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Commentaire de zen

sur Bilan en demi-teinte pour l'euro


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ZEN zen 30 décembre 2006 15:01

Pour information :(Le Monde du 30/12)

« Après cinq ans d’utilisation, les Européens, notamment les Français, sont de moins en moins satisfaits de l’euro, leur monnaie depuis le 1er janvier 2002. C’est l’un des constats du dernier sondage effectué en septembre par l’institut Gallup pour la Commission européenne, sur »La zone euro, cinq ans après l’introduction des pièces et des billets en euros".

CHIFFRES

CHANGE FACE AU DOLLAR. Depuis que l’euro a remplacé le franc en 2002, sa valeur face au billet vert sur le marché des changes a progressé de 29,2 %.

SOMME EN CIRCULATION. « La valeur totale des billets en circulation a presque triplé », de 221 milliards d’euros en janvier 2002 à plus de 600 milliards actuellement, selon les indications données, jeudi 28 décembre, par Bruxelles.

BILLETS HORS DE LA ZONE EURO. Selon des estimations de la Banque centrale européenne, « entre 10 % et 20 % de la valeur totale des billets en euros est aujourd’hui en circulation en dehors de la zone euro ».

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Selon cet « eurobaromètre », ils ne sont plus, en 2006, que 48 % d’Européens (51 % de Français) à trouver que la devise européenne est globalement avantageuse, un taux en constant repli (il était de 59 % en 2002). Ils sont même 37,5 % (30,9 % de Français) à juger que la monnaie unique présente plus d’inconvénients que d’avantages (7,3 % n’ont pas d’opinion).

Les plus favorables à l’euro sont les Irlandais (75,4 %), les Finlandais, les Luxembourgeois et les Autrichiens ; les plus sceptiques les Italiens (48,2 %), les Grecs et les Néerlandais.

Selon une autre enquête effectuée en novembre par TNS Sofres pour Le Pèlerin (du 28 décembre), une majorité de Français (52 %) juge que l’euro a été une « mauvaise chose » pour la France, la croissance, l’emploi et pour eux-mêmes.

La première idée venant à l’esprit des particuliers est que leur nouvelle monnaie a fait valser les étiquettes. Interrogés pour l’eurobaromètre sur le principal inconvénient de l’euro, 81,4 % des Européens (64,4 % de Français) stigmatisent d’abord la hausse des prix. Neuf sur dix pensent que l’euro a eu une influence sur les prix.

En France pourtant, l’inflation mesurée par l’Insee n’est pas plus élevée qu’avant l’euro : entre 1,6 % et 2,1 % par an depuis 1999. Mais il existe une forte différence entre cette statistique et le ressenti des particuliers. L’écart entre l’inflation perçue (reconstituée à partir d’une question de l’enquête mensuelle de conjoncture de l’Insee) et celle observée s’est accru depuis le passage à l’euro.

Ce décrochage provient du fait que l’indice officiel des prix mesure la hausse des prix à la consommation d’un panier de produits qui contient aussi bien des produits de consommation courante que d’autres articles, comme la technologie (ordinateurs, lecteurs DVD...), que les ménages achètent plus rarement.

Si, en cinq ans, l’indice de l’Insee n’a progressé que de 10,1 %, certains articles de consommation courante ont, selon un relevé de 30 produits effectué par Le Parisien (du 2 novembre), bondi de plus de 80 % : 120 % pour le café dans un bar, 93 % pour le kilo de pommes, 84 % pour le dentifrice bi-fluor... La baguette de pain, elle, est passée de 65 à 80 centimes d’euros, une hausse de 23 %.

Le premier ministre, Dominique de Villepin, a d’ailleurs appelé, mi-décembre, à la création d’« un nouvel indice retraçant mieux les dépenses contraintes » : le logement, l’énergie, l’eau, le téléphone et les services de communication, qui représentent 36 % du budget des ménages.

Parce qu’ils ont perdu leurs repères, les ménages ont modifié leur comportement (58 % des Européens et 64 % des Français sont dans ce cas). Certains consomment moins, craignant de trop dépenser avec une monnaie qu’ils maîtrisent mal. D’autres n’ont pas modifié leurs habitudes mais n’évaluent pas mieux leurs frais réels. Les Français, comme les Espagnols, aimeraient d’ailleurs que l’on reprenne le double affichage des prix en euro et dans leur ancienne monnaie.

Dans un communiqué publié jeudi 28 décembre, la Commission européenne constate la persistance d’une « certaine perception erronée » des effets inflationnistes prêtés à la monnaie unique, rappelant que l’inflation moyenne dans la zone euro a été de 2,4 % depuis 1999. « L’euro a apporté de nombreux avantages », souligne le commissaire aux affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia, citant notamment « une inflation et des taux d’intérêts qui, pour de nombreux pays, n’ont jamais été aussi bas aussi longtemps ».

M. Almunia évoque d’autres bienfaits : la protection contre les crises de changes qui frappaient les anciennes monnaies, une réduction du prix des produits importés, en raison de la force de l’euro, une progression des échanges et des investissements au sein de la zone euro réduisant sa dépendance extérieure, des voyages plus faciles et moins chers et enfin une plus grande transparence des prix favorisant la concurrence.

La population sondée dans l’eurobaromètre reconnaît, elle, que la monnaie unique présente l’avantage de faciliter les déplacements à l’étranger. Lorsqu’ils partent en dehors de la zone euro, beaucoup ne prennent que des euros qui sont acceptés dans de nombreux pays et non plus des dollars comme auparavant. Ils apprécient aussi le fait de pouvoir voyager à l’intérieur des douze pays sans changer d’argent.

Quant à la position internationale de leur monnaie, les trois quarts des habitants de la zone euro (71 % des Français) jugent, selon l’eurobaromètre, que leur monnaie a un statut comparable à celui du dollar américain et du yen japonais.

Selon les statistiques du Fonds monétaire international, publiées fin avril dans son rapport annuel 2006, la part de l’euro a augmenté dans les réserves de change des banques centrales depuis son introduction sur les marchés financiers. Il y concurrence désormais le dollar. Elle est passée de 17,9 % en 1999 à 24,4 % en 2005, au détriment du billet vert qui a vu sa part baisser de 71 % à 66,5 % et du yen qui est passé de 6,4 % à 3,6 %.

Les Emirats arabes unis ont d’ailleurs annoncé le 27 décembre leur volonté de convertir 8 % de leurs réserves en euros d’ici septembre 2007. Lundi 18 décembre, l’Iran avait déjà annoncé que ses revenus extérieurs et ses avoirs à l’étranger seraient désormais libellés en euros plutôt qu’en dollars.

Même si 61 % des Européens et 62 % des Français ne se sentent pas concernés par le taux de change de la devise européenne contre le dollar, près de la moitié savent néanmoins que leur monnaie vaut actuellement plus que le billet vert, et qu’elle leur confère actuellement un certain avantage en termes de pouvoir d’achat." Cécile Prudhomme


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