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Commentaire de Christophe

sur Anthroposophie : retour sur un article


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Christophe Christophe 18 novembre 2008 12:27

@Philippe Renève,

Je reste d’accord avec vous sur le fond, bien que je sois plus modéré concernant la science.

La science peut aussi devenir une croyance au même titre que toute approche spirituelle déiste. Si l’expression formelle des sciences est nécessaire, il n’en reste pas moins qu’elle n’est pas suffisante. Dans les sciences, il faut aussi admettre la réfutation par les faits aussi bien que la réfutation théorique par l’expression formelle.

Il me semble simplement que certaines approches scientifiques, comme la théorie des cordes, font usage d’une expression formelle sans ne pouvoir être ni vérifiées, ni réfutées par les faits. Ne sommes-nous pas dans le domaine de la croyance scientifique ?

L’expression formelle utilisant les outils mathématiques posent le problème de la création de fonctions mathématiques propres à un sujet donné ; nous créons nos outils formels avec une intention sous-jacente, nous orientons notre propre représentation formelle du monde. Comme toute expérience de simulation (puisque la réalité ne permet pas à l’homme de pouvoir expérimenter par sa propre perception) n’est en aucun cas une preuve de véracité dans le monde réel ; les outils intermédiaires conçus pour se substituer à notre incapacité humaine étant construit sur le même modèle mathématique.

Je ne suis pas pour autant favorable à la croyance déiste pour expliquer les phénomènes du monde non expliqués par la science ; c’est le point d’achopement sur lequel les croyances de toute obédience s’appuient pour faire valoir leur point de vue (il suffit de se référer au créationnisme pour voir sur quels points ils s’appuient pour faire avancer leurs vues). Cette démarche me semble renforcée, sans doute parce que je rejoins Max Weber sur le déchantement du monde, par le désenchantement du rationalisme.

A mon sens, les points levés par l’auteur font surtout référence à des positions propres à une doctrine sans insister sur l’ensemble de la doctrine (principalement le fond) qui leur permet de défendre les points mis en avant. C’est ce qui se passe aussi dans d’autres domaines (par exemple, la reprise aujourd’hui des concepts de liberté et propriété introduites au XVIIIème siècle par les physiocrates reposant sur une vision déiste du monde). Si le raisonnement occulte le fond de la pensée qui mène aux conclusions, la problématique qui se pose est : Pouvons-nous défendre les points avancés sans tenir compte de l’ensemble de la doctrine ?

Il reste cependant important que dans un espace public, dont l’existence est primordiale pour une démocratie, chaque position soit défendue par les tenants d’idées diverses et variées, selon leurs croyances, formelles ou non. Comme le soulignait Pierce, l’homme n’est pas un être rationnel, il peut aussi être irrationnel. Par nature l’homme reste un être irrationnel, la prédominance des comportements irrationnels d’aujourd’hui me semble être inhérente à l’échec de l’émancipation.


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