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Commentaire de Cascabel

sur Des petits trous, des petits trous... et la route des rats (12)


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Cascabel Cascabel 12 août 2009 02:13

A propos de Maurice Papon

Voici un extrait du livre blanc, de Hubert de Beaufort http://livreblanc.maurice-papon.net/introduction.htm

CHAPITRE II

LA PRÉFECTURE DE BORDEAUX

1- La Préfecture de Bordeaux : une citadelle de papier

2- Le diagramme des responsabilités

3- La Résistance en Gironde, l’OCM et l’affaire Grandclément

Dans cette capitale de la Gironde où les Allemands sont omniprésents fonctionne une préfecture aux effectif modestes, (300 personnes), qui tente de faire face aux multiples problèmes et drames de l’époque : le ravitaillement, le STO, les bombardements, les exécutions, et bien entendu les déportations politiques et raciales.

Une citadelle de papier, la Préfecture de Bordeaux ? La terme est presque excessif. Il faudrait mieux parler d’une présence administrative n’ayant pu fonctionner que grâce à une relative tolérance de la Kommandantur et du KdS à accepter une Résistance discrète.

Quant à la Résistance armée, à Bordeaux comme ailleurs, elle était soit infiltrée, soit anéantie comme nous le relatons à partir des dossiers de René Terrisse, l’historien de la Gironde. Maurice Papon a pratiqué la seule forme de Résistance efficace : celle de discrets sabotages administratifs.

Pour étayer leur dossier, accusation et parties civiles ont mis en avant les seules archives de la préfecture avec les pièces de régularisation signées Papon en écartant les archives de l’Intendance de police et les archives allemandes. Ces documents officiels français n’avaient pas été pris en considération après la guerre, car l’on savait alors qu’ils étaient conçus pour être portés à la connaissance des autorités allemandes.

Comme le dit le rapport des experts de janvier 1985 qui fut annulé par la Cour de Cassation (1) :

" Les choses essentielles ne sont pas écrites. Entrer dans l’optique de l’Occupant peut constituer un moyen de protection, voir de combat " (page 29 du rapport des experts)

(Voir aussi la déposition de P. Saufrignon, le policier résistant déporté, au chapitre V).

Ni la Préfecture, ni Maurice Papon dans ses modestes fonctions de sous-préfet ne pouvaient éviter les déportations : la seule arme possible pour les atténuer reposait sur l’arme d’un formalisme administratif auquel les Allemands restaient relativement sensibles. Comme nous le verrons au chapitre suivant, plus de 150 personnes purent être ainsi rayées du fichier des Juifs et une cinquantaine de demande de libérations furent demandées à la Gestapo : plusieurs avec succès (voir en particulier le cas d’Alice Slitinsky au chapitre VI ).

(1) Le rapport des experts, demandé par la Cour de Bordeaux en 1984 et remis en 1985, fut annulé en 1987 : aucun nouveau rapport ne fut établi. (voir chapitre VI : rappel des procédures).


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