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Commentaire de Euros du Village

sur Directive services : le marché contre le politique, ou l'enjeu Bolkestein


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Euros du Village Euros du Village 16 février 2006 10:21

Antoire, l’Europe ne « complexifie » pas, au contraire, elle cherche à harmoniser des situations qui sont très différentes. Si vous voulez, en gros, on a 25 pays qui depuis toujours ont vécu de manière autonome, et aujourd’hui on essaye de faire une seule économie : c’est un chantier gigantesque ! Si on prend juste un exemple tout bête : le système de signalisation ferroviaire (en ce moment on essaye de mettre en place un système unique en Europe, l’ERTMS) : vous avez 25 réseaux ferrés qui sont structurés à l’intérieur de frontières et qui ne sont pas connectés entre eux, tous les systèmes de guidage sont différents, les conducteurs n’ont pas les mêmes permis, les mêmes formations, les trains et les infrastructures ne sont pas compatibles, il y a plus de 25 langues différentes, etc. l’ERTMS, c’est juste un projet qui vise à créer un code de conduite et de commande unique : a priori, c’est peu de chose, mais cela coûte des milliards sur plusieurs dizaine d’année, un projet qui emploie des centaines de personnes, etc. C’est à chaque fois tout cela qu’il faut prendre en compte : pour les services, c’est donc absolument énorme, et la quantité de paramètres à prendre en compte est considérable : d’où une directive, qui est un texte d’« encadrement » ; on fixe des grands principes, des grandes lignes, des exigences minimales, des objectifs, et ensuite les Etats utilisent les moyens qu’ils souhaitent pour atteindre ces objectifs. C’est donc la réalité qui est complexe, parce que nous sommes sur un continent qui a une histoire, des sociétés, des individus complexes et surtout très différents les uns des autres. Une richesse mais aussi un défi, dans un monde où nous devons nous lier pour pouvoir peser... « L’unite dans la diversité », c’est la devise de l’union ! Bref, tout ça pour dire que c’est très facile de s’opposer et de mépriser la construction de l’Europe : mais c’est beaucoup plus dur de défendre ce projet et sa nécessité au vu de la complexité et de la pédagogie que cela demande.

Mathieu Collet


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