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Commentaire de Krokodilo

sur Les troubles du spectre autistique : de la science à l'obscurantisme sectaire


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Krokodilo Krokodilo 13 juillet 2009 16:25

J’ai l’impression que dans le domaine qui fait l’objet de votre article, l’autisme et les traitements par diverses psychothérapies, il y a un manque de rigueur dans l’évaluation des résultats, que d’ailleurs vous rappelez vous-même : « Cette étude a été depuis largement critiquée (Scopler et al, 1989) ».
Au sujet de cette étude de Lovaas, justement, je trouve ce passage choquant :
« Les résultats seront publiés en 1987 (Lovaas, 1987). Il y montre que presque la moitié des enfants du groupe expérimental (47%), c’est-à-dire ceux qui reçurent le traitement comportemental intensif (plus de 40 heures semaine), arrivent à un fonctionnement comparable à celui de leurs pairs non autistes, leur permettant d’intégrer le système éducatif classique sans nécessiter d’aide et ont un gain de QI de 30 points en moyenne, après trois ans de traitement. »

Arriver à un fonctionnement comparable à celui de leurs pairs non malades, avec en plus un gain de QI de 30 points, pour moi ça s’appelle une guérison. Faire croire cela, faire miroiter un espoir de guérison dans un cas sur deux, je trouve cela choquant, à la limite de l’imposture scientifique.

« toutes montrent un pourcentage élevé de 20 à 66% d’enfants qui intègrent une scolarité ordinaire sans aide à la fin du traitement (de 2 à 4 ans pour les études citées ci-dessous) : »

Intégrer, oui, mais comment ça se passe, avec ou sans un ou une assistante personnelle présente dans la classe, quel a été le sentiment des enseignants, leurs difficultés ? Ont-ils fait cours indifféremment à toute la classe ou organisé un enseignement différencié pour cet élève ? L’accueil exigeant, particulier et spécifique d’enfants handicapés mentaux peut faire craquer plus d’un enseignant ; l’étude ne dit pas s’ils ont pris des arrêts de travail, par exemple, ils peuvent même en être culpabilisés de penser qu’ils ne sont pas à la hauteur.

Et citer, l’ostéopathie crânienne, qui n’est qu’un massage, à effet relaxant pour l’enfant et ses parents…
 
Si la France pèche certainement par un défaut de structures, de prise en charge, d’aide aux parents pour lesquels cette pathologie peut être très éprouvante dans ses formes sévères, certaines associations et certaines psychothérapies me paraissent pécher à l’opposé par excès d’optimisme.


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