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Commentaire de Courouve

sur 1815


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Senatus populusque (Courouve) Courouve 30 janvier 2009 15:39

Blaise Pascal : « S’il y a un Dieu, il est infiniment incompréhensible, puisque, n’ayant ni parties ni bornes, il n’a nul rapport à nous. Nous sommes donc incapables de connaître ni ce qu’il est, ni s’il est. » (Pensées, B 233, L 418).

 

Le principe d’économie des concepts, ou « rasoir d’Ockham » (admis par Pascal mais seulement dans les sciences) enjoint de ne pas multiplier les êtres sans nécessité (Traité des principes de la théologie).

On trouve plus de raison de nier l’existence de Dieu parce qu’on ne peut pas la prouver, que de la croire par la seule raison qu’on ne peut démontrer qu’elle n’est pas (cf la Lettre de Pascal au père Noël, 29 octobre 1647, où l’argument est appliqué à la question de la matière subtile de Descartes).

L’inexistence des êtres de fictions (Dieux païens ou Dieu monothéiste, démons et chimères) est en effet indémontrable et inéprouvable, faute de tout lien entre ces êtres et notre réalité, comme l’avait bien vu Pascal.

Les vérités dites de fait (par exemple la vérité géographique : « la Corse est une île ») ne se démontrent pas, elles se constatent (si le niveau de la mer baissait suffisamment, la Corse pourrait un jour se trouver rattachée au Continent).

Seules les vérités de raison (e. g. si x est impair, (x + 1)² est multiple de 4) sont susceptibles d’une démonstration.

C’est cependant à l’honneur du christianisme que d’avoir ressenti le besoin d’une preuve de l’existence de Dieu : tentatives d’Anselme, Descartes, Malebranche, entre autres. Tentative réfutée par avance par Aristote :

« ceux qui définissent ne prouvent pas ce faisant l’existence du défini. » (Seconds analytiques, II, vii, 92b). 

puis par Oldenburg :

Henri Oldenburg (secrétaire de la Royal Society de Londres), dont le nom mérite de rester dans les annales de l’athéologie : « Des définitions ne peuvent contenir autre chose que des concepts formés par notre esprit ; or notre esprit conçoit beaucoup d’objets qui n’existent pas et sa fécondité est grande à multiplier et à augmenter les objets qu’il a conçus. Je ne vois donc pas comment de ce concept que j’ai de Dieu, je puis inférer l’existence de Dieu. » (Lettre à Baruch Spinoza, 27 septembre 1661).


et David Hume.


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