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Commentaire de impertinent3

sur Quand l'Elysée met en scène une visite de Sarkozy...


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impertinent3 impertinent3 7 septembre 2009 13:14

Je complète mon message précédent par le copié-collé d’un article du correspondant à Paris du journal suisse « Le Temps » . Cela montre bien que notre président est la risée de l’Europe entière.
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Dans les coulisses du « Sarkoshow » de crise
Sylvain Besson
Le président repart en province pour mettre en scène son action économique. Décryptage d’un spectacle très organisé, artificiel, mais qui continue à plaire.

« Un beau discours, très rassurant… C’est important ce qu’il dit là, le président… Je suis surpris, il a l’air bien au courant des problèmes de délocalisation… » Les employés de l’usine Faurecia, fabricant de sièges automobiles installé dans la verte campagne de la Suisse normande, avaient l’air contents, jeudi, d’avoir écouté Nicolas Sarkozy.

Malgré l’usure du pouvoir, la crise et des phrases entendues mille fois depuis son élection, les tournées en province du chef de l’Etat continuent de faire mouche auprès d’un certain public. Et la soigneuse mise en scène de ce « Sarkoshow », qui a repris hier après la pause estivale, n’est pas étrangère à son succès.

Décor et public préparés

Le spectacle commence dès l’aube, avec la mise à disposition d’un avion de transport militaire pour les journalistes qui couvrent l’événement. Arrivés à l’usine, flambant neuve et encore presque vide, les médias reçoivent les consignes de la journée. Elle se découpe en trois « séquences » : le président visite ; le président fait une « petite allocution informelle » devant les salariés ; le président participe à une table ronde pour l’emploi. L’important, tout le long, est de « laisser travailler le pool images », les photographes et caméras qui seront « au contact » du président.

Le décor et le public ont été préparés à l’avance. Derrière la table ronde, en toile de fond, il y aura des salariés et des personnalités locales, triés par le préfet pour être représentatifs de la population : un homme en fauteuil roulant, des femmes, un cadre « issu de la diversité ». Sur l’estrade, en face d’un podium surchargé de caméras, la direction de l’usine a disposé des apprentis en blouse blanche, qui entoureront Nicolas Sarkozy lorsqu’il parlera aux salariés.

Selon des syndicalistes, ces novices ont été sélectionnés selon un critère bien précis : leur taille. « Vous voyez, il n’y a que des petits », s’amuse un représentant de la CGT. De fait, aucun des apprentis ne dépasse le président de plus de quelques centimètres.

Nicolas Sarkozy arrive en hélicoptère, accompagné de ministres, de conseillers et d’aides de camp. Mâchonnant quelque chose, parfois interrompu par son téléphone portable, il inspecte d’un air blasé mais souriant les chaînes de montage. Les explications l’intéressent modérément, mais il a un mot pour chaque employé : « Quand il y a un nouveau produit, on vous met en formation ? D’où venez-vous ? Cameroun ? Yaoundé ? Vous soudez, là… » Son discours est calibré pour répondre aux angoisses des ouvriers de l’automobile. « Le rôle du président, c’est d’aller partout où on a besoin de lui, lance-t-il. Des avions, des automobiles, des bateaux, c’est ça une grande économie. […] Je le dis : la France ne sera pas un désert industriel. » La promesse d’investir des fonds publics dans Faurecia, au cas où un concurrent étranger voudrait l’acheter, est bien reçue dans cette entreprise considérée comme « opéable » par ses salariés.

« Est-ce qu’il a été bon ? »

Le « Sarkoshow » n’a pas toujours été aussi bien huilé. Le président traîne comme un boulet ces images du début de mandat, le « descend un peu le dire » furibond lancé à un pêcheur qui l’insultait, le « casse-toi pauv’con » adressé au mauvais plaisant du Salon de l’agriculture. Mais, aujourd’hui, ses déplacements atteignent des sommets de minutie : interdiction aux caméras de contourner l’estrade présidentielle – on risquerait de les voir à l’écran – ; ministres en costume sombre, disposés sur fond d’apprentis en blouse blanche, pour offrir un coloris optimal aux caméras et photographes.

Le caractère artificiel de ces rencontres avec le peuple agace parfois. Cet été, le ministre de l’Education, Luc Chatel, s’est fait brocarder après la visite d’un supermarché dont les clients étaient en fait des employés, amenés par l’entreprise pour « faire masse » (le même procédé a été utilisé jeudi pour remplir l’usine Faurecia).

« Les médias se sont indignés, ils ont dit « vous trichez », s’amuse le sociologue Denis Muzet, président de l’institut Médiascopie. Sans doute que c’était trop mal joué pour passer à l’antenne. Mais quand c’est bien joué, ils s’en accommodent. »

Le public non plus n’est pas dupe. « Quand un homme politique est filmé sur le terrain, c’est un artefact, les gens le sentent, ajoute Denis Muzet. La question n’est pas « est-ce que c’est vrai ? », mais « est-ce qu’il a été bon ? ». C’est la force de Sarkozy : c’est un artiste télévisuel, il emballe un peu tout le monde par sa capacité à établir une proximité, de l’empathie. » Les visites d’usines dans des coins reculés risquent donc de se poursuivre avec une fréquence croissante, jusqu’à l’élection présidentielle de 2012. Comme aime le dire Nicolas Sarkozy, qui ne boit presque pas : « C’est du gros rouge. » Lui, au moins, n’en a pas perdu le goût.
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