à Sebastien en particulier, mais aussi à CDP, michael et JPD.
Mais en réalité le recyclage des navires est lui aussi certainement tres rentable. Simplement c’est un travail beaucoup dur que peu d’occidentaux sont pres à faire.Par ailleurs, un chantier de demolition à besoin de beaucoup de place et je doute que beaucoup de nos stations balnéaire soient pretes à accepter des chantiers de cet ordre là dans leur voisinage... mais nous verrons cela à la fin.
En fait, il y a dans l’idée d’Airbus en réalité plusieurs points qui comptent :
- L’industrie aéronautique est au point de vue écologie beaucoup plus avancée que beaucoup des autres industries, et elle integre de plus en plus et de mieux en mieux l’ensemble des themes importants aujourd’hui : que ce soit l’amelioration de l’acoustique, la diminution de la consommation de kerosene, la diminution des rejets de gaz de combustion (NOx, COx et fumées), il n’est donc pas anormal qu’elle cherche aujourd’hui à récuperer les dechets.
- En regle generale, les nouveaux contrats se negocient de la facon suivante :« je veux bien vous acheter des nouveaux avions, mais vous reprenez ceux que j’ai actuellement », sachant que sur certains contrats recents, on a meme vus Boeing, pour vendre ses avions 777, racheter des Airbus A340 qui venaient juste d’etre livrés, ou meme, certains n’étaient pas encore livrés... Mais alors que faire des avions récuperer. Il n’est pas tres bon pour l’image de ces avionneurs de les jeter dans la nature...
- Aujourd’hui, la plupart des vieux (et moins vieux, ceux qui ne sont plus utilisés par les compagnies aériennes, mais qui pourrait encore voler sans aucun soucis) sont stockés dans les déserts (peut etre avez vous vus des photos de ces cimetieres d’avions (aux US, mais pas uniquement)). Il y en a des milliers (militaires et civils)
- Un faible pourcentage des avions partent déjà à la casse, mais cela n’est que tres peu controlé.
- D’ou certainement une grosse part de la volonté d’Airbus de maitriser l’ensemble de la chaine de durée de vie de l’avion : S’assurer qu’aucune piece provenant d’un avion ancien ne reparte dans le marché de rechange. Car effectivement, comme l’a dit Claude DP, mais pas tout à fait dans le meme sens, ces avions sont des gisements POTENTIELS, pour les personnes MALHONNETES, de pieces de rechanges. Car en réalité, je vois mal un quelconque cadre d’Airbus apposer sa signature au bas d’un document autorisant la remise sur le marché d’une piece provenant d’un « avion dechet ». Mais en plus ce n’est pas tout, car si un jour un avion se crache à cause d’une telle piece, meme si elle provient d’un réseau parallele, la responsabilité de l’avionneur est de toute façon engagée. Ce probleme concerne donc Airbus, mais aussi Boeing, Embraer, BAe, Bombardier, Dassault, Cessna... ainsi que les motoristes, et les differents fournisseurs. Pour enfoncer le clou, de tels crashes sont déjà arrivés, et un tel probleme est une des presemptions concernant le crash de l’avion de la Carribean au Venezuela.
- Au point de vue économique (recyclage),les avions sont remplis de materiaux nobles. Les avions qui pourraient etre aujourd’hui et pour les dix prochaines années démantelés sont pour leur parties structurales constitués de divers types d’aciers (nobles), de titanes et d’aluminium. Ce sera probablement plus compliqué pour la prochaine generation d’avions à detruire car ils comportent beaucoup plus de materiaux composites. Aujourd’hui, à cause de la croissance chinoise, ces materiaux se font un peu desirer, et sont extremement chers. Cependant, la filiere n’est pas encore au point et le recyclage des materiaux nobles utilisés dans l’aeronautique ne donne hélas pas des materiaux d’aussi bonne qualité directement recyclables en aeronautique, mais largement superieurs à la plupart des usages des industries utilisant des metaux. Cependant les experts ont bon espoir, le probleme étant en réalité plutot un maintien de la qualité et de l’uniformité de la production.
