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Commentaire de jcm

sur Ce grand cerf qui fait trembler les nuits de septembre


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jcm jcm 12 septembre 2009 12:09

J’ai eu il y a une trentaine d’années l’occasion de côtoyer des cerfs à la période du rut, travaillant à Pont Saintes Maxence en déplacement pendant quelques mois.

Le soir j’allais fréquemment me promener dans cette superbe forêt aux portes de la vile et me suis trouvé, étant promeneur très silencieux et discret, à repérer quelques troupes de ces animaux et des individus isolés.

Mon « jeu » était de tenter de les approcher sans me faire repérer.

Ce n’est pas très facile et peu devenir impressionnant, lorsqu’on se trouve dans une futaie de hêtres, très grands arbres éparpillés à quelque 10 mètres les uns des autres dans des zones sans taillis, en milieu relativement libre donc.

Aller silencieusement de tronc en tronc en profitant des rares instants durant lesquels aucun animal ne semble vous regarder.

Puis soudain vous êtes repéré, tous s’immobilisent et le grand cerf vous fait face, à 25 / 30 mètres, avance de quelques mètres tandis que a troupe recule.

Pas certain qu’il vous ait vraiment vu et vous voie encore (dissimulé que vous êtes derrière un fût) mais il fait face aussi longtemps que le doute subsiste.

On se demande parfois jusqu’où il avancera et ce qui pourrait alors se produire : en fait il reste à distance, frappe du pied, attend que son groupe soit suffisamment éloigné pour le rejoindre sans faire mine de battre en retraite.

Je me suis ainsi parfois laissé entraîner assez loin de la ville et fait piéger par la nuit, sans avoir apporté de lampe.

La recette dans le noir complet, sans lune : un bon bâton de marche et tous les sens en éveil.

L’oreille joue un rôle important et avec un peu d’entraînement on s’aperçoit qu’elle permet de détecter des « échos » auxquels on ne porte habituellement aucune attention et qui renseignent sur l’environnement immédiat.

Le chemin le plus court pour rejoindre l’hôtel me conduisait à un chemin creux bordé d’un côté par un champ de maïs et de l’autre par une épaisse haie marquant la limite de la forêt.

A plusieurs reprises je me suis trouvé à surprendre un cerf immobilisé de l’autre côté de la haie et passant la tête au travers.

Ainsi m’est-il arrivé d’approcher à environ un mètre des naseaux (très grand silence obligatoire !) après avoir repéré quelques bruits de mouvement dans la haie : alors le cerf s’apercevait d’une présence et détalait en poussant un grand cri.

C’est vraiment très intense, impressionnant mais sans danger.

Dommage, je n’avais ni magnétophone ni caméra thermique...

Néanmoins l’expérience est à la portée de chacun et mérite d’être tentée : se trouver par nuit noire dans une forêt que l’on connaît un peu, sans lampe et contraint d’y effectuer un certain parcours permet de découvrir des sensations qui sortent du commun.


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