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Commentaire de Llamaë

sur De la nécessité de dire et de ne pas dire du mal de BHL


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Llamaë 23 janvier 2009 15:31

Que j’ai un manque certain de confiance en moi est incontestable : mon appréhension est dûe à ma jeunesse, à mon absence totale de légitimité pour écrire sur le sujet (comme ça ne t’a pas échappé) et au fait que c’est la première fois que je poste un article. Franchement, je ne m’attendais pas à un tel déluge, ça me travaille beaucoup depuis hier soir et les premières remarques acerbes. J’ai été attaqué (et traité de propagandiste sioniste) pour un article que je pensais humaniste. J’ai beaucoup appris depuis hier soir.
Je ne sais pas ce qu’est un "langage de style", je sais en revanche ce qu’est du "paraphrasé" (ou en tout cas son acception péjorative que tu semble m’attribuer) mais je ne suis le chantre d’aucune école de pensée et je ne cherche pas à faire passer des idées. En revanche, je suis forcément, comme tout le monde, influencé par ce que je lis, d’où peut-être cette sensation "paraphrasique" que tu ressens apparemment en me lisant, bien malgré moi, je t’assure...
Il y a nuance quand je disais dans ma première réponse "connaître BHL" (et Albert Jacquard), je voulais dire que je savais qui c’était. Approximation de ma part...
Sur l’hypocrisie : on est modeste ou on l’est pas. Si on est modeste, n’est ce pas hypocrite que de ne pas le dire ? Ca fait un moment que je me pose cette question...je pense que nous avons tous les deux raisons et tous les deux tort... Mais si tu me connaissais "en vrai", tu aurais pu constater que je suis quelqu’un de généralement effacé en public et que l’écriture est mon moyen de libre expression.
Tu critiques mon style, mon maniement du langage écrit, que les "littéraires" d’Agoravox pourraient utiliser et savent dénouer. Mais je t’assure : j’écris comme ça parce que les mots, à l’écrit, me viennent comme ça et dans la mesure de mes capacités intellectuelles, je pèse chacun d’entre eux quand j’écris, non pas pour manipuler mais pour essayer le mieux possible de faire passer ce qui me tient lieu de "pensée", à 23 ans...

Faut-il nécessairement avoir vécu la guerre pour parler de la guerre ? Je partage avec toi le sentiment que ma légitimité est très proche de zéro. Est-ce pour autant que je ne dois pas essayer de me forger un avis et éventuellement de le confronter à ceux des autres ? Si je n’ai vraiment aucune légitimité à écrire, autant ne pas penser non plus... demain j’attaque le régime de pensée sec : TF1, foot et bière. Je fuirais toute conversation qui m’aurait semblée intéressante, de peur de voir poindre un avis illégitime. J’ai déjà eu cette conversation de la légitimité des personnes qui s’expriment à la radio avec un ami (oui, j’en ai...). Il pensait lui que seul une poignée de gens de science devrait pouvoir s’exprimer sur tel ou tel sujet. Je n’étais pas d’accord (c’est plus sympa une discussion quand on n’est pas d’accord, ! Quoiqu’en l’occurence, il me semble, mon cher Pallas, que nous avons bien plus de points communs que de "points de dissenssion"), estimant que chacun pouvait donner son avis, à la condition que le rôle et la fonction de chacun soit clairement énoncée, afin tous les auditeurs puissent se faire son idée de la légitimité du locuteur et, in fine, un jugement sur ce qui est dit.

Maintenant revenons à l’essentiel.
Et sur l’essentiel, nous partageons le même avis, contrairement à ce que tu sembles penser.
Ton résumé de la situation correspond mot pour mot (enfin presque, moi j’utiliserais mon style pompeux !) à ce que je pourrais écrire sur le sujet si je décidais de donner mon avis...
A l’exception du dernier paragraphe :
"BHL, ainsi que TOi, penser tout savoir, vous pensez resumer un conflit sur un bloque de Papier, c’est bien, mais c’est du bla bla inutile, vous ne connaissez pas la souffrance, cette Haine qu’ils ont envers les uns les autres. Un enfant Israelien, qui a vu son Pere mourrir, et un enfant Palestinien qui a vu son pere mourrir aussi, tous 2, voudront se vengez, et ils se vengeront, s’entretuant, entre temps, ils auront crée une famille, et cette haine perdura de generation en generation et il s’accroissera, devenant chaque fois plus sanglant, plus meurtrier, plus barbare, c’est cela une guerre qui dure eternellement."

Parce que, entre la victime d’un préjudice et un coupable, la meilleur solution que nous ayons encore trouvé consiste en l’intervention d’une tierce personne, symbolisée par la Justice, aussi difficile que soit l’établissement de son règne (parce que les coupables feront toujours tout pour ne pas être jugés et que les victimes préféreraient souvent "se faire justice elles-mêmes") ;
Et parce que certains d’entre eux ont déjà pardonné (http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1592) et essaient de se reconstruire et de rencontrer "l’autre" sans faire appel à la haine parce qu’ils ont su la refouler (ce qui est, je crois, une des choses que j’admire le plus...) ;
Je pense, confortablement installé sur mon canapé et, de ce fait, non sans ressentir une immense gêne voire un irrépressible sentiment de honte dus au fait que ce n’est pas moi qui ait eu à subir cette situation et que ce n’est pas moi qui vais devoir consentir à l’effort que je préconise pourtant, que la paix est possible là-bas.

Voilà, mon cher Pallas, le fond de ma pensée, ou du moins, sincèrement, ce que j’ai réussi à en tirer au lieu de bosser cet après-midi...

Amicalement.


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