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Commentaire de Moonz

sur Capitaliste... anticapitaliste ?


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Moonz 21 novembre 2008 21:15

> Plus bas vous décrivez un système pourvu de mécanismes concurrentiels qui poussent à une stabilisation du prix autour d’une valeur « optimale ».

J’ai dit ça, moi ?

Pourtant, si je me relis, je lis « Les goûts des consommateurs changent, les méthodes de production changent, donc les prix aussi... ». Quand donc ai-je parlé d’une quelconque « stabilisation des prix » ?

> Mais n’y-a-t-il pas des cas où ces prix n’arrivent pas à se fixer et grimpent de plus en plus haut en dépit du bon sens ?

Oui, inflation par le crédit ou par l’émission de monnaie, ou suite à des destructions massives (guerre par exemple). Sûrement d’autre que j’ai oubliés. J’ai du mal à voir où vous voulez en venir. Et non, je n’ai pas esquivé le problème des « bulles » : les bulles financières sont justement le second symptôme des maladies précédentes.

> Qui quoi qu’il arrive ne s’écrouleront jamais car si elles le font, elles emporteront avec elles des centaines de milliers d’emplois.

Je vois pas le rapport de cause à effet, mais soit.

> Cela montre qu’à partir d’une certaine échelle, la libre entrée sur le marché est impossible (très difficile) et que nous ne pouvons croire à l’application de théories économiques libérales.

Je me tue à vous dire que cette hypothèse (coût d’entrée nul) est uniquement présente dans la théorie néo-classique, qui n’est même pas spécialement favorable au libéralisme. C’est juste un joujou de matheux, que certains étatiste interprètent en « l’état doit s’assurer que les conditions sont remplies » et que certains libéraux interprètent en « il a été prouvé mathématiquement que le marché converge tout seul vers un optimum ».

> Admlettez nénanmoins que « croire » à la doctrine libérale est du même ordre que « croire » en Jésus

Non, piur Jésus, je n’ai que la foi ; pour le libéralisme, j’ai la raison.

> ce qui n’a aucun intérêt si ca ne se vérifie pas dans la réalité, au niveau de son application physique.

Haaaa, l’empirisme... Sublime outil pour vérifier la validité d’une théorie... sauf que dans les sciences sociales, ça marche moins bien : les faits ne parlent pas d’eux-mêmes et s’interprètent à l’aide d’une théorie. Il suffit de voir la crise actuelle : au même fait, les économistes autrichiens mettent en cause une mauvaise politique monétaire (taux d’intérêt trop bas), les néo-keynésiens aussi mais à l’opposé (taux d’intérêts trop élevés), les communistes mettent en cause le capitalisme en entier, les anarchistes la connivence entre les affaires et la politique, les socialistes une insuffisance de contrôles. Et après, on nous dit « l’expérience tranchera »...

> La majorité de la monnaie n’est pas créée par la BCE, mais par le crédit. Les banques pouvaient se contenter de prêter le double de ce qu’elles possèdent, plutôt que le décuple, et à des taux d’intérêt supérieur (le prix du crédit) à ce qui s’est fait. Imaginez l’ampleur de la crise aujourd’hui, si le crédit avait été encore plus facile ?

Entièrement d’accord avec cette analyse. Puisque nous ne sommes pas d’accord avec la conclusion, examinons les prémisses :

> rien n’obligeait les banques a être plus prudentes sur leur réserve fractionnaire

Aucune loi ne les contraignait à étendre le crédit, mais toute, toute la politique les y incitait plus que fortement :

* Les taux directeurs des banques centrales sont un énorme signal du niveau de crédit « proposé ». Proposé par le gouvernement.

* Les hommes politiques qui leur promettent de les sauver, ça incite aussi à la prise de risque. Si je te dis « va au casino : si tu perds, je paie, si tu gagnes, c’est pour toi », tu seras plus ou moins prudent que si les pertes comme les profits étaient pour toi ?

* Pour cette crise, il est intéressant de noter que c’est le gouvernement américain qui a masqué les risques sur les crédits immobiliers à faibles taux pour les populations pauvres, en mettant une garantie implicite du trésor dessus (cf Fannie Mae et Freddie Mac).

Une banque a rarement envie de faire banqueroute, et est donc naturellement prudente. Quand elle a par contre en dessous d’elle un filet nommé « état » et derrière elle un incitateur appelé « banque centrale », ça incline moins la prudence...

> Je ne comprends pas votre remarque.

Simple : juste parce que vous voyez que les banques sont privées, vous en déduisez que tout le système et libéral. C’est pas pour chercher le point godwin, mais sous le 3e reich tout était « privé », mais c’était bien peu libéral...

> Bah quand le système capitaliste est détourné pour servir uniquement les plus puissants, tout comme la démocratie, le système ne s’auto-perpétue pas et tend vers le système féodal.

Quand un système est abandonné dans les faits (mais pas forcément abandonné nominalement), c’est sa fin. Jolie lapalissade, mais ce qu’il fallait prouver, c’est que dans les prémisses de la démocratie et du libéralisme se trouvent le féodalisme.

> Quand ce sont les « méchants » qui deviennent les banquiers, les députés ou les commissaires du peuple, la société s’auto-détruit plus ou moins lentement.

Quand les méchants arrivent au pouvoir, c’est la merde. Décidément, vous aimez les lapalissades smiley. Solution : limiter le plus possible tous les pouvoirs. D’où la philosophie de l’état minimal, du règne de la loi...

Vous ne seriez pas libéral sans le savoir ? smiley

> A titre informatif, pourriez-vous préciser quelle est la théorie économique qui représente le plus votre « doctrine » libérale, selon vous ?

L’école autrichienne (Ludwig von Mises en est l’archétype parfait). Bastiat aussi (cocorico smiley), et peut être J.B. Say (jamais lu ce dernier, mais j’en ai entendu parler).


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