@ l’auteur, à toutes et tous,
le résultat du P.S. est fort d’un très grand enseignement : le parti ne peut pas rester tel qu’il est actuellement. Les chantiers à ouvrir - enfin ? - sont nombreux et lourds. j’en citerai deux :
- Remise à plat du socle idéologique de gauche.
Que veut-on enfin ? Un P.S. orienté vers une social démocratie rénovée qui allie souci de l’efficacité économique et justice sociale profonde et plus seulement en trompe l’oeil ? Un P.S. orienté fortement à gauche avec une remise en cause du modèle capitaliste et un changement de société ?
Au delà du choix, il faudra aussi expliquer comment nous comptons y parvenir et ne pas se contenter de déclarations de principes du style « yakafocon ». car les électeurs, dont je suis, ne donneront plus de blanc-seing. Trop de risques de voir la confiance donnée être manipulée et arrangée à une sauce que désavoueraient les électeurs. Il faudra aussi que les décisions prises soient respectées par les membres du parti et que la « haute hiérarchie » du parti cesse de s’asseoir sur les votes des militants parce que cela ne va pas dans le sens souhaité. Bref, un effort de clarté, d’honnêteté collective et de probité personnelle. j’avoue avoir peu confiance dans le panier de crabes qu’est devenue la direction du P.S.
- L’émergence d’une direction unifiée et forte.
Je ne souhaite pas que le P.S. devienne - comme l’UMP - une machine électorale au service d’un seul, appliquant les idées d’un seul, sous les oripeaux d’une démocratie de façade. Le P.S. a vocation à être un parti de réflexion collective où les décisions sont discutées avant d’être tranchées. mais nous devons avoir - enfin, encore enfin ! - une direction claire qui, après le débat, applique les décisions prises et dirige sans atermoiements la ligne politique. Bref, l’émergence sinon d’un leader, du moins d’une équipe dirigeante cohérente et soudée.
Nous n’avons ni l’un ni l’autre. Martine Aubry doit son accession au poste de premier secrétaire à une coalition sans cohérence politique interne autre que le « tout sauf Ségolène Royal ». Incapable de peser - elle n’a pas de base propre, elle est l’otage de gens qui n’ont aucune envie de voir les choses évoluer. les barons du P.S. savent fort bien que l’évolution du P.S ; sera vraisemblablement fatale à leur « carrière ».
Nous devons avoir ces deux résultats simultanément. Comment choisir en effet une ligne politique claire si nous ne savons pas si nous aurons une équipe dirigeante capable de la suivre et ayant l’honnêteté de ne pas la renier ? Comment choisir une équipe dirigeante si nous ne savons pas ou aller.
Je l’ai dit déjà l’année dernière, le P.S. fait face à des échéances cruciales. Il le fait désarmé, déboussolé, totalement à poil en fait. il a commencé à se faire plumer, et sans réaction forte, le dépeçage continuera.
Que faire alors ? Devons nous accepter les replâtrages de façade qui se profilent ? Pouvons nous accepter une rénovation en trompe l’oeil, une réaction à minima ? Non bien sur. Pouvons nous demander un mouvement national sanctionné par un nouveau congrès qui tranchera entre les choix possibles ? Je le pense. Aurons nous ce courage politique ? Je n’ai pas de doutes sur l’envie à la base. Je crains que la rue de Solférino ne refuse cela.
Devrons nous alors nous armer de balais pour aller mettre dehors ces gens qui ont confisqué cet outil qui, en définitive nous appartient à nous tous, militants et sympathisants de gauche ? Si dans les prochaines semaines, la direction du P.S. ne bouge pas vite et fort, j’en viens à le souhaiter.
Manuel Atréide
P.S. : J’espère que Nicolas ne m’en voudra pas de remettre ici ce texte que j’ai déjà placé en commentaire de son article, mais sur son blog. Le débat doit avoir lieu, quel que soit l’endroit où il démarre. Il y a urgence désormais.
M.