Je ne comprends pas votre raisonnement. On reconnaît au crédit le
fait qu’il évite l’inflation. Je suis d’accord avec cela : il y a une
richesse à acheter, on délivre un crédit. Lorsque le crédit est
remboursé, l’argent correspondant est détruit.
Le
problème est que dans ce raisonnement, on ne prend pas en compte les
intérêts : ils viennent d’où ? Ils viennent d’autres crédits. Le système
est instable, et en plus, il y a création monétaire en permanence (ce
sont les intérêts). C’est simple non ?
Donc, à
mon humble avis, c’est votre raisonnement qui est faux.
Donner
à l’Etat le pouvoir de battre monnaie, cela veut dire que l’Etat peut
très bien jouer le rôle des banques : accorder des crédits SANS intérêt.
C’est simple. L’inflation qu’on constate aujourd’hui est due aux
intérêts des crédits, qui est réinséré dans le circuit de l’argent ;
c’est l’argent de la dette qui crée l’inflation.
Je vais essayer de vous répondre point par point :
1/ C’est faux, le crédit ne protège pas contre l’inflation lorsqu’il est à l’origine de la monnaie et qu’il y en a toujours plus. Il limite la tentation d’emprunter pour l’Etat par rapport à une situation extrême ou celui-ci peut faire fonctionner la planche à billet directement, si vous voulez.
2/ Je suis d’accord avec vous, je n’ai pas argumenté la dessus en premier lieu.
3/ Je suis peu familier de ce problème spécifique, alors je ne peux pas y
apporter grand chose mais il me semble que ce raisonnement est correct. Plus précisément ce ne sont pas les intérêts qui font directement croitre la quantité de monnaie, mais ils pousseraient celle-ci à augmenter exponentiellement car les intérêts de la dette ne serait-ce que pour leur paiement crée une pression à la hausse.
4/ Je ne peux pas vous rejoindre sur le point de laisser à l’Etat le soin de gérer le crédit, car je crois en la liberté économique. Je suis au contraire pour déconnecter le mécanisme épargne/intérêt/crédit de toute interférence étatique, car j’estime que celle-ci est destructrice dans ce domaine et que tel n’est pas le rôle de l’Etat. Pour moi la vraie monnaie est au départ une marchandise portant valeur, et reconnaître ce fait basique empêche par définition les politiques inflationnistes.