Il se peut bien, pour l’instant, que le système post-industriel n’ait pas trouvé son modèle social.
C’est en effet une pensée très lucide. Oui nous avons transitionné vers une autre société que l’on peut effectivement qualifier de "post-industrielle" mais jusqu’à présent on arrivait à faire comme si la société industrielle avait encore cours. On le fesait tant bien que mal, mais on le fesait.
Si la crise est si violente, ce n’est pas qu’une histoire de folie financière (ce n’est pas la première ni la dernière bulle géante qui éclate) mais parce qu’il devient apparent que l’on a changé de société. La bulle immobillière était le dernier sursaut de la société industrielle et ce sursaut a permis de masquer son effondrement en cours depuis l’an 2000. Une révolution technique de nature fortement déflationiste est en effet en train de prendre le controle d’une grande partie de l’économie. Mais la bulle immobillière a masqué un temps cette déflation. Ce n’est que lorsqu’elle a éclatée que l’on s’est apperçu de l’état du désastre.
Cette société post industrielle, n’a effectivement pas de modèle social car sa mise en place nécéssiterait la destruction de l’ancien modèle social. Or, cela ne touche pas que les pauvres comme on voudrait nous le faire croire. Les médias centralisés sont également des victimes de la première société et l’effondrement du droit d’auteur n’est que la face visible de l’iceberg. Aux USA, la presse papier commence à s’effondrer laissant le champ libre à tout le reste. La révolution technologique était déflationiste pendant la bulle immobillière, elle le reste après. Mais en l’abscence d’un relai de croissance fusse t’il artificiel ses effets sont terribles.
J’avais écrit dans "une révolution politique après la révolution technologique" (article agoravox) que cette révolution technique risquait fort de s’aventurer sur le terrain de la politique. Il semblerait que ce soit malheureusement le cas même si ce n’est pas pour tout de suite.
Mais une chose est sure, le monde industriel s’effondre en ce moment et une nouvelle organisation pousse pour se mettre en place. Cette organisation n’est pas sympathique, elle ne l’est ni pour nos syndicats, ni pour nos politiques et probablement pour peu de gens. Elle représente pour l’instant l’inconnu. Mais il est un temps ou il convient au contraire de relacher nos régulations pour qu’une nouvelle société puisse remplacer l’ancienne. La nouvelle société dans un premier temps risque d’être plus dure que l’ancienne mais elle assurera une continuité politique. En dehors de cela, il n’y aura pas de salut.