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Commentaire de Brieuc Le Fèvre

sur Sur les petites phrases qu'on ne lit pas assez...


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Brieuc Le Fèvre Brieuc Le Fèvre 2 juin 2010 10:22

@xa
Vous avez tout à fait raison : il faudrait sans doute vérifer ses chiffres, quand c’est possible. Le souci, c’est que dans le cadre de la fiscalité et des taux d’imposition, comme vous le démontrez vous-même ici, il est impossible d’assoir définitivement une valeur, puisque chacun prend des bases qui l’arrangent (inclure les revenus du capital de l’entreprise ou non, considérer les ’stock options’ comme revenu du travail ou pas, etc).

Ceci prouve qu’il est, au jour d’aujourd’hui et devant la gravité de certaines situations (sociales, environnementale, diplomatiques, ... ) stérile d’ergoter sur le découpage artificiel et fumeux de la propriété de l’argent et de l’assiette de l’impôt. Ce qui est en revanche vraiment nécessaire, et même primordial, c’est de poser sur la table la réalité de la richesse disponible, et le partage, d’une part, des efforts pour la produire, et d’autre part, des signes monétaires pour la consommer.

Est-il normal dans un pays comme la France, qui a vu son PIB multiplié par un facteur proche de 7 depuis 1950, et sa population « seulement » par environ 1,5 (comme vous êtes fort à ce jeu, je vous laisse éplucher les statistiques les plus récentes de l’INSEE à ces deux sujets : ma dernière recherche en la matière courrait de 1950 à 2007 smiley ), est-il normal donc que des personnes qui ont travaillé 40, voire 50 ans, sur cette période et avant, ne puisse obtenir qu’un pouvoir d’achat de moins de 800 euro mensuels ? Où passe la richesse issue de la sueur des travailleurs, des salariés de l’industrie, de l’artisanat et des services ?

Mon but, avec ce court article, n’est pas de démontrer que j’ai raison sur 46% de cotisations perçues sur le travail au lieu de 42% établis par M. Autume ou un autre. Non, le but est bien ailleurs : faire prendre conscience aux citoyens qui auront le courage de nous lire (je sais combien il est difficile de faire l’effort de chercher l’information ailleurs qu’au JT), ’nous’ incluant ici tous les participants à cette discussion et aux autres sur l’ensemble des médias alternatifs, de leur faire prendre conscience qu’il y a quelque chose de pourri dans la manière dont nos gouvernements pensent et agissent.

Ce qui est à dénoncer, c’est le biais congnitif systématique en faveur du Capital avec un grand ’C’. Favoriser la rente en réduisant les impôts et cotisations sur le revenu du patrimoine sous toutes ses formes, et en tenant la masse monétaire disponible pour les échanges de vie quotidienne au strict minimum (politique de « l’inflation maîtrisée »), favoriser le maintien et le renforcement des familles riches dans l’accès aux postes de pouvoir, favoriser le creusement des inégalités, et, en contre-partie si je puis dire, faire peser toujours plus de besoins sociaux (chômage, retraites, minima sociaux, santé, éducation,...) sur une tranche de plus en plus étroite de la population : les travailleurs indépendants et salariés.

Alors à ce stade, qu’importent dans l’absolu les chiffres sur les recettes fiscales et le caractère vérifiable ou certain de leur origine ? Ce qui compte, c’est de commencer à se poser ensemble cette question : quel modèle de société, de développement, voulons-nous à l’échelle mondiale ? De quelle ressources REELLES disposons-nous pour y parvenir, et quelles formes sommes-nous prêts à mettre en oeuvre ?

Attendu que la mondialisation ultra-libérale est un échec patent (plus d’un milliard de personne en sous-nutrition chronique, des millions de morts annuels tués par des maladies curables, et même bégnines pour nous, les riches, un pillage éhonté et mortel pour les populations locales des ressources matérielles de la planète, une exclusion systématiques des paysans locaux de la propriété foncière,...),

Attendu que le socialisme soviétique a lui aussi fait ses preuves en la matière, et de fort belle manière (je ne reviens pas sur la bilan du stalinisme),

il nous reste à inventer autre chose, qui arriverait à faire tourner l’actuelle ritournelle de « compétition, concurrence, profit personnel » en une autre comptine, qui dirait « coopération, émulation, profit collectif ».

Nous en avons les moyens, n’en déplaise aux esprits chagrin qui ont un compte en banque à la place du lobe frontal ; il reste à nous en convaincre mutuellement.

Ecrire cet article a été pour moi poser une petite pierre sur l’édifice.


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