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Commentaire de Arconus

sur Le mirage de la monétisation remède miracle


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Arconus 21 février 2011 14:20

Comme beaucoup, vous analysez la situation actuelle pour la justifier, mais n’en faites pas la critique, et donc ne proposez pas d’autre solution qui pourrait être meilleure.

L’argent/dette est une arnaque car on crée une quantité d’argent proprotionnelle à des emprunts, en s’occupant juste de la capacité de l’emprunteur à rembourser ou de la valeur théorique de ce qui est financé, mais non de la valeur réelle de ce qui est financé.
Exemple 1, les subprimes, qui ont été un drame parceque l’immobilier était une bulle (valeur théorique plus forte que la valeur réelle) et qu’en plus on prétait à des personnes dont on savait pertinament qu’ils ne pourraient jamais rembourser uniquement avec leurs revenus.

Exemple 2, les états, à qui on prête pour financer non pas des investissements mais directement les frais de fonctionnement (donc aucun valeur réelle sous jacente), et en basant la capacité à rembourser sur la capacité à lever des impôts. Or les populations ne peuvent plus accepter d’impots supplémentaires, donc ces dettes ne seront jamais remboursées.

Exemple 3, les spéculateurs, qui empruntent en effet de levier, pour acheter des titres. Ces titres ne correspondent à rien de réel (une unité de n’importe quelle matière première est vendue des dizaines de fois), et tout effondrement de cours est une catastrophe monumentale de par l’effet de levier (les spéculateurs ne peuvent couvrir leurs pertes et laissent la note à d’autres).

Etc. Ce n’est donc pas l’argent/dette qui est un problème, c’est l’argent/rien.

Depuis 30 ans, les mécanismes monétaires ont permi de créer une « fausse » croissance, qui a laissé en vie le système en surface, mais l’a rongé de l’intérieur. Aujourd’hui est venu le temps de payer les vices du systèmes actuels, et comme le monde financier n’a pas l’intention d’assumer ses erreurs de gré, il faudra lui faire accepter de force. Les révoltes dans les pays arabes sont les premières conséquences de ce marché financier devenu un fardeau pour l’humanité, d’autres révoltes vont suivre.

La solution est de revenir :
- à un état qui n’emprunte que pour ses investissements physiques (pour une durée compatible avec la durée de vie de ce qui est financé). Tout autre emprunt de l’état n’est qu’un impôt différé, qui n’a pour but que de permettre aux états de financer des promesses qu’ils n’auraient pas du faire car elles n’étaient pas tenables. Il n’est donc pas nécessaire de revenir sur les conditions d’emprunt ou de création monétaire, il est juste nécessaire de l’interdire de la part de l’état.
- à des particuliers qui ne peuvent avoir des remboursements cumulés supérieurs à 30% de leurs revenus (c’est généralement le cas en france, mais c’est loin d’être le cas aux états unis par exemple).
- à l’interdiction des paris sur les fluctuations de prix.
- enfin bref, à une création monétaire saine.

En ce qui concerne la sortie de l’euro, que vous le vouliez ou non, c’est comme ça que ça finira. Il vaut mieux commencer à s’y préparer maintenant, plutot que de le faire dans la panique plus tard.
Car l’europe ne peut pas avoir une monnaie commune, car elle ne permet pas facilement aux travailleurs de changer de pays pour aller dans les zones les plus compétitives. Si c’était le cas, nous aurions déjà de nombreux français qui partiraient travailler en allemagne, ce (faux) symbole de la réussite économique européenne, et donc compenseraient son déclin démographique.


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