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Commentaire de morice

sur Pour l'ex trader devenu moine cistercien, la crise financière n'est qu'un "gros rhume du marché” !


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morice morice 12 février 2009 10:17

 comme vous dites, cher philosémite...

Le philosémitisme, c’est du racisme
 
Jaffa , le 18 décembre 2002,
 
Je n’aime pas les philosémites, ces gens qui choisissent de lutter contre l’antisémitisme comme s’il n’y avait pas plus urgent à faire. Dans notre monde, tellement accablé de problèmes et de vraies souffrances, il y a quelque chose de profondément pervers chez ces personnes qui préfèrent protéger et soutenir – non pas les pauvres, non pas les réfugiés, non pas les opprimés – mais un groupe fortuné, influent et entretenant des relations multiples avec les puissants de ce monde, et activement engagé dans l’épuration ethnique de la Palestine. Le principal chantre de ce mouvement richement doté est un juif américain, directeur de l’Anti-Defamation League, Abe Foxman. Voici deux ans de cela, il a été pris sur le fait en train de recevoir d’énormes sommes d’argent des mains du super-escroc Marc Rich, un forban qui avait volé le contribuable américain avant d’aller se mettre au vert en Suisse. Durant des années, Foxman et son organisation ont constitué des dossiers sur des gens qui s’opposaient à l’apartheid et ils ont vendu ces renseignements au Mossad et à l’Afrique du Sud de Forster. Ils s’introduisaient dans leurs appartements, volaient des documents, faisaient filer les militants de gauche en Californie. L’année dernière, Foxman et l’Anti-Defamation League ont été condamnés par un tribunal américain pour avoir intimidé et diffamé des parties civiles auxquelles ils ont dû verser des millions de dollars de dommages et intérêts. Le meilleur copain de ce Foxman est un certain Ariel Sharon, vous savez, le massacreur de Sabra, Chatila, Qibiya et Djénine. Un livre récent, de Gordon Thomas et Martin Dillon, L’Assassinat de Robert Maxwell : Le super-espion d’Israël, confirme que les philosémites patentés entretiennent des liens permanents avec le Mossad, bras armé de l’apartheid israélien, célèbre, chez vous en Norvège, pour son crime perpétré à Lillehammer. Bref, les philosémites sont des gens douteux qui reçoivent de l’argent d’escrocs afin d’occulter le génocide rampant des Palestiniens.
 
Cela n’a rien d’étonnant, dès lors que l’emphase même mise sur l’ " antisémitisme " ressortit au racisme caractérisé, comme s’il s’agît d’un racisme pire que tout autre racisme envers un quelconque autre groupe humain. Les gens qui dénoncent l’ " antisémitisme ", et non le " racisme " ou les " préjugés ethniques ", ne font, en réalité, qu’affirmer qu’il y aurait quelque chose de très spécial – et de particulièrement condamnable – dans la discrimination à l’encontre de ce groupe humain en particulier. En d’autres termes, ces gens-là sont racistes.
 
Le Norvégien moyen n’hésitera pas à vous avouer qu’il n’aime pas les Suédois. Parfois, il se reprendra, mais ce sera pour vous dire qu’il ne peut littéralement pas les voir en peinture. Les plus âgés parlent ouvertement de leur haine des Allemands. Les juifs aussi : le best-seller récent écrit par le philosémite Goldhagen qualifie tous les Allemands de " tortionnaires volontaires au service d’Hitler ". " Tout juif doit entretenir en son cœur une sainte haine de l’Allemand ", affirme Elie Wiesel, autre philosémite patenté. En somme, personne ne se formalise de ces déclarations racistes ; Wiesel a même reçu le prix Nobel de la paix de l’Académie de Norvège.
 
Les Allemands ne sont pas les objets exclusifs de cette haine. Un écrivain juif, Daniel Pipes, a co-écrit une tribune, avec le Danois Lars Hedegaard, dans le quotidien canadien National Post (le 27 août 2002), dont le propriétaire est le seigneur juif des médias Israel Asper, un grand ami de mon pays, Israël. Dans cette tribune, ils écrivaient :
 
" Les immigrés majoritairement musulmans représentent 5 % de la population, mais ils reçoivent jusqu’à 40 % des allocations sociales. Les musulmans ne représentent que 4 % de la population du Danemark, forte de 4,5 millions d’âmes, mais ils représentent la majorité des violeurs prouvés dans ce pays, sujet particulièrement sensible lorsqu’on sait que la quasi totalité des femmes qui en sont les victimes ne sont pas musulmanes ".
 
Je ne pense pas que l’on puisse trouver plus raciste que ces propos, même en allant chercher du renfort du côté du journal nazi Der Sturmer. Néanmoins, personne ne semble s’en formaliser.
 
