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Commentaire de Naja

sur Et si on en parlait ?


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Naja Naja 14 septembre 2008 13:52


Bonjour et merci pour vos encouragements.

Sur le peu de commentaires, je suis en fait d’accord avec vous.

« Avez-vous lu ce petit morceau intéressant, dans le commentaire de clostra « adulte enfermé dans sa problématique » ?Vous montrez, par la dignité de votre intervention, qu’il ne s’agit pas du tout d’enfermement. Et prendre les choses sous cet angle serait le pire qui puisse advenir, l’étiquetage par la bonne conscience. »
Ce passage m’avait échappé. Je ne saurais dire quelle étiquette serait la pire par contre...
Bref panorama de celles que j’ai vu coller :
L’expression de clostra me rappelle certains "conseils" de proches et moins proches : « il faut tourner la page », « c’est du passé », « carpe diem à présent », etc. J’adore ce genre de remarques sous entendant que c’est par faiblesse que je ne « parviens pas à m’en détacher ». Sans doute une façon pour eux de minimiser l’ampleur du pb en se raccrochant à la bouée du « quand on veut, on peut/un problème, une solution ». Des bonnes paroles que je ne sollicite pas et qui ne servent que ceux qui les formulent.
A l’autre bout du spectre, j’en ai trouvé qui condamnent les victimes à une mort morale définitive, les pensent perpétuellement accablées et nécessairement dénuées d’humour ou de gaieté. Collant assez peu à cette image, j’ai parfois suscité l’incrédulité de ces derniers, qui en ont conclu que je ne devais pas avoir véritablement été victime.
Entre les deux, d’autres supposent que nous vivons forcément dans la haine et nourrissons ainsi un désir de vengeance aussi aveugle qu’impérieux. Ils ne manquent en général pas d’ajouter que cela est compréhensible (forcément, puisqu’ils le supposent...) et qu’ils compatissent à notre malheur. Précision dont on comprend mieux la raison en voyant qu’il s’agit en fait pour eux de nous ignorer, expliquant que notre parole est extrémiste et que sa prise en compte mènerait à des lois liberticides. Comme si l’on ne pouvait pas se détacher de la haine ! Et comme si l’on ne pouvait pas en éprouver sans pour autant se muer en partisan de la peine de mort ou de la castration ! J’ai souvent démenti cette idée reçue (principalement sur le net) et j’ai pu observé que cela ne changeait en général pas grand chose au raisonnement de mon interlocuteur... concluant sous mes yeux que j’étais une exception.
Heureusement, il est aussi des personnes qui se gardent de toute forme d’idées reçues à ce sujet.
(Précision à clostra : je ne sais trop ce qu’il en serait pour vous ; je rebondis simplement sur votre expression pour faire part de quelques réactions classiques qui m’ont été adressées, en vrai ou sur le net.)

« C’est pourquoi il faut témoigner, ne jamais s’arrêter. »
Hum.. je me demande si pour quelqu’un imaginant un adulte « enfermé dans sa problématique d’enfance », tout témoignage ne sera pas perçu comme une fâcheuse tendance à ressasser inutilement son passé. Quand bien même, je suis d’accord que ce ne serait pas une raison suffisante pour décider de toujours me taire. Que je sois amenée dans le quotidien à souvent dissimuler ce qui se rapporte à mon histoire pour me protéger est une autre affaire. Enfin, je crois...

 

Bonne continuation à vous.

 

PS : C’est bien « glurgiaque » que j’ai voulu écrire. Sensible au respect d’une certaine cohérence dans la déclinaison de ce néologisme, vous me voyez mortifiée devant le constat de ma soudaine dyslexie.

 


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