidents dans les virages ont lieu souvent dans des courbes rapides. Ils sont quasi-toujours dûs à un coup de frein stupide (stress) au point de corde. Je connais pas mal de "virages de la mort" sur des nationales qui passent tranquilou à 120 / 130. On peut quand-même pas les limiter à 130 ! Il suffit, pour ces virages, de les border de ces panneaux carrés bleus à flèche blanche pour permettre l’anticipation.
D’ailleurs, c’est ce que les DDE finissent par faire après avoir installé des panneaux limitation de vitesse. Bizarement, les accidents diminuent alors considérablement : ces flèches apportent une information objective sur la nature exacte du virage.
Sur autoroute, aux limitations propres au profilage s’ajoutent des limitations dues à des considération de trafic, comme justement au sud de Lyon. Des sections qui permettent (enfin permettaient) un 140 tranquile sont limitées à 110 parce qu’en période de forte circulation cela fluidifie le trafic. Le paradoxe est qu’en cas de très fort trafic, les vues prises par les radars automatiques sont éliminées parce qu’elles concernent plusieurs véhicules alors que si l’on est seul, une vitesse supérieure à 110 permise par le profil de la voie - donc sans danger - est immédiatement sanctionnée...
Le plus incohérent est l’arrivée au nord de Marseille. Avant l’installation de radars automatiques exitait un sytème très performant de limitation de vitesse en fonction du trafic, de 130 à 90 Km/h. Même les Marseillais le respectaient ! Depuis, le système est supprimé et la section est limitée... à 130 !
En conclusion,
- Régions avec les routes dangereuses : DDE responsables qui s’adressent à des automobilistes responsables
- Ailleurs : grand n’importe quoi, au hasard des budgets, avec une seule obsession : la vitesse, la vitesse, la vitesse... quand 80 % des accidents sont provoqués par des conducteurs roulant aux vitesse autorisées et que des informations objectives sur les points dangereux permettent aux conducteurs de stimuler leur attention, de diminuer leur stress (objectivité de l’information)... et d’éviter l’accident.