Maintenant revenons au Clemenceau. Contrairement à ce que dit claude DP, la refonte des pieces vieilles de 40 ans permet de donner des aciers qui peuvent servir à la plupart des usages industriels de base, y compris l’automobile. Pour un peu remettre les choses à leur place, si tu n’es pas connaisseur en la matiere, on trouve differents types d’acier dont la limite à rupture va de l’ordre de 400Mpa à 1600 MPa (MPa est une unité de pression). En regle générale, on trouve les pieces dont la limite à rupture est 1600 MPa dans les moteurs d’avions, pour la réalisation des disques, qui sont soumis à des efforts enormes. Pour les pieces structurales d’un avion, ou pour des elements mecaniques tels que les essieux des voitures, ou d’autres pieces qui sont soumises à des efforts importants, on utilise des aciers avec une limite à rupture de l’ordre de 1000 à 1200 MPa. Pour le reste, structure metallique generales, échaffaudages, enfin un peu tout, on peu prendre le reste des metaux. C’est dans cette derniere catégorie que se trouvait probablement l’acier du clemenceau (à la base), et c’est dans cette catégorie que l’on trouvera cet acier recyclé.
Ensuite, il y a en france ou en europe largement assez d’usines pouvant traiter ces 25000 tonnes. J’ai meme en tete un reportage sur un casseur à Brest, qui se montrait interessé par ce chantier de demolition, et qui expliquait que cela representerait environ 30% du tonnage qu’il traite chaque année. Enfin, on n’est pas obligé d’évacuer par camion, cela peut se faire par train... c’est d’ailleurs le moyen de transport le plus adapté pour ce type d’éléments. Autrement dit, il n’y a aucune impossibilité industrielle à la démolition de facon consciencieuse du clémenceau à Brest.
Cela pourrait de la meme façon etre l’element qui permettrait de mettre en place une filiere complete de recyclage des anciens navires, de creer de nombreux emplois que meme si tout le monde n’est pas pres à travailler chalumeau à la main, trouveront à peu pres à coup sur preneurs. Peut etre qu’un tel chantier à Brest ne sera capable de traiter qu’une dizaine de navires chaque année, mais c’est déjà cela. En plus, beaucoup des semi-épaves trainant en europe ne pourront de toutes facon jamais atteindre l’inde ou le bangladesh.
Ainsi, affimer que l’operation sera écologiquement et économiquement désastreuse.... c’est osé.
Certes 40 millions d’euros ce n’est pas rien... mais dire que parce que c’est cher il faut tout bazarder le clemenceau au milieu de l’atlantique, c’est la aussi osé.
Parce que dès lors, qu’est ce qui nous empecherait de dire :
- traiter l’eau, qu’est ce que cela coute cher, on ferait mieux de jeter nos eaux usées directement dans les rivieres plutot que de construire des stations d’épurations.
- ramasser les ordures menageres, qu’est ce que cela coute cher, on ferait mieux de les jeter directement dans la rue par la fenetre.
- et les dechets nucléaires ? finalement, au fond de la manche, ils ne nous emmerdent pas.....
- ....... et ainsi de suite
Effectivement, on peut.... d’ailleurs certains ne se genent pas pour le faire.... mais bon courage pour l’avenir !
Ce que je crois, c’est que cela demande beaucoup plus de courage politique de demanteler correctement cette vieille coque, cela aura certainement beaucoup plus de repercussions positives que de l’envoyer par le fond, ce qui pour le cout serait une honte.
06/03 08:55 - velleda
compte tenu du coût de notre main d’oeuvre, il faut accepter que des chantiers de (...)
05/03 14:38 - La libre pens ?
Pas de chance pour l’Inde, un contrat juteux, une occasion en or de moderniser leur (...)
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Il y a penurie sur l’acier et cela coute moins cher d’envoyer les vieux rafiots se (...)
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