Le discours raciste sur l’antisémitisme sert à protéger le racisme israélien. Il est désarmant de constater que certaines personnes continuent à y prêter attention, et que leurs larmes de crocodile s’écoulent à longueur de colonnes dans les journaux. Je me demande pourquoi le Troisième Reich n’a pas tenté de stopper les forces alliées en affirmant qu’elles étaient motivées par un " préjugé anti-allemand ". On imagine des soldats russes entendant ce genre d’émission radiodiffusée à Stalingrad et laisser tomber le fusil, de honte… Ou bien alors, se pourrait-il que le seul préjugé blâmable soit le préjugé anti-juif ? Apparemment, c’est le cas, en ce qui concerne les philosémites : le quotidien britannique The Guardian a écrit au sujet d’un dirigeant raciste néerlandais que, bien qu’il abhorrât les musulmans et les Arabes, ce n’était pas un mauvais garçon, dans la mesure où il aimait les juifs. Peut-on être plus raciste que ça ?
 
L’article de Christine Mohn (qui m’attaque) est bien dans la lignée. Elle me dépeint comme " un juif ethnique qui se présente comme chrétien ". A l’instar d’Adolf Hitler, elle pense que " quand on a été juif, c’est définitif ", que ce juif soit baptisé ou pas importe peu, car il ne saurait, tout au plus, comme c’est mon cas (d’après Mme Mohn), que " se présenter " comme chrétien . Cependant, les non-racistes sont d’un autre avis. Un philosémite est un juif en puissance, puisqu’il considère que les juifs sont plus égaux que d’autres. Un juif de naissance peut couper les ponts avec l’ " ethicité juive " s’il croit en l’égalité entre tous les Hommes comme Saint Paul, Marx et Trotsky. Sur ce point, l’Eglise et le parti communiste sont du même avis.
 
C’était, de fait, la vision qu’avait de cette question Abram Leon, un jeune partisan de Trotsky, qui périt à Auschwitz en 1944. Dans son livre capital, La Question juive : une interprétation marxiste‚ (je suis reconnaissant à Noam Chomsky de m’avoir fait découvrir cet auteur), ce communiste d’origine juive décrit les juifs comme un " peuple-classe ", historiquement voué à l’exploitation des autres hommes [les non-juifs, Ndt]. " Un homme d’origine juive a toujours la possibilité de laisser tomber “les juifs” et de rejoindre la commune humanité ", a écrit ce Leon.
 
Mais Mme Mohn ignore absolument tout du judaïsme. Elle écrit : " Le phénomène de l’élection, tel qu’on le connaît dans la tradition juive, n’a rien à voir avec la proximité avec Dieu ou la supériorité (des juifs) par rapport aux non-juifs ". Nous ne demandons qu’à la croire, mais nous ne pouvons que croire aussi ce qu’affirmait un grand rabbin d’Israël aujourd’hui décédé, le plus grand défenseur du judaïsme contemporain, le rabbin Kook, lorsqu’il écrivait : " La différence entre une âme juive et une âme non-juive est plus importante et profonde que celle qui existe entre une âme humaine et l’âme d’une vache ".
 
Les philosémites attendent de nous que nous " parlions (seulement) en bonne part " de la judaïté et, sinon, " que nous nous taisions ". Mais c’est là la prérogative des seuls morts. Dans le discours contemporain, nous évoquons librement les insuffisances de l’Islam et du Christianisme, du capitalisme et du communisme, et de fait, on devrait pouvoir critiquer tout autant le judaïsme. Ce ne serait en rien tenir un discours raciste : les premiers détracteurs de la judaïté sont des gens d’origine juive, de Karl Marx à Israël Shahak. Il ne s’agit là pas plus d’un discours de droite : la Première Internationale, celle de Marx, a condamné, après un débat long et animé, tout autant les philosémites que les antisémites.
 
Les racistes sont souvent insupportables et stupides. Et il est de fait que Christine Mohn a réussi brillamment à concocter un article plein de fiel, qui prouve son incapacité à lire et à comprendre mon article. Ainsi, elle écrit : " La chose la plus importante dans le programme politique de Shamir consiste à affirmer que la meilleure définition qu’on puisse donner des juifs est de dire qu’ils sont les assassins du Christ ", alors que c’est exactement le contraire que j’ai écrit : " Il ne saurait y avoir de culpabilité collective survivant au passage de nombreuses générations. Les juifs ne doivent pas plus être condamnés pour avoir mis à mort Jésus Christ que les Français ne doivent l’être pour avoir envoyé Jeanne d’Arc au bûcher ". Ses autres allégations, à l’encan, sont tout aussi erronées.
 
Pour conclure, j’aimerais citer un penseur socialiste américain, Dave Kersting : " Nous devrions nous sentir offensés par cette focalisation dramatique sur l’antisémitisme – en des temps où des horreurs racistes CARACTERISÉES sont en train d’être perpétrées contre la population non-juive de Palestine, qui subit la suprématie ethnique NON DISSIMULÉE des sionistes. Cet intérêt tout à fait exagéré pour je ne sais quel “antisémitisme” est l’arme principale utilisée par la violence ethnique RÉELLE, à notre époque, dans notre monde ".
 

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