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Commentaire de ddacoudre

sur Y a-t-il une différence entre un crime civil et un crime guerrier ?


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ddacoudre ddacoudre 7 mars 2009 23:58

bonjour abolad

Nous savons que l’idée de la mort est moins effrayante que la durée de la souffrance ou des humiliations qui y mènent, et notre émotion nous fera plus regarder comme insupportables les conditions qui y conduisent, car un Être torturé crie, alors que sous une bombe il est anonyme, ce qui nous pousse à condamner les moyens plutôt que les schémas culturels qui y prédisposent.
Et dans le cadre de l’hominisation, devrions-nous alors dire que la production d’armes capables d’exterminations est une étape vers cette hominisation ? Ou bien ne pas y renoncer parce que nous ne pouvons pas nous passer des profits que leurs productions génèrent et ne pas trouver d’emplois à ceux qui y contribuent. Surtout ne pensez pas que c’est pour nous protéger d’éventuels agresseurs, car ceux que nous identifions comme tels aujourd’hui, c’est l’occident qui leur a fourni ces armes, ou donné les moyens techniques, pour se protéger eux aussi contre d’éventuels agresseurs qui n’étaient autres que nous même par pays interposé.

C’est un pas que nous ne franchirons pas car nos relations économiques imposent de préserver sa richesse, ses intérêts égoïstes de la convoitise des autres, tout en se donnant les moyens d’une puissance militaire supérieure à celle que nous vendons pour s’autoriser d’aller la chercher chez les autres.
Ainsi nous sommes en permanence dans une dichotomie du raisonnement qui nous a conduits à organiser, par des accords, l’art de s’entre-tuer, pour réglementer un événement sociétal que nous jugeons irréversible, qui nous entraîne jusqu’à estimer que ceux qui ne disposent pas des moyens de faire la guerre comme les puissants l’on définit, deviennent des criminels, parce que les puissants savent qu’en organisant la confrontation sur leur définition de la guerre, leur puissance ne peut être vaincue. Ainsi un ordre qui se voulait régulateur a fini par régénérer la guerre totale qui touche les civils et que nous appelons terrorisme, qui se qualifie aussi « d’armes des pauvres ».
Il s’agit moins, par une émotion compréhensible de la qualification des conséquences de justifier de l’horreur des actes qui n’ont rien à envier à ceux de la guerre, que de maintenir cette définition dans l’illégalité de son recours, car notre histoire regorge de terrorisme qui est devenu révolution avant de finir en armée régulière.
Le respect de la vie comme pas vers l’hominisation, ne souffre pas de partage, même si des atrocités nous émeuvent au point de désirer la mort pour ceux qui les commettent, car impulsivement nous sommes aptes à la donner à tous les instants pour des raisons les plus insignifiantes qui ne sont révélatrices que d’une inadéquation ou d’une névrose plus profonde.

Oser faire ce pas vers l’hominisation en déclarant la guerre comme crime contre l’humanité est aujourd’hui impensable tant les intérêts politiques, idéologiques, religieux, économiques y sont étroitement liés. Pour que cette voie se jalonne, il sera nécessaire de l’ancrer dans le conscient profond de chaque Être qui naît, et pour cela il n’y a que l’éducation.

cordialement.


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