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Commentaire de Job

sur Aidons le capitalisme, il en a besoin...


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Job (---.---.132.80) 2 novembre 2006 13:09

@ JDCh

Merci pour le lien. Votre blog-explicatif est intéressant. Vous savez présenter les données.

Toutefois ce que je reproche aux fonds de pensions est très simple : c’est que sous couvert d’être défenseurs des droits sociaux et bénéfiques au capitalisme, ils tournent de plus en plus à vide. " Comme vous le dite, il suffit d’un offreur et d’un demandeur pour que çà marche.

Je dirai qu’un fonds n’a besoin que de trois composants pour que çà roule : Un ensemble de données, une offre et une demande relatives.

3 ou 4 opérateurs tout au plus (informatisés voire numérisés...on peut penser à des IA qui misent de manière statistiques-probabilistes).

Ce phénomène « fonds de pensions » est révélateur de la nature totalement abstraite et immatérielle des rapports économiques actuels : plus besoin du travail. Le travail n’est plus nécessaire au fonctionnement de l’économie. Quand les masses salariales des pays émergents seront « trop élevées » l’automation intelligente prendra le relais pour la plupart des taches. Ne pas oublier que le travail est une combinaison machine/homme. Quand un des facteurs est trop coûteux ou problématique, on renforce l’autre.

Je rappelle à tous que nous en sommes au point où les machines fabriquent les machines. Avec les nanotechnologies, ce phénomène va être démultiplié.

Bref, vôtre idée du capitalisme conduit à une impasse pour l’écrasante majorité dont on n’a plus besoin. On peut estimer que d’ici 25 ans, le phénomène se révélera dans toute sa splendeur.

Les fonds de pensions sont les prémices de l’économie future autosuffisante et quasi-déshumanisée.

Le problème : que va-t-on faire des gens ?

Aujourd’hui, on en a fait des « guerriers » dans le cadre de la « guerre économique » ce qui a permis de tous les transformés en « objets ». Et oui à la guerre, les pertes sont normales. Il y a des sacrifices. Ce qui est bien avec celle-là, c’est qu’elle est discrète et les gens sont sacrifiés par petits paquets. Il se rendent eux-mêmes malades avec l’idéologie de la performance : « je n’ai pas été assez bon », « je n’ai pas été assez fort », « je n’ai pas été assez intelligent ».

Mais après les avoir réduits à l’état d’objet, après le processus de chosification des hommes, quel autre beau programme est-il prévu ?

À mon sens, le prochain régime politique que les gens dans leur inconscience collective et leur culte de la consommation vont demander eux-mêmes est le fascisme.

De l’inter-aliénation, on va passer à l’auto-aliénation collective.

Et je ne pense pas fantasmer. Cet hélas, un processus parfaitement logique, descriptible et prévisible.

Nous sommes « malades ».

Les Indiens (d’Inde) trouvent du reste que nous ne sommes pas assez « spirituels ».

Le « spirituel » est une alternative au « fascisme ».

Mais vôtre capitalisme [et son chantre, Milton Friedman] n’a pas besoin d’être aidé. Les gens coopèrent parfaitement tous les jours qu’ils soient au travail ou au chômage. Et il a l’appui de toutes les forces politiques et syndicales.

Les fonctionnaires eux-mêmes sont mentalement colonisés et ils sont entrain de scier la branche sur laquelle ils sont assis. D’où l’idéologie anti-étatique. Car tous les services publics sont en réalité parfaitement privatisables.

La justice, la police, la monnaie, l’éducation, l’hygiène, le contrôle du travail, la fabrication des lois, etc.

L’idéologie que vous défendez explique tout. Les rapports entre une femme et un homme, entre vous et vous-mêmes, etc.

Le pire à mon sens, c’est que les décideurs eux-mêmes sont ALIENES.

Les idées d’offre et de demande (modèle du marché), la valeur mesurée en unité monétaires (pouvoirs social d’acquisition), Le fait que tout est accessible (chaque être est une chose et elle a un prix), les sentiments (immatériels par nature sont eux-mêmes achetables et cessibles), tout peut être expliqué par les concepts de « transaction », de « contrat », de « consentement » (même conditionné), « d’intérêt », « d’utilité », « de survie », etc...

Le caractère le plus évident dont se défend l’économiste d’ailleurs, c’est le côté prescriptif de ces discours. Et de prédictif, il n’y a finalement que ce qu’on a induit soi-même. Comme d’autres choix (écartés) auraient pu être fait, on voit arriver ce qu’on voulait voir. Et rien d’autre. Et l’analogie avec la Physique ne tient pas. Dans cette dernière, s’il y a une richesse de combinaisons, on ne peut pas faire tout et n’importe quoi. Et la physique n’explique pas tout.

Voilà, quand une théorie explique tout, c’est probablement qu’elle n’explique rien mais qu’elle comble un vide.

Pour moi, les « sciences économiques » ne sont que les « techniques économiques ».

Si vous ne vous êtes pas interrogés encore sur le fond philosophique et anthropologique de votre discours, il est temps.

Je vous remercie d’avoir lancé ce débat car à mon avis, vous avez raison il est utile.

Très cordialement